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26/09/2003
Afrique : le FMI prévoit un solide rebond en 2004

(MFI) Les pays d’Afrique sub-saharienne connaîtront une accélération marquée de leur croissance économique en 2004 – si toutefois les conditions climatiques redeviennent plus normales et si les Africains parviennent à réduire très nettement les conflits et l’instabilité politique chez eux –, estime le Fonds monétaire international.

Dans ses prévisions publiées à la veille des réunions annuelles du Fonds et de la Banque mondiale, fin septembre à Dubaï (Emirats arabes unis), le FMI souligne que, dans l’ensemble, les pays d’Afrique sub-saharienne ont plutôt bien résisté au ralentissement dans les pays riches, grâce notamment à de meilleures politiques économiques et une assez bonne tenue des cours des matières premières qu’ils exportent. Le Fonds prévoit pour l’Afrique sub-saharienne (hors Afrique du Sud) un taux de croissance de 3,6 % pour 2003 (en progression par rapport aux 3,1 % de 2002), suivi d’un bond à 5,9 % en 2004. Les économistes ont maintenu sans changement le taux de croissance mondial 2003 à 3,2 %, à peine mieux que le résultat de 3 % enregistré l’an dernier, et leur prévision de 4,1 % pour 2004. Mais ils ont revu en hausse les taux pour les Etats-Unis et le Japon, et en baisse ceux des grands pays de l’Union européenne et des autres pays avancés.
Ken Rogoff, l’économiste en chef du FMI, a affirmé que « pour la première fois depuis longtemps, nous sommes raisonnablement optimistes concernant les chances d’un retour à une croissance normale, ou peut-être mieux, de l’économie mondiale ». Soulignant les déséquilibres entre pays développés, il a estimé qu’« une reprise déséquilibrée est néanmoins mieux que pas de reprise du tout… » Pour les Etats-Unis, le Fonds prévoit maintenant une croissance de 2,6 % cette année et une accélération à 3,9 % en 2004 et pour le Japon 2 % et 1,4 % respectivement. Par contre, la performance collective des pays de la zone euro a été revue en baisse d’un demi-point, à 0,5 % et 1,9 %, les Européens laissant aux Américains le rôle de moteur de la reprise. Si la guerre en Irak n’a pas eu un effet notable sur l’évolution économique mondiale, d’autres « risques » subsistent malgré la reprise qui se dessine, selon Ken Rogoff. Il a notamment cité les conséquences d’une éventuelle chute du dollar américain et l’impact que pourraient avoir, à terme, les déboires de la conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) à Cancun, au Mexique.

OMC à Cancun : « tragédie », « échec » ou « divergences de vues » ?

Malgré la bonne performance des pays au sud du Sahara, leur croissance reste encore « bien trop faible » et les défis à relever énormes, constate le rapport du FMI. Pour atteindre les Objectifs de développement du Millénaire, surtout celui d’une réduction de moitié de la pauvreté d’ici 2015, tous ces pays devraient accélérer considérablement leur croissance, à plus de 7 % par an. En fait, la croissance du PIB dans la zone reste en deçà d’environ un point. « Il est évident, précise le rapport, que la croissance du PIB par habitant est beaucoup plus forte dans les pays africains qui jouissent d’une stabilité politique et qui ont fait le plus de progrès vers la stabilité économique et les réformes structurelles et institutionnelles. Ce qui illustre la nécessité de faire avancer, partout, la mise en œuvre du Nouveau partenariat économique pour le développement de l’Afrique (Nepad), qui incorpore tout à fait ces objectifs. »
Si de meilleures politiques économiques sont indispensables en Afrique, elles ne pourront à elles seules changer les choses. « Il est essentiel que les réformes à l’intérieur soient accompagnées par une aide extérieure supplémentaire, notamment des flux d’aide plus élevés, une réduction de la dette et – peut-être le plus important – l’élimination des restrictions sur les exportations des pays en développement vers les pays industrialisés », affirme le FMI. Pour Rogoff, le désaccord à la conférence de l’OMC début septembre est ainsi « une tragédie ». Jim Wolfensohn, le président de la Banque mondiale, a estimé pour sa part qu’il ne s’agissait pas d’un « échec ou d’un fiasco » définitif, mais d’une « divergence de vues » entre pays riches et pauvres, qui, selon lui, reprendront leurs négociations dans quelques mois.

Croissance de 3,2 % en 2003 et de 7,9 % en 2004 pour les pays de la zone franc

L’Afrique sub-saharienne profitera cette année de la fragile reprise qui se dessine dans le monde industriel, malgré la sécheresse en Afrique australe et dans la Corne de l’Afrique et les crises qui frappent le Zimbabwe et la Côte d’Ivoire, entraînant des retombées sérieuses pour leurs voisins. L’Ethiopie, frappée par la sécheresse, pourrait enregistrer cette année une chute de 3,8 % de son PIB, mais verra sans doute une reprise à 6,7 % en 2004, et le Soudan pourrait aussi connaître une croissance rapide, à un taux pratiquement identique. Une baisse du tourisme due à la crainte d’actes terroristes aura ralenti la croissance au Kenya, en Tanzanie et en Ouganda cette année, mais une reprise est attendue pour 2004. Ces derniers pays devraient renouer avec une croissance à plus de 6 % par an, comme la RDC qui sort à peine d’un conflit sanglant.
La Côte d’Ivoire connaîtra une reprise à 3 % après trois années de stagnation liées au conflit intérieur. Du coup, l’ensemble des pays de la zone franc devraient voir leur croissance rebondir de 3,2 % cette année à 7,9 % en 2004. Le Tchad, nouveau pays pétrolier africain, qui connaît depuis deux ans des taux de croissance aux alentours de 10 %, devrait enregistrer la croissance la plus forte l’an prochain avec près de 43 %. Quant au Nigeria, le FMI prévoit une reprise à 5,2 % cette année en raison des prix du pétrole élevés, mais une rechute à 2,8 % en 2004.
En Afrique australe, l’Angola pourrait enregistrer un taux dépassant les 11 % en 2004, et le Zimbabwe pourrait renouer avec la croissance, à 5,1 % après trois années de récession profonde due à la crise politique intérieure. Pour l’Afrique du Sud, géant économique de la région, le FMI prévoit une expansion modérée de l’ordre de 2,2 % et de 3 % respectivement pour les deux années, sous l’effet du ralentissement dans les pays industrialisés. Mais il note que l’économie sud-africaine « reste vulnérable devant les incertitudes globales, l’évolution régionale et les préoccupations à long terme concernant le sida ».


De notre envoyé spécial à Dubaï, Jan Kristiansen

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