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03/04/2003
Exposition : A la poursuite du cheval d’Orient

(MFI) Du 25 novembre 2002 au 30 mars 2003, L’Institut du monde arabe a présenté Chevaux et cavaliers arabes, une exposition consacrée au cheval arabe dans les arts d’Orient et d’Occident. L’occasion d’admirer quelques-unes des plus belles pièces de l’art arabo-islamique inspirées par ce coursier ailé et de découvrir son importance pour cette civilisation.

« De gazelle il a les hanches et d’autruche les jambes » « Le trot du loup et la détente du renardeau ». Ces quelques vers du poète et prince déchu, Imru al-Qays (mort en 550), consacrés à son étalon arabe en disent long sur la vénération que portent les hommes du désert au fascinant coursier. Son élégance, sa rapidité, la fierté de son maintien en font un animal mythique et l’allié de la liberté. Monture favorite des guerriers arabes, le cheval fut aussi le compagnon du prophète, comme le raconte la dix-septième sourate du Coran. Mahomet monté sur la jument al-Buraq eut le temps, une nuit, de galoper de la Mecque à Jésuralem, de gravir chacun des sept cieux, de s’entretenir avec Dieu, et de retourner à la Mecque pour y retrouver sa couche encore chaude et l’eau d’une cruche renversée au départ toujours en train de se répandre sur le sol. Ainsi l’un des rares miracles que l’on trouve dans le Coran rend-il hommage à l’animal merveilleux vanté par les poètes et les artistes.
Rien d’étonnant à ce que ce cheval ait inspiré tant de chefs-d’œuvre. Céramiques, peintures, objets à son effigie mais aussi parures qui lui sont destinées. Car le cheval arabe familier des nobles et des princes se pare pour la fête ou le combat de ses plus beaux atours. Harnachements d’argent incrustés de pierres précieuses, étriers, mors : chacun de ces objets magnifie celui qui les porte.
Des pièces archéologiques d’origine diverse, turco-mongole, mésopotamienne, égyptienne ou maghrébine témoignent la ferveur que les hommes vouent au cheval de tout temps et sous tous les cieux. Eléments de mobilier, fresques, mosaïques le montrent en majesté ou au quotidien durant le pansage ou le ferrage.

Mode de vie

Les Arabes ne se sont pas contentés d’utiliser le cheval. Ils ont appris à le soigner, à le travailler et surtout à le connaître. Un proverbe syrien recommande de « l’aimer comme son fils » mais de « le traiter comme son ennemi ». Une recommandation qui témoigne d’une bonne connaissance du farouche animal.
Un grand amateur de cet élégant coursier, le sultan mamelouk, al-Nassir Muhammad qui éleva dans ses haras du Caire jusqu’à quatre mille huit cents chevaux fit écrire Le livre de Nassir, un traité parmi les plus complets jamais écrits sur le cheval.
Pour désigner l’ensemble de ce qui touche à l’animal, les Arabes ont inventé le mot « furusiyya », sans équivalent dans aucune langue parce qu’il désigne à la fois la science équestre, l’équitation, la cavalerie, la chevalerie, l’hippologie et l’hippiatrie. En un mot, un véritable mode de vie. On entre en équitation comme en religion.

Œil sombre, naseaux larges et palpitants, membres graciles, rein court, encolure souple et muscles pleins jouant sous une robe de soie : le pur-sang arabe n’a eu cesse de séduire les Orientaux. A l’occasion des Croisades, il démontre sans peine sa supériorité sur les lourds palefrois et destriers des seigneurs chrétiens. Nombre d’entre eux ramèneront des spécimens du noble animal en Europe. Parallèlement, le savoir-faire des cavaliers arabes pénètre lentement l’Europe occidentale par l’Andalousie. Bonaparte le découvre lors de la campagne d’Egypte et ne voudra dès lors pour monture que des arabes gris, de préférence entiers. Les peintres David, Gros ou Horace Vernet livreront de nombreux portraits de l’empereur et de ses nobles étalons.
A leur suite, Géricault, lui même grand cavalier, ou Delacroix consacreront au cheval arabe quelques-unes de leurs plus belles toiles. Objet de rêve et de fantasmes, le fils du vent n’en finit pas d’inspirer les artistes et d’attirer les hommes mais combien peuvent se vanter d’avoir percé son mystère ?

Geneviève Fidani

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