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MFI HEBDO: Economie Développement Liste des articles

23/07/2004
Rapport mondial sur le développement humain :
Comment le PNUD enrichit la vision du développement


(MFI) Le Rapport mondial sur le développement humain 2004 contient moins des recommandations que des principes directeurs. Alors que le PNUD s’était signalé en introduisant, voici déjà quelques années, un nouvel indice du développement, vu sous l’angle du « développement humain », il s’intéresse cette année au grand débat sur la diversité culturelle pour en proposer une vision consensuelle, en phase avec la mondialisation.

Le Programme des Nations-unies pour le développement (PNUD), organe subsidiaire du Conseil économique et social, est le « principal rouage opérationnel » du système des Nations Unies. Le PNUD a pour mission d’apporter aux pays savoir, expériences et ressources afin d’aider les peuples à se construire une vie meilleure. Commandité depuis 1990 par le PNUD, le Rapport mondial sur le développement humain recentre le débat mondial sur des questions-clefs du développement, et fournit des données statistiques, notamment les tableaux indicateurs du développement humain (v. article précédent).
Intitulé « La liberté culturelle dans un monde diversifié », ce 15ème rapport annuel affirme que la liberté de choisir sa propre identité et d’exercer ce choix sans subir de discrimination ou de préjudice est capitale pour l’individu et donc pour le développement humain. Comme l’écrit l’administrateur du PNUD, M. Malloch Brown, dans la préface au rapport : « si l’on veut que notre monde atteigne les objectifs de développement du millénaire et finalement éradique la pauvreté, il doit commencer par relever victorieusement le défi de savoir construire des sociétés intégratrices, qui respectent les diversités culturelles ».
La gestion de la diversité et le respect des identités culturelles ne concernent pas uniquement quelques États multiethniques. Selon le Rapport, sur les 200 pays du monde qui abritent environ 5 000 minorités ethniques, « près des deux-tiers ont au moins une minorité de taille significative -un groupe ethnique ou religieux représentant au moins 10 % de la population ».


Les pays ne sont pas obligés de choisir

Les conflits entre groupes ethniques et le renforcement des identités culturelles – nouvelles ou ressurgies – remettent en cause les anciens regroupements fondés à partir des principes politiques nationaux. Doit-on en conclure que cette dynamique identitaire implique inévitablement l’éclatement de la base nationale sur laquelle l’État s’est construit ? La réponse de la directrice du Rapport Mme Sakiko Fukuda-Parr est claire : « les pays ne sont pas obligés de choisir entre l’unité nationale et la diversité culturelle », au contraire, elles peuvent coexister voire même se renforcer mutuellement. Pour dépasser cette apparente contradiction, les auteurs du rapport invitent les États à mettre en œuvre des politiques multiculturelles, seules garanties contre l’exclusion culturelle et seules capables de promouvoir la liberté dans ce domaine.
Si la mondialisation de l’économie peut favoriser la domination de certains modèles culturels notamment du modèle américain, et ainsi constituer une menace pour d’autres identités locales et nationales, les auteurs du rapport mettent en garde les pays contre toute stratégie de « protection nationale ». Celle-ci est à double tranchant, elle peut-être un moyen de défense face à l’extérieur mais peut aussi se muer en pouvoir dominateur à l’intérieur réprimant toute différence et opposition au nom de l’identité.
Faire face à la mondialisation des industries culturelles n’oblige pas à entraver la libre circulation des biens culturels ou à empêcher les échanges culturels, mais pourrait plutôt consister à soutenir et à promouvoir la production des industries culturelles nationales. Ces questions sont au cœur des négociations qui se déroulent actuellement à l’Unesco et qui visent à élaborer une convention internationale sur la diversité culturelle. Quels que soient les résultats de celles-ci, le rapport du PNUD contribue à nourrir le dialogue mondial en nous livrant un éclairage particulier sur ces questions pressantes. L’autre mérite de ce rapport est de ne pas circonscrire le développement humain à la santé, à l’éducation, à un niveau de vie décent et à la liberté politique mais de l’étendre aussi à la liberté culturelle.

Olivier Rabaey


L’IDH, mode d’emploi

L’indice de développement humain (IDH) est un outil composite qui mesure l’évolution d’un pays selon trois critères de base du développement humain : santé et longévité (mesuré d’après l’espérance de vie à la naissance), savoir (mesuré par le taux d’alphabétisation des adultes et le taux brut de scolarisation combiné du primaire, secondaire et du supérieur) et un niveau de vie décent (mesuré par le PIB par habitant en parité de pouvoir d’achat PPA). L’IDH présenté dans le rapport du PNUD se réfère à des chiffres de 2002. Il couvre 177 des 191 pays membres de l’ONU. Apparaissent pour la première fois dans le classement : Le Timor oriental et les îles Tonga, respectivement au 158ème et 63ème rang mondial. L’entrée de ces deux pays fait donc varier le classement de l’ensemble des pays d’une à deux places. Cette année, ce classement révèle des reculs stupéfiants du revenu et de l’espérance de vie, dus au Sida, particulièrement en Afrique subsaharienne. En tête du classement : la Norvège, la Suède, l’Australie, le Canada et les Pays-Bas. En queue de peloton : le Burundi, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et la Sierra Leone. La comparaison entre le classement de 2003 et de 2004 révèle notamment que le Canada progresse du 8ème au 4ème rang mondial, la Russie du 63ème au 57ème rang. En revanche, l’Islande glisse de la 2ème à la 7ème place, tandis que la Guinée Bissau s’enfonce et recule du 166ème au 172ème rang.

O. R.


Consulter le rapport : http://unpd.org/annualreports/2004/français



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