accueilradio  actualités  musique  langue française  presse  pro
radio
Liste des rubriques
MFI HEBDO: Economie Développement Liste des articles

24/12/2004
Une année pour se mobiliser en faveur du développement

(MFI) Le Forum sur le développement humain, organisé à Paris du 17 au 19 janvier 2005 par la France et le Programme des Nations unies pour le développement, donnera le coup d’envoi à une année consacrée à la micro-finance et marquée par plusieurs rendez-vous en faveur du développement des pays les plus pauvres.

Troisième du genre depuis 1999, le Forum sur le développement humain organisé à Paris, en janvier 2005, donnera le coup d’envoi à une année marquée par plusieurs rendez-vous sur le développement : une réunion en février sur l’harmonisation de l’aide internationale, la publication en juin du Rapport sur les biens publics mondiaux, la réunion du G8 en juillet en Grande-Bretagne et le Sommet sur la mise en oeuvre de la déclaration du Millénaire en septembre à New York, à l’occasion de l’Assemblée générale annuelle des Nations unies. En 2000, la communauté internationale s’est engagée notamment à réduire de moitié le nombre de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté d’ici 2015. Mais au rythme actuel de l’aide et des réformes, les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) risquent de ne pas être atteints, en particulier en Afrique sub-saharienne. En effet, de l’aveu même des experts, le système actuel (aide publique au développement, allégement de la dette) ne semble avoir ni l’ampleur ni l’efficacité requise.
Les débats du forum de Paris, qui dureront deux jours et demi, s’articuleront autour de deux grands thèmes : « Diversité culturelle et démocratie » et « Justice et développement humain ». Des responsables politiques de haut niveau, des chercheurs, des représentants de la société civile et du secteur privé venus du monde entier se retrouveront pour présenter les résultats de leurs derniers travaux et formuler des recommandations pouvant susciter une dynamique nouvelle pour faire aboutir les OMD. Parmi les participants attendus, Michel Barnier, ministre français des Affaires étrangères, Xavier Darcos, ministre délégué à la Coopération et la francophonie, l’administrateur du Pnud Mark Malloch Brown, Amartya Sen, prix Nobel d’économie, et Mary Robinson, ancien Haut Commissaire pour les droits de l’homme.

Un espace de dialogue ouvert au niveau mondial

Selon le Pnud, qui met l’accent sur la convergence avec Paris concernant une vision du développement fondée sur les valeurs de solidarité, d’équité et de liberté, le concept de développement humain doit prendre en compte non seulement le PIB (produit intérieur brut) par habitant, mais aussi l’espérance de vie, les taux d’alphabétisation et de scolarisation, la participation des femmes à la vie sociale, les atteintes à l’environnement et l’accès aux technologies de l’information et de la communication. Ce concept a été promu par le Pnud depuis 1990 à travers la publication annuelle d’un Rapport mondial sur le développement humain (RMDH), qui met au cœur des décisions politiques la croissance des richesses mais aussi l’accroissement des opportunités dont devrait disposer chacun des membres de la société.
Les Forums sur le développement humain, dont les deux premiers ont été organisés à New York en 1999 et à Rio de Janeiro en 2000, se veulent « un espace de dialogue ouvert au niveau mondial ». Les participants ont pour ambition de contribuer aux choix politiques en matière de développement. « Parce que la question des inégalités à tous les niveaux et celle de l’identité culturelle conditionnent en grande partie la réalisation des OMD, la troisième édition du Forum s’appuiera sur les conclusions de l’édition 2004 du RMDH, consacrée à la liberté culturelle dans un monde diversifié, et sur les recherches en cours en vue du rapport 2005, qui devrait avoir pour titre Réformer la coopération internationale : aide, commerce et sécurité dans un monde inégal », précise le Pnud.

La coopération Sud-Sud jugée cruciale

Le programme onusien estime que les pressions de la mondialisation, la croissance des flux de marchandises, de capitaux, de services et de biens culturels ainsi que des mouvements de population modifient rapidement l’environnement des sociétés. Certaines sont pleinement gagnantes alors que d’autres en tirent peu de bénéfices. Les inégalités se creusent et les tendances au repli identitaire se renforcent. Ces phénomènes semblent inhérents à la manière dont le système global est aujourd’hui gouverné. « Dans ce contexte, l’action de l’Etat apparaît nécessaire et urgente. De nouvelles approches de la gouvernance sont à inventer », affirment les experts.
En décembre 2004, le secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan, a souligné qu’il ne sera pas possible d’atteindre les OMD si l’on ne forge pas un véritable partenariat Nord-Sud et surtout si l’on n’approfondit pas la coopération Sud-Sud qu’il juge cruciale. Dans un rapport intérimaire publié en septembre 2004, il avait reconnu que certains pays en développement réduisent l’extrême pauvreté, élargissent l’accès à l’enseignement primaire et font reculer la maladie et la faim, notamment en Asie de l’Est, du Sud et du Sud-Est. Le nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté (avec moins d’un dollar par jour) y a baissé de plus de 200 millions depuis 1990. Le rapport fait aussi état d’améliorations réalisées dans les pays d’Afrique du Nord.

On est encore loin du compte

L’Onu a toutefois indiqué que le progrès a été plus difficile dans les nations les plus pauvres, celles qui sont enclavées ou parmi les moins avancées, et celles qui se trouvent en Afrique subsaharienne. Dans de nombreux cas, on constate une absence de progression, voire une régression notamment en ce qui concerne la survie de l’enfant et les taux de mortalité maternelle, et de faibles avancées en matière d’accès à l’assainissement. De même, les progrès restent mitigés en ce qui concerne le commerce, l’aide et la dette dont une part de responsabilité incombe aux pays développés.
Si l’aide publique au développement (APD) a augmenté, passant de 52,4 milliards de dollars en termes réels en 2000 à 68,5 milliards de dollars en 2003 – chiffre légèrement gonflé par la dépréciation du dollar, et qui inclut les dépenses exceptionnelles en Afghanistan et en Irak –, on est encore loin du compte. Car selon certaines estimations, par exemple celles du Groupe de haut niveau sur le financement du développement, l’APD annuelle nécessaire pour atteindre les OMD est d’environ 100 milliards de dollars.
La Belgique, l’Espagne, la France, l’Irlande et le Royaume-Uni se sont engagés à améliorer leur APD pour atteindre l’objectif de 0,7 % du revenu national brut (RNB), ce qui les placerait au même rang que le Danemark, le Luxembourg, la Norvège, les Pays-Bas et la Suède. Les États-Unis, dont le pourcentage du RNB consacré à l’APD est bien inférieur, n’en sont pas moins le donateur le plus important en volume ; ils ont accru leurs dépenses, notamment au titre de leur nouveau Millennium Challenge Account (fonds pour les défis du Millénaire) qui récompense les « bons élèves », selon Washington.

Marie Joannidis

retour

Qui sommes nous ?

Nos engagements

Les Filiales

RMC Moyen Orient

Radio Paris-Lisbonne

Delta RFI

RFI Sofia