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26/11/2004
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Campagne mondiale pour l’eau et l’assainissement (3)
La révolution de l’eau passe par les femmes
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(MFI) Dans le domaine de l’eau et de l’assainissement, hommes et femmes n’ont ni les mêmes attentes ni la même implication. La campagne WASH fait de la prise en compte de cette différence de « genre » un atout de bonne gestion. Prendre en compte les expériences des hommes mais aussi des femmes permet que les actions engagées profitent à tous et que les inégalités ne soient pas perpétuées.
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Pour ce qui est des ressources en eau et de l’assainissement, force est de reconnaître que les femmes et les filles sont plus que leurs partenaires masculins exposées aux conséquences du manque d’équipement. Elles n’ont pas le même usage de l’eau. La même source sera utilisée par les hommes pour l’irrigation et l’agriculture et par les femmes pour la cuisine et la lessive ; ils ont donc une vision différente de sa gestion. De cette divergence peuvent naître des conflits qui touchent aussi bien les droits d’exploitation des ressources que le choix de l’emplacement d’un point d’eau. Faute de soutien, le groupe le moins influent est toujours perdant. Et au niveau d’un village, il s’agit le plus souvent des femmes et des filles.
Le fardeau de la déficience en eau et en assainissement supporté par les femmes prend plusieurs aspects, et n’est que rarement associé à la privation de dignité qu’il occasionne chez elles. Dans les quartiers pauvres des villes, faute d’installations sanitaires privées, femmes et filles doivent se lever avant tout le monde le matin pour aller aux toilettes publiques avant qu’elles ne soient trop fréquentées. Quand celles-ci n’existent pas, elles doivent trouver, au risque de leur sécurité, un terrain vague ou un endroit peu fréquenté. A la campagne, femmes et filles attendent la nuit pour aller faire leurs besoins à l’écart. C’est un trajet qu’elles redoutent souvent ; devant se rendre seules dans un endroit isolé, par un itinéraire connu et à une heure prévisible, elles sont confrontées à la peur sinon à la réalité du harcèlement et des agressions sexuelles. Dans beaucoup de pays en développement, l’absence de toilettes est une des raisons qui fait quitter prématurément l’école aux petites filles. Si la pudeur, la gêne ou la crainte ne se mesurent pas en statistiques, elles constituent néanmoins un facteur important d’abandon de l’école, phénomène qui s’accentue dès l’âge des premières règles.
Les principales responsables de la gestion quotidienne
La déficience en eau a également pour conséquence d’épuiser les femmes. C’est en effet presque toujours à elles d’aller chercher l’eau, de préparer, cuire et stocker la nourriture, de nettoyer le domicile et les vêtements, de laver les enfants, de débarrasser les déchets ménagers et d’éliminer les selles des jeunes enfants. Se procurer de l’eau finit par devenir un combat épuisant et presque impossible à gagner. Cette tâche occupe jusqu’au quart du temps des femmes de nombreuses zones rurales. Dans les régions arides d’Asie ou d’Afrique, les femmes ont parfois plusieurs kilomètres à parcourir pour ramener des jarres d’eau pesant jusqu’à 20 kg ! Les fillettes, dès qu’elles peuvent porter des charges, sont aussi mises à contribution, manquant ainsi souvent l’école. Cette eau si difficile à se procurer est pourtant fréquemment de mauvaise qualité ; ce sont là encore femmes et fillettes qui devront prendre soin des enfants, frères et sœurs malades.
Que chacun ait accès à une eau propre et à un assainissement correct constitue un objectif réalisable, affirme A l’écoute, la revue du Conseil de concertation pour l’approvisionnement en eau et l’assainissement (WSSCC). Beaucoup repose sur la confiance qui est faite aux populations locales, la capacité laissée à chacun d’exprimer ses souhaits et ses compétences. A l’échelle des villages, quand un projet est mené avec la population, hommes et femmes s’impliquent également mais différemment, les hommes s’occupant de la réalisation des infrastructures et les femmes de l’entretien des ouvrages.
L’Alliance Genre et Eau, qui regroupe plus de 130 organismes dans le monde, veille à ce que la dimension hommes-femmes soit toujours abordée lors des débats et décisions du secteur de l’eau. Pour cette organisation, une des raisons du manque d’évolution des mentalités et des rôles hommes-femmes, malgré des mesures qui imposent souvent la présence d’au moins 2 femmes au sein des comités villageois de gestion, réside dans l’absence d’actions de formation et de sensibilisation de l’ensemble de la communauté. Le développement des capacités des femmes constitue en effet la meilleure voie vers une plus grande implication dans la vie sociale de leur communauté et la prise de décision. Cela est encore plus essentiel dans la question de l’eau. Bien qu’encore peu consultées et impliquées dans la mise en œuvre des actions et de la gestion des ouvrages hydrauliques, les femmes sont en effet reconnues comme les principales responsables de sa gestion quotidienne.
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Claire Viognier
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