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16/04/2004
La Cnuced plaide pour une meilleure gestion du pétrole africain

(MFI) Les forces et les faiblesses des Etats dans la gestion des hydrocarbures sont au centre de la 8e conférence sur le négoce et le financement du pétrole et du gaz en Afrique, organisée fin avril par la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (Cnuced) à Marrakech (Maroc).

Premier pays d’Afrique du Nord à accueillir la réunion organisée par la Cnuced – la première édition s’était tenue au Zimbabwe en 1996, la précédente a eu lieu en 2003 en Angola et la prochaine est prévue en 2005 au Mozambique –, le Maroc est directement intéressé par la recherche offshore et onshore, mais aussi par les projets de construction d’oléoducs dans la région, dans le cadre du Nouveau partenariat pour le développement économique de l’Afrique, le Nepad.
Cette conférence réunit du 26 au 30 avril des responsables politiques et du secteur privé, ainsi que des représentants des compagnies pétrolières africaines et multinationales, et des organisations financières internationales. Elle met l’accent sur le fait que l’Afrique est toujours à la traîne en matière de commercialisation de l’énergie, d’accès à l’électricité et aux financements permettant de développer ses ressources, ainsi que sur la gestion de la volatilité des prix sur les marchés internationaux qui affectent ses revenus d’exportation. La coopération pour le développement de l’industrie énergétique africaine sera aussi matière à discussions tout comme l’échange des expériences réciproques et l’appui au secteur privé, y compris aux PME. La présence prévue de représentants asiatiques, chinois, indiens et sud-coréens traduit l’intérêt qu’attachent ces pays aux ressources énergétiques de l’Afrique. Les experts américains estiment en effet que la demande mondiale d’énergie augmentera de 54 % d’ici 2025, les Etats-Unis, la Chine et les autres pays asiatiques étant les plus gourmands.
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), en particulier l’Arabie saoudite et les pays du Golfe, devrait rester le principal fournisseur d’or noir malgré les violences en Irak ; cependant la mer Caspienne, l’Amérique latine et l’Afrique, en particulier autour du Golfe de Guinée, sont appelées à fournir davantage en pétrole et en gaz pour répondre à cette demande grandissante. Le Nigeria, membre de l’Opep comme l’Algérie et la Libye, reste le principal exportateur de brut d’Afrique sub-saharienne, talonné par l’Angola. Mais tous les nouveaux pétroliers – le Soudan, le Tchad, la Guinée Equatoriale et prochainement Sao Tome et Principe – attirent l’attention des grandes compagnies en commençant par les américaines : les Etats-Unis importent déjà près de 15 % de leur pétrole d’Afrique et voudraient atteindre 25 %.


Washington veut « sécuriser » le continent

Un responsable américain a récemment affirmé que le président George W. Bush avait reconnu l’importance des relations des Etats-Unis avec le continent africain y compris dans le domaine énergétique, soulignant que le pétrole était aussi un moteur essentiel du développement économique et social du continent, à condition de bien gérer les ressources et de réduire les conflits. Ce qui n’est pas le cas dans beaucoup de pays pétroliers, en particulier le Nigeria, l’Angola et la Guinée équatoriale, dont les dirigeants ont été mis en cause à plusieurs reprises pour gaspillage et corruption, en particulier par des organisations non gouvernementales comme la britannique Global Witness, mais aussi par des experts du Fonds monétaire international. A la fin du mois de mars 2004, des parlementaires américains ont eux aussi critiqué le manque de transparence dans les Etats pétroliers du continent. Le président de la sous-commission des Affaires africaines, le représentant républicain Ed Royce, a ainsi affirmé que la corruption absorbe une grande partie des recettes pétrolières alors que ces pays dépendent beaucoup de l’aide extérieure. Ces préoccupations n’empêchent toutefois pas Washington de vouloir « sécuriser » le continent en l’aidant dans la lutte contre le terrorisme, avec, en ligne de mire, la protection des réserves de pétrole au large du Golfe de Guinée où les Américains cherchent des points d’appui maritimes.
Malgré ces enjeux stratégiques liées aux ressources énergétiques, des millions d’Africains n’ont toujours pas accès à l’électricité, y compris chez les producteurs de pétrole et de gaz, sans parler des pays qui sont obligés de payer le prix fort pour importer leur énergie en payant une lourde addition. « Seule une gestion rigoureuse et une coopération régionale pourront y remédier », soulignent une fois de plus les experts, qui continuent à vanter les mérites d’un programme comme le Nepad dont les applications concrètes se font pourtant toujours attendre.

Marie Joannidis




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