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24/01/2003
L’accès à Internet reste difficile en Algérie

(MFI) 2003 a été consacrée « Année de l’Algérie » en France. L’occasion de s’intéresser au Web algérien. Tour d’horizon non exhaustif, mais représentatif de ce pays en plein boom numérique.

Tout indique que l’Algérie est en train de se brancher aux autoroutes de l’information. La vitesse de pénétration d’Internet ne cesse d’augmenter. Sur un total de 30 millions d’habitants, l’Algérie compte pour l’année 2001 seulement 200 000 utilisateurs disposant de leurs propres moyens d’accès à Internet. Mais le nombre d’internautes algériens est beaucoup plus important que le nombre des foyers connectés, l’écrasante majorité des connexions s’effectue depuis les entreprises ou des cybercafés. Si l’on en croit les estimations de différents cabinets d’études, le nombre d’internautes drainés par ces cyberespaces est supérieur à 300 000, ce qui porte à environ 500 000 le nombre d’utilisateurs réguliers en Algérie.
Ces chiffres paraissent dérisoires par rapport aux pays occidentaux mais si l’on tient compte de la progression de l’Internet en Afrique, on s’aperçoit que l’Algérie fait de grand progrès et se situe juste derrière ses voisins maghrébins, la Tunisie et le Maroc. Le réseau est maintenant présent dans la plupart des régions du pays. Toutes les grandes villes mais également les établissements publics, les réseaux universitaires, les grandes écoles et les centres hospitalo-universitaires sont désormais raccordés. De nombreux établissements d’enseignement secondaire bénéficient aussi d’accès. Un millier d’écoles primaires sur les 20 000 existantes sont également connectées au réseau.
Mais si on a pu mesurer les progrès accomplis dans le domaine éducatif, le raccordement des entreprises accuse un certain retard. Une réalité qui ne changera pas de si tôt. C'est tout le problème de l'Internet en Algérie : les entrepreneurs algériens en parlent beaucoup mais le pratiquent peu. Pour que les entreprises algériennes ne ratent pas le virage d’Internet, le gouvernement a mis en place un programme d’action baptisé « PMEchange » pour aider les entreprises à disposer de leur propre site web et réseau intranet. 130 millions de dollars ont été également alloués pour la création d’une technopole pour entreprises innovantes dans la ville nouvelle de Sidi Abdallah, à 30 kilomètres d’Alger.

60 000 DA, environ 500 euros pour un PC et un modem

L’Algérie a été reliée à l’Internet vers la fin des années 80 par l’intermédiaire des universités. Créé en 1986, le Cerist (Centre de recherche et d’information scientifique), une structure universitaire publique détenait, jusqu’en 1998, le monopole d’accès à l’Internet. En août 1999, le gouvernement a ouvert la gestion de ses accès à des fournisseurs d’accès privés et non nationaux. Plus de 70 opérateurs privés ont été agréés, mais quinze seulement sont entrés en activité. Parmi eux, l’Eepad (Etablissement d’enseignement professionnel à distance), un organisme spécialisé dans le télé-enseignement et le Gecos (General Computing System).
Plusieurs barrières freinent actuellement le développement des autoroutes de l’information. Premier obstacle : les infrastructures. La bande passante du Cerist est bien en dessous des normes internationales. Les abonnés algériens se plaignent régulièrement de goulets d'étranglements et de connexions défaillantes. Les difficultés de liaison sont également dues à la vétusté du réseau téléphonique. Beaucoup de quartiers, y compris à Alger, fonctionnent encore avec des lignes analogiques. Pour 100 habitants, l’Algérie ne dispose actuellement que de 6 lignes, alors que les pays développés en sont pratiquement à 90 lignes. En matière d’Internet, les pays les mieux placés sont ceux dotés d’un réseau numérique. L’Algérie devrait progressivement passer au numérique en 2003 grâce à l’installation de bretelles à fibre optique.
Deuxième obstacle : l’équipement. La majorité des utilisateurs en Algérie utilisent trop souvent du matériel informatique obsolète. Le prix exorbitant d’un ordinateur freine l’accès au réseau. Le coût du matériel (ordinateur et modem) revient à environ 60 000 dinars, environ 500 euros, ce qui représente 7,5 fois le salaire minimum, en plus du prix de la connexion, environ 600 dinars (5 euros) pour une vingtaine d’heures. L’Internet ne fait pas encore partie des priorités pour un foyer algérien. Aussi les cybercafés sont-ils très prisés et ne désemplissent pas. Il en existe près de 3 000 sur le territoire national, dont 400 dans la capitale.
Dernier obstacle et non des moindres : le prix des télécommunications encore trop élevé. Une nouvelle hausse des tarifs des communications téléphoniques, devrait entrer en vigueur à la fin de cette année. qualifiée par le ministère de la Poste et des Technologies d’information et de communication de « simple rééquilibrage », mais dans la réalité, elle va se concrétiser par une multiplication de 1 à 5, menaçant directement la survie des fournisseurs privés et, par ricochet, les cybercafés. Plusieurs cybercafés ont déjà mis la clé sous la porte, parce que la connexion est chère.
Bref, le développement de la société de l’information est en train de s’accélérer mais reste insuffisant. L’objectif du gouvernement est de porter à un million le nombre d’abonnés en 2004 en Algérie. Les récents investissements de géants de l’Internet comme l’américain Microsoft et le français Wanadoo sont sur ce point plutôt encourageants. Dans le cadre de son plan de développement au Maghreb, Wanadoo, filiale Internet de France Télécom, va investir 20 millions en Algérie sur les cinq prochaines années.

Myriam Berber

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