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17/10/2003
L’Afrique nouvelle venue dans la société de l’information

(MFI) L’Afrique est désormais entrée de plein pied dans la société de l’information et des nouvelles technologies, même si elle accuse un retard considérable par rapport aux autres régions du monde. Le programme InfoDev de la Banque mondiale, créé en 1995, a financé plusieurs projets en ce domaine.

Jugée essentielle pour la lutte contre la pauvreté et la participation du continent à la mondialisation de l’économie, la révolution des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) passe actuellement par un développement explosif de l’accès au téléphone en Afrique, surtout dans les pays pauvres de l’Afrique sub-saharienne, et l’accès à l’informatique et à l’internet. La Banque mondiale, qui accompagne avec d’autres partenaires les efforts en matière de NTIC, a créé depuis 1995 un programme d’information pour le développement, InfoDev, qui a financé plusieurs projets dans le tiers monde, notamment en Afrique.
InfoDev organise d’ailleurs, à la veille du Sommet mondial sur la société de l’information prévu en décembre 2003 à Genève, un symposium pour examiner ce qui marche et ce qui ne marche pas concernant les TIC pour le développement. On s’y penchera sur plusieurs études portant notamment sur la sécurité en ligne, qui intéresse en particulier les petites et moyennes entreprises, le partage des données sur le web et le bilan des projets financés, le tout à la lumière des objectifs de développement du Millénaire (réduction de la pauvreté, éducation, santé et protection de l’environnement).


Consulter les prix des aubergines sur un téléphone portable

Selon les experts de la Banque mondiale, l’introduction du téléphone portable et la concurrence entre les opérateurs privés ont largement favorisé le taux de pénétration du téléphone en Afrique subsaharienne, qui atteignait 5 % à la fin de 2002 contre 1 % en 1990. Hors Afrique du Sud, cette augmentation a été deux fois plus rapide avec une très forte accélération depuis 2000. « Même si les chiffres sont encore bas par rapport aux critères mondiaux, ils démontrent clairement que la croissance en Afrique subsaharienne peut atteindre des taux incroyables », soulignent ces experts. Pour eux, l’accès aux télécommunications modernes donne un coup de fouet à l’industrie et aux entreprises privées.
Ainsi au Sénégal, dans la région de Ponty, des membres de coopératives agricoles utilisent les services de téléphone portable d’une petite compagnie, Manobi, pour savoir quels fruits et légumes ils doivent cultiver et où en tirer les meilleurs prix. Un des fermiers a ainsi indiqué qu’en octobre 2002, il avait utilisé les services WAP de Manobi pour constater que le prix offert pour ses aubergines était de 600 F CFA à Dakar, la capitale, alors que des intermédiaires locaux lui proposaient 200 F CFA. Il a pu ainsi conclure un marché directement avec Dakar. Les fermiers envisagent à présent de créer un télé-centre connectant les activités de plus d’une centaine de producteurs y compris pour la recherche de prêts financiers.


Un câble sous-marin de 28 000 km

Cependant d’énormes difficultés subsistent, notamment en matière d’extension des réseaux de télécommunications au-delà des zones urbaines et l’absence d’alternative au satellite pour les connections internationales. La majorité de la population africaine vit encore en dehors des villes et manque souvent des infrastructures de base, alors qu’à l’exception de l’Afrique du Sud, plus de 90 % du trafic international passe par le satellite, comparé à moins de 10 % pour l’Amérique du Nord et l’Europe et une moyenne de 40 à 60 % pour l’Amérique latine.
Mais cela risque de changer très prochainement avec la mise en service, en avril 2002, du premier système de câble sous-marin reliant l’Europe à l’Asie et passant autour du continent. Ce câble de 28 000 km longe une dizaine de pays africains (Sénégal, Bénin, Côte d’Ivoire, Ghana, Nigeria, Cameroun, Gabon, Angola, Afrique du Sud et Maurice) qui pourraient devenir des nœuds d’interconnexion régionaux. Encore faut-il que les pays concernés disposent des ressources nécessaires pour se relier à ce système, soulignent les experts. Ils notent aussi d’autres difficultés, liées à la lenteur des privatisations de services de télécommunication souvent mal gérés ou obsolètes qui découragent les investisseurs privés ; ceux-ci commencent toutefois à occuper ce marché prometteur.
Ces difficultés se retrouvent dans des pays comme l’Algérie, qui a entrepris une réforme de son secteur de télécommunications et de ses services postaux avec l’aide de la Banque mondiale. Le projet prévoit de passer de 5,4 lignes téléphoniques (fixes ou mobiles) en 1998 à 12 lignes en 2004 pour 100 habitants, la baisse des tarifs, la privatisation progressive et l’accroissement de la productivité en particulier dans les services postaux.
Les experts restent globalement optimistes en ce qui concerne l’Afrique. Ils citent ainsi l’exemple de la République démocratique du Congo (RDC) qui, à la sortie de la guerre civile en 2001, ne possédait que 0,3 lignes de téléphone pour 100 habitants. Depuis, la RDC s’est dotée d’une nouvelle législation sur les télécommunications et d’une nouvelle autorité de régulation. Le marché de téléphones cellulaires est passé de 62 000 abonnés fin 2000 à 540 000 abonnés fin 2002.
InfoDev a participé au financement de plusieurs projets à travers le monde touchant non seulement les télécommunications mais aussi l’éducation comme l’enseignement à distance en Afrique, l’environnement en Amérique latine ou en Chine, les administrations publiques, la santé et des projets liés à l’internet. Le commerce figure également en bonne place.

Marie Joannidis

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