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MFI HEBDO: Culture Société Liste des articles

26/04/2002
Chronique Livres

L'essentiel d'un livre
Le bonheur est sous la tente


(MFI) Un roman algérien où l’on baigne dans l’insouciance et le plaisir, est-ce possible ? C’est que l’action de celui-ci se noue dans un passé tissé des souvenirs à la fois banals et merveilleux d’Abdelkader Djemaï.

Pour son dernier roman, Camping (le premier publié par les éditions du Seuil), l’écrivain algérien Abdelkader Djemaï nous emmène dans la promiscuité d’un lieu de vacances et d’insouciance, sur les traces d’une enfance, à la veille des bouleversements qui allaient de nouveau emporter le pays dans les folies inhumaines. Pas n’importe quel camping ! La « Marmite », le camping de Salamane, un camping « zéro étoile » sur le bord de mer, « un bout de terre qui ressemblait à une page de mon cahier de géographie ou plus exactement -j’exagère à peine- à un timbre-poste sur lequel s’agglutinaient plus d’un millier d’êtres vivants, sans compter les resquilleurs, les pistonnés, les invités et les clandestins ». La clôture est faite de planches, de briques et de parpaings, les toilettes empestent, le lieu est surpeuplé et c’est un Titi algérien, entre le Kid et le P’tit Gibus, qui va nous servir de guide : « J’allais bientôt avoir onze ans et mes premiers poils. C’étaient aussi les première vacances de ma vie ».
A ses côtés, il y a là, Butagaz le gardien, son beau-frère Keskess qui tient l’« Épicerie du Bonheur », une pièce de sa maison transformée pour l’occasion, la voisine qui écoute Cheikna Ritni « la grand-mère du raï », le couple Zembla (que l’on dirait tout droit sorti de La Strada) avec la femme, « une blonde à la bouche toute rouge » avec « trente ans trop maquillés, ses jupes courtes et ses épaules nues » et le mari jaloux, manieur de sabre, « ancien infirmier accroché aux amphétamines, à la bière et au vin ». Il y a, bien sûr, sa mère qui regarde « Le Juste Prix » à la télé et rêve de gagner une machine à laver, et son père dont on apprendra qu’il ne sait pas nager, qu’il travaille à la Sécurité Sociale, qu’il a jadis joué au hand-ball et découvert le cinéma au patronage. Et puis, il y a Yasmina, aperçue plus que vue, avec laquelle à peine si la timidité permit quelques mots mais qui le troubla de tant d’attentes inassouvies.
Les distractions sont là, à proximité immédiate. Entre la plage et la télé. Entre L’« Oasis bleue », un « cabaret à la réputation vénéneuse » et le cinéma Mogador dont on attend qu’il programme Barabbas avec Anthony Quinn, Silvana Mangano et Jack Palance... C’est dans cet univers que le gamin vit ses premières vacances et connaît ses premiers émois, ses premiers interdits transgressés, et qu’il verra sa première femme nue, un fabuleux souvenir même s’il s’agissait d’un tatouage sur l’avant-bras d’un touriste allemand...
Ainsi vont les anecdotes, les petits riens qui font les grands souvenirs en prenant des rides de tendresse avec les années qui passent. La mémoire est là, intacte, de ce temps qui fut et précéda d’autres douleurs, ô combien plus graves et qui installèrent à jamais le camping de La Marmite parmi les hauts lieux du bonheur simple et fragile. Camping est un roman enhardi de tendresse pour ses personnages, qui sont aussi pour le romancier ses congénères, ses semblables. Un roman bourré de chaleur populaire comme les zincs des cafés, les allées de certaines fêtes foraines, le cinéma des années débutantes ou les tribunes des stades et des vélodromes. Un roman baigné par les saveurs quotidiennes de la chorba, de la BAO, « la bière qui met K.O. », de l’anisette ou des Kinder Bueno.

Abdelkader Djemaï : Camping. Le Seuil, 124 pages, 12 euros.

