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23/07/2004
Relance économique de l’Afrique : quelques initiatives

(MFI) La relance économique reste une des priorités de l’Afrique, réaffirmée début juillet par le sommet annuel de l’Union africaine (UA) à Addis Abeba. Mais les dirigeants africains ont encore à traduire leurs ambitions en réalités, tandis que les partenaires produisent quelques efforts encore limités.

Les principaux pays donateurs ont commencé à donner suite à leurs promesses d’un accroissement sensible de l’aide au développement africain, faites en 2002 lors de la Conférence sur le financement du développement à Monterrey au Mexique. Mais on est encore loin d’avancer vers l’objectif de réduire de moitié la pauvreté dans le monde d’ici 2015.
Les dirigeants africains restent eux aussi encore très en deçà de leurs discours en faveur de l’intégration régionale, de la fin des conflits et de la mise en œuvre du NEPAD, le Nouveau partenariat pour le développement économique de l’Afrique. Tout en applaudissant l’ancien président malien Oumar Alpha Konaré, président de la Commission africaine (le bras exécutif de l’UA), pour ses ambitieux projets, ils ne se sont pas prononcés en juillet sur ses demandes de financements additionnels. Celui-ci a réclamé un budget annuel de 570 millions de dollars sur trois ans pour financer aussi bien le maintien de la paix et les nouvelles institutions de l’Union que le Nepad, alors que le budget actuel ne dépasse pas 45 millions de dollars. Même à ce niveau de dépenses, certains pays membres éprouvent depuis des années des difficultés à régler leurs contributions à l’organisation panafricaine qui a succédé à l’OUA en 2002.


Initiative américaine

Le Congrès américain a approuvé le 15 juillet dernier un budget de 1,25 milliard de dollars pour l’année fiscale 2004 – qui débute au 1er octobre – concernant l’aide à 16 pays en développement, bénéficiaires du MCA (Millenium Challenge Account, littéralement le Compte du défi du Millénaire). Parmi les seize, figurent huit pays africains dont quatre sont francophones – Bénin, Madagascar, Mali et Sénégal. Le MCA constitue un instrument d’aide supplémentaire pour des pays qui remplissent certaines conditions politiques et économiques. Selon l’administration américaine, l’initiative MCA vise à mettre cinq milliards de dollars par an à la disposition de pays en développement qui s’engagent à respecter la bonne gouvernance, l’État de droit, la protection des droits de l’homme et un système économique « ouvert ». Ce programme a commencé à fonctionner depuis un an.
Le Président américain George W. Bush a de son côté signé le 13 juillet dernier la législation prolongeant les préférences commerciales accordées aux exportations africaines vers les États-Unis, sous le régime de la loi sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique (AGOA). Cette loi, adoptée en 2000, exige en principe que les pays bénéficiaires continuent à progresser vers une économie de marché, l’État de droit et le libre-échange, et qu’ils mettent en œuvre des politiques économiques susceptibles de réduire la pauvreté tout en assurant la protection des droits des travailleurs.
De son côté, la France, malgré l’austérité budgétaire, a confirmé également en juillet sa volonté d’augmenter progressivement la part du PIB consacrée à l’aide au développement (APD). Celle-ci doit atteindre 0,42 % en 2004 puis 0,44 % en 2005.
Lors de la conférence de Monterrey le président Jacques Chirac avait pris l’engagement de porter l’APD à 0,5 % du PIB d’ici à 2007 afin d’aider les pays les plus pauvres et les plus fragiles à se développer. Au cours d’une réunion du Comité interministériel de la coopération internationale et du développement (CICID), tenue à Matignon le 20 juillet, les responsables français ont également décidé d’augmenter la part consacrée aux pays les moins avancés dont les deux tiers sont situés en Afrique. Celle-ci devrait atteindre 0,15 % du PIB en 2015.
Le CICID a fixé un certain nombre d’autres priorités sectorielles comme l’éducation, l’eau et l’assainissement, la santé et la lutte contre le sida, l’agriculture et la sécurité alimentaire, le développement des infrastructures et la protection de l’environnement, afin qu’elles soient conformes aux « Objectifs du Millénaire pour le développement ».
Pour une plus grande clarté de la politique d’aide au développement, le gouvernement français prévoit enfin la création d’une mission interministérielle spécifique sur le sujet, les principaux maîtres d’œuvre étant le ministère des affaires étrangères et celui des Finances et de l’Économie. L’Agence française de développement (AFD), placée sous l’autorité de ce dernier, est le principal instrument de l’APD française et coopère avec le secteur privé pour encourager les investissements dans les pays pauvres. Parmi ses missions, le CICID détermine en particulier la zone de solidarité prioritaire (ZSP) comprenant les pays vers lesquels sera concentrée l’aide au développement bilatérale. Il fixe également les orientations relatives aux objectifs et aux modalités de la politique de coopération internationale et d’aide au développement dans toutes ses composantes bilatérales et multilatérales.


Marie Joannidis

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