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11/06/2004
G8 : l’Irak et le pétrole prennent le pas sur le développement

(MFI) Hôtes du sommet du G8 à Sea Island, à l’invitation du président américain George W. Bush, six chefs d’Etat africains ont pu parler de développement et de commerce. Mais ils ont vu les problèmes du continent éclipsés par l’Irak, la crise au Moyen-Orient et les craintes de l’impact de la hausse des prix du pétrole sur l’économie mondiale !

Les invités africains de George W. Bush – les présidents Thabo Mbeki (Afrique du Sud), Abdelaziz Bouteflika (Algérie), John Kufuor (Ghana), Olusegun Obasanjo (Nigeria), Yuweri Museveni (Ouganda) et Abdoulaye Wade (Sénégal) – sont repartis avec une promesse de financements accrus pour le maintien de la paix et l’assurance que les huit pays les plus riches du monde vont maintenir leur soutien au Nepad, le partenariat pour le développement économique de l’Afrique. Ils réclament cependant toujours l’ouverture véritable des marchés des pays riches et l’arrêt des subventions agricoles ainsi qu’un renforcement des mécanismes de réduction de la dette des pays les plus pauvres. L’initiative PPTE, gérée par le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale, devrait en principe se terminer fin 2004, à moins d’être reconduite en septembre prochain pour permettre aux derniers pays sortant de conflits en Afrique d’en bénéficier.
Alors que les Américains pleuraient la mort de l’ancien président Ronald Reagan, ses idées ultra-libérales restent bien vivantes : le sommet a débattu de l’engagement accru du secteur privé pour le développement des pays pauvres. Les dirigeants du G8 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie, Japon et Russie) ont mis l’accent sur la nécessité de renforcer les marchés financiers des pays en développement pour soutenir la croissance du secteur privé. Ils ont souligné l’importance de donner aux entrepreneurs, aussi petits soient-ils, l’accès à la « micro-finance durable » qui peut constituer un facteur déterminant pour la création d’activités saines dans les pays les plus pauvres.
En anticipant sur 2005, que l’Onu a proclamé « année internationale du micro-crédit », les pays du G8 « travailleront avec le Groupe consultatif d’assistance aux pauvres (CGAP) basé à la Banque mondiale pour lancer une initiative mondiale de micro-finance faisant appel aux mécanismes de marché ». Les huit pays les plus industrialisés lanceront aussi des projets pilotes « pour augmenter le nombre, le volume et l’efficacité des institutions de micro-finance dans certains pays ».


Nouvelles « pistes » pour le financement du développement

Le président français Jacques Chirac, dans une lettre adressée, à la veille du sommet, à une soixantaine de dirigeants de pays riches et pauvres et d’institutions internationales, a proposé quelques nouvelles « pistes » pour le financement du développement à travers, notamment, de nouvelles taxations : sur les transactions financières internationales, la fuite des capitaux, les billets d’avion, la TVA des membres de l’Union européenne… sans toutefois se prononcer en faveur de l’une ou l’autre. Mais les Etats-Unis, notamment, restent réticents à la fois à de nouvelles taxations et à l’accroissement de l’aide au développement (APD).
Jacques Chirac estime qu’un accroissement du financement du développement est indispensable. Selon les experts, il faudrait quelque 50 milliards de dollars d’APD supplémentaires par an d’ici 2015 pour permettre aux pays les plus pauvres d’atteindre les objectifs du Millénaire, c’est-à-dire de diminuer de moitié la pauvreté dans le monde au cours de la prochaine décennie. La France estime que l’augmentation de l’APD décidée à Monterrey au Mexique en 2002 n’y suffira pas.
La Grande-Bretagne, qui présidera le G8 en 2005, a proposé la création d’une facilité de financement internationale (IFF), fondée sur l’emprunt – les donateurs devant financer l’augmentation de leur aide par l’émission d’obligations sur les marchés financiers – et un rapport des experts sur ce sujet devrait être soumis au FMI et à la Banque mondiale en septembre. Ce projet est soutenu par la France mais trébuche encore une fois sur la réticence des Américains. Londres a déjà indiqué que l’Afrique constituera l’une de ses priorités, et le Premier ministre britannique Tony Blair a inauguré en mai dernier une commission sur l’Afrique composée de personnalités éminentes. La France y est représentée par Michel Camdessus, le « sherpa » du président Chirac pour le Nepad.
Le G8 a appelé au désarmement des milices au Darfour, dans l’ouest du Soudan, à la frontière avec le Tchad, où les populations sont victimes d’une catastrophe humanitaire. Les Américains ont indiqué qu’ils étaient favorables à une initiative pour financer le maintien de la paix à travers le monde, en commençant par l’Afrique. L’année dernière, au sommet du G8 à Evian, les participants avaient décidé d’accroître leur soutien financier et technique aux pays africains engagés dans des opérations de maintien de la paix sur le continent. L’administration de George W. Bush prévoit de demander au Congrès américain 660 millions de dollars sur une période de cinq ans pour contribuer au financement du nouveau plan d’action du G8, qui porte sur le renforcement de la capacité globale pour les opérations de maintien de la paix. Mais on ignore la part dont bénéficiera l’Afrique.


Marie Joannidis

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