Bernard Magnier


Douloureux périple de la Martinique à Venise

(MFI) Chacun des livres du romancier martiniquais Roland Brival offre l’occasion d’un nouveau voyage, d’une autre aventure, d’un nouvel ailleurs. Son dernier roman, En eaux troubles (éditions Phébus) a, cette fois, pour cadre la ville de Venise.
Alors que certains romanciers ne cessent d’inviter dans un même lieu ou une même société, le romancier martiniquais a définitivement choisi l’errance géographique. Toutefois, si ses romans nous transportent successivement dans les couloirs d’un hôpital psychiatrique (No man’s land), au XVIIIe siècle sur les traces du fabuleux Chevalier de Saint-Georges, dans la tragédie de la traite (La Montagne d’ébène), au Mali (Les Tambours de Gao), ou en Guyane (Le Dernier des Aloukous), sur les chemins d’enfance (Bô) ou sur ceux des derniers moments d’un vieux chanteur de bel-air (Biguine blues), ses personnages demeurent toujours attachés à la racine afro-caribéenne et pour beaucoup à un mal être, à une déchirure initiale.
Avec En eaux troubles, Roland Brival nous invite à Venise dans le dédale magique des canaux et des palais, dans cette ville du masque et du carnaval, dans cet univers chargé d’Histoire et d’histoires. « Fonctionnaire international dans une ONG spécialisée dans les programmes d’alphabétisation du quart-monde », Fabien, « un citoyen banal », d’origine insulaire mais en rupture avec sa famille martiniquaise (« entre mon île et moi le pacte était désormais rompu ») a l’occasion de revenir à Venise où il doit donner une conférence. Laissant sa « famille sans histoire », sa femme « de quinze ans plus jeune » que lui, ses deux enfants, il se rend dans la ville italienne où, au gré de conversations avec un gondolier, son passé resurgit. Un passé hanté par la figure étrange de Silvana, une princesse rencontrée, en ces lieux, lors d’un précédent séjour et qui sera pour le jeune héros tout à la fois Pygmalion féminin invitant à la poursuite d’une créativité littéraire et déesse vieillissante, initiatrice à la fin tragique. A ce passé vénitien se mêlent les souvenirs dramatiques d’une enfance durant laquelle une tante maquerelle n’a pas hésité à vendre son neveu à quelques amateurs de caresses interdites.
Ainsi, entre résurgences et traumatismes, entre souvenirs fantasmés par le temps et l’éloignement, le héros ne peut trouver refuge et salut que dans l’écriture : « Je suis né tronqué, cassé, violé, partagé, séparé de moi-même avant ma première goulée de lait, jeté dans une poubelle marquée à mon adresse et dont j’ignorais qu’elle deviendrait ma seule maison ». Ainsi Roland Brival déroule l’écheveau d’un drame intime, dans les « eaux troubles » d’une lagune vénitienne, décor propice à la confusion d’un passé, peuplé de douleurs trop longtemps demeurées enfouies. « Écrire pour tenter d’exorciser le mal, pour tenter de mettre au jour les fantômes qui m’étouffent »...

Roland Brival : En eaux troubles. Éditions Phébus, 182 p., 18 euros.

