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07/01/2005
Mobilisation pour les forêts du bassin du Congo

(MFI) Les pays africains du bassin du Congo tentent une fois de plus de mobiliser leurs partenaires du Nord afin de préserver et de développer leurs ressources forestières qui constituent le deuxième poumon du monde après l’Amazonie.

Les 4 et 5 février 2005 se tiendra à Brazzaville le sommet des chefs d’Etat des pays d’Afrique centrale concernés par l’avenir du bassin du Congo. Parmi les invités, plusieurs personnalités occidentales dont le président français Jacques Chirac. Les pays de la région devront se montrer très persuasifs pour convaincre les pays riches – sollicités notamment par l’énormité de la catastrophe naturelle dans l’Asie du Sud – d’accroître leurs contributions au-delà des engagements déjà pris.
Le bassin du Congo représente une vaste étendue forestière d’environ 2 300 000 km², soit 6 % de la surface forestière mondiale. Ses forêts sont reconnues pour leur diversité biologique exceptionnelle. Elles sont à cheval entre sept pays d’Afrique centrale - Cameroun, République Centrafricaine, Congo Brazzaville, République démocratique du Congo, Guinée Equatoriale, Gabon et Tchad (qui ne fait pas encore partie du partenariat) – et s’étendent jusqu’à l’enclave angolaise du Cabinda.


Rivalité dans la région

Selon le ministre congolais de l’Economie forestière et de l’Environnement, Henri