B. M.


Contes d’Afrique sub-saharienne et de Madagascar

(MFI) Les griots chantent depuis toujours leurs aventures : Leuck-le-Lièvre, dont la malice est proverbiale, et Boucki-la-Hyène, un bêta qui tombe toujours dans le panneau, sont à nouveau réunis dans un recueil de contes où l’on retrouve aussi le vaniteux Boubou-le-Singe et le redoutable mais généreux Gayndé-le-Lion. Des proverbes complètent ce recueil, tels « Abondance de paroles ne signifie pas puissance » ou « On ne trouve son véritable chemin qu’en le cherchant souvent et seul ». Sagesse africaine, sagesse universelle. Une autre publication, qui mérite d’être saluée car il s’agit d’un important travail effectué d’abord au contact des conteurs et conteuses de la région, rassemble en deux tomes des contes des Betsimisaraka du Nord de Madagascar, vaste panorama de littérature orale malgache proposé par Fulgence Fanony, ethnologue et universitaire. Où l’on retrouve des rois, des princesses et des animaux, mais surtout un héros qui, affrontant les méchants ou les puissants, réussit son ascension sociale à force d’endurance ou d’ingéniosité. Un exemple parmi tant d’autres, celui de Petit-Lépreux ; il épouse Petite-Benjamine, fille de Grand-Seigneur, déjoue tous les pièges mortels tendus par ses beaux-frères, « obtient le don de la fortune, une pirogue pour regagner la terre ferme » et finit encore plus riche que son beau-père. Les histoires, qui souvent expliquent l’origine de coutumes sociales, véhiculent critiques ou modèles de vie, sont transcrites avec toutes les images, les dialogues, la vivacité, les coups de théâtre des récits oraux. L’édition est bilingue.

Noël Le Coutour : Contes de malice et de sagesse. Ed. L’Harmattan, 86 pages.
Fulgence Fanony : L’Oiseau grand-tison ; Le Tambour de l’ogre. Littérature orale malgache (2 t.). Ed. L’Harmattan, 336 et 322 pages.

Henriette Sarraseca


Les littératures du Sud sont dans Notre librairie

(MFI) Quels sont les auteurs qui comptent dans la nouvelle générations d’écrivains francophones du Sud, ceux qui prennent la relève des Tierno Monénembo, Aminata Sow Fall ou Emile Ollivier ? La réponse est dans une très bonne livraison de la revue trimestrielle Notre librairie (n° 146). Des universitaires nous présentent l’œuvre de vingt-deux auteurs d’Afrique noire, du Maghreb, des Caraïbes et de l’océan Indien qui ont émergé dans les années 90. Choix en partie subjectif, bien sûr, et revendiqué comme tel puisque « jamais les littératures du Sud n’ont été si riches de productions nouvelles ». Pour l’Afrique noire, cela va de Kangni Alem à Abdourahman A. Waberi, en passant par Calixthe Beyala, Ken Bugul (« de l’autobiographie à la satire socio-politique »), Florent Couao-Zotti, Gaston-Paul Effa, Kossi Efoui, Koulsy Lamko, Alain Mabanckou et Véronique Tadjo. Aux Caraïbes : Dany Laferrière, Ernest Pépin, Gisèle Pineau et Lyonel Trouillot. Dans l’océan Indien : Ananda Devi, Axel Gauvin, Jean-Luc Raharimanana et Carl de Souza. Difficile, pour la foisonnante production du Maghreb, dans laquelle les femmes prennent de plus en plus de place, de distinguer quatre écrivains seulement. Le choix s’est arrêté sur deux Algériens, Boualem Sansal et Yasmina Khadra, le Marocain Fouad Laroui et le Tunisien Tahar Bekri. Mais bien d’autres méritent désormais qu’on suive leur œuvre de près : Mahi Binebine, Nina Bouraoui, Salim Bachi, Arezki Mellal… En même temps que cette livraison, une exposition sur ces vingt-deux auteurs est disponible auprès de l’ADPF ; elle comprend autant d’affiches présentant une photo, une brève présentation, un extrait d’une œuvre.
Pour son dernier numéro, qui vient de paraître (n° 147) Notre librairie recense 1250 nouveaux titres de littérature d'Afrique sub-saharienne portant sur la période 1997-2001, essais et fiction confondus, publiés en Afrique ou en France. Une occasion de souligner « l’accélération de la production littéraire » puisque pas moins de la moitié sont des œuvres de fiction. Ce même numéro comporte un dossier sur Léopold Sédar Senghor. Signalons enfin que les deux livraisons sont consultables sur internet (www.adpf.asso.fr/notrelibrairie).

H. S.


Musafrica de Bill Akwa Betote

(MFI) Pour tous les passionnés de musique africaine, le recueil de photos de Bill Akwa Betote est incontournable. Ce spectateur et acteur de l’Afrique à Paris (il a collaboré à de grands journaux français) nous offre plus que l’histoire d’un mouvement musical. Son regard vif et malicieux a su capter les fragments de chagrin, d’exaltation, d’engagement et de méditation qu’ont partagé stars et anonymes dans les lieux les plus insolites (squats, péniches, cimetières) durant trois décennies. Doudou Ndiaye Rose, en tenue occidentale et silencieux, observant ses tambours, la foule recueillie à l’enterrement du saxophoniste Jo Maka, les croupes bombées et lumineuses des danseuses du théâtre noir, les choristes de Mory Kanté enveloppées d’un voile de lumière, véritables pythies modernes, Francis Bebey fixant sa guitare avec tendresse, Rakoto Frah, le regard perdu dans la lumière rouge, un bouquet à la main, sans oublier les Mahotella Queens explosant de rire aux côtés de Dee Dee Bridgewater. Ils sont tous là, vivants ou disparus, nous rappelant combien la vie est éphémère et l’art, éternel.

Musafrica : portraits de la musique africaine – Editions du layeur 10, rue Salneuve 75017 Paris. 96 p., 29,5 euros.

Sylvie Clerfeuille


Nutrition et santé : quand la science rejoint la tradition

(MFI) La surconsommation de protéines animales a pris toute son ampleur en Europe et dans le monde seulement après la Seconde Guerre mondiale. C’est donc une évolution socio-économique toute récente. L’influence du « modèle » nord-américain et celui des classes les plus aisées, où l’on peut se payer de la viande à chaque repas, a mené à l’élevage industriel avec les aberrations que l’on sait : vache folle et risque d’épidémie d’ESB, mais aussi surproduction en viande et en produits laitiers à écouler, et finalement une « malbouffe » qui est à l’origine de nombreux problèmes de santé. Les médecins eux-mêmes commencent à s’intéresser de nouveau à un domaine qu’ils n’auraient jamais dû perdre de vue : la nutrition. Préfacé par le Dr Jean-Paul Curtay, chef de file de cette « dynamique discipline médicale » ainsi qu’il l’écrit lui-même, Découvrir la nutrithérapie de Linda Lazarides en propose (en poche, à petit prix) un très bon panorama : historique de cette science bien connue d’Hippocrate (ainsi que des médecines traditionnelles de Chine ou d’Inde), état nutritionnel de nos contemporains des villes (trop de gras, de sucre, de protéines animales, de produits chimiques ; pas assez de vitamines et d’oligo-éléments), bonne manière de se nourrir, et différentes maladies pouvant être traitées par une réforme nutritionnelle (de l’arthrite aux allergies, en passant par le diabète gras ou les affections cardiaques).
Mais prévenir vaut encore mieux que guérir : dans Protéines végétales de Christine Bourgoin, on voit comment à la fois le portefeuille et la santé pourraient tirer grand profit d’un nécessaire rééquilibrage de notre régime : le monde végétal regorge de protéines, à commencer par les algues, marines et surtout d’eau douce, de plus en plus récoltées et cultivées. Quant aux céréales (à consommer complètes ou semi-complètes et sans pesticides !), il suffit de les associer dans le même repas avec des légumineuses (haricots, lentilles, etc.) pour obtenir des protéines de qualité. Les anciens le savaient bien qui associaient, par exemple, riz et lentilles (Inde) ou blé et pois chiches (Maghreb). L’industrie agro-alimentaire commence d’ailleurs à s’intéresser à ces protéines sans graisses saturées et moins coûteuses à produire que les protéines animales. Ce livre, qui contient en outre de nombreuses recettes, fait un tour complet de la question et contient toutes les informations indispensables à la fois sur l’agriculture saine ou biologique, la composition des différents végétaux riches en protéines, leurs combinaisons idéales et les bienfaits du tout pour notre santé.


Christine Bourgoin : Protéines végétales. Ed. Dangles, 188 pages.
Linda Lazarides : Découvrir la nutrithérapie. Ed. Marabout, 158 pages.

H. S.


Un auteur à découvrir
Lewis Nkosi : Désir et révolte au temps de l'apartheid


(MFI) Un des grands classiques de la littérature africaine contemporaine, Le Sable des Blancs de Lewis Nkosi était épuisé. Les éditions Dapper viennent de le rééditer.

Essentiellement connu comme dramaturge et auteur de deux recueils d'articles sur la littérature, Home and exile (1965) et Tasks and masks, themes and styles of African literature (1981), le Sud-Africain Lewis Nkosi est venu tard au roman. Il avait plus de 50 ans quand il a publié Mating birds en 1986. Traduit en français la même année sous le titre Le Sable des Blancs, ce roman s'est très vite imposé comme un des textes à la fois les plus émouvants et les plus lucides sur l'apartheid.
A travers l'évocation du destin d'un condamné à mort, Lewis Nkosi a mis en scène un drame magistral du désir et de la révolte. « Dans quelques jours je vais mourir », ainsi commence le roman. Progressivement, la voix du condamné nous entraîne dans son passé, dans ses rêves et surtout dans les circonstances qui ont conduit à sa condamnation. Tout a commencé sur la plage de Durban. Sur le sable immaculé réservé aux Blancs, une femme vient se livrer au soleil et aux regards concupiscents d'un jeune Africain désœuvré étendu à quelques mètres de là, du côté « noir » de la plage. Ils sont attirés l'un par l'autre, mais ne peuvent dire leurs désirs : la loi de séparation des races l’interdit. Un rituel érotique silencieux, tout en gestes et en regards, s'instaure et se poursuit sur plusieurs jours, jusqu'à la journée fatidique où le jeune Noir décide de suivre la belle et plantureuse Anglaise jusque chez elle. Le corps nu de la jeune femme sur le haut lit de cuivre, entrevu par la porte de la maison laissée ouverte (à dessein ?), paraît être une invite à laquelle Sibiya ne peut résister. Ils font l'amour. A partir de ce moment, les récits divergent. Alors que Sibiya considère avoir répondu à une invitation implicite, l'Anglaise porte plainte pour viol. La déposition de la jeune femme emporte la conviction des juges de l’apartheid et Sibiya est condamné à mort par pendaison.
Au-delà de l'injustice, ce que Lewis Nkosi stigmatise à travers ce roman, c'est l'absurdité sociale à laquelle conduit nécessairement un système oppressif. Son héros est victime moins des mensonges de sa tentatrice, dont la responsabilité dans l'incident a été établie sans équivoque par l'avocat de la défense, que « d'une conspiration plus vaste, plus profonde et plus cruelle, comme le dit Sibiya lui-même, fomentée par les dirigeants de [mon] pays, qu'une certaine forme de relation entre individus de races différentes soit non seulement impossible à tisser, mais véritablement dangereuse si l'on tente seulement de la vivre ». Les règles de l'apartheid ont transformé la normalité en anormalité, le désir en crime, le rapport sexuel entre deux adultes consentants en viol.
Admirablement servi par une écriture poétique et introspective, Le Sable des Blancs est un livre bouleversant de vérité. Tout l'art de Nkosi consiste à présenter cette vérité crue du désir charnel et des dangers de sa réalisation dans une société racialement hiérarchisée sans jamais tomber dans le réalisme plat et chronologique. Le récit commence par la fin pour remonter pas à pas au moment culminant à travers la voix du narrateur, riche des autres voix dont elle est la dépositaire et consciente des failles de son propre discours: « Une histoire sans forme apparente, à la manière de ces romans dont l'intrigue ressemble à la texture informe de l'émotion elle-même ». Ce sont peut-être ces propos du narrateur qui décrivent le mieux ce beau texte de Lewis Nkosi.

Lewis Nkosi : Le Sable des Blancs. Editions Dapper, 202 p., 12 euros.

Tirthankar Chanda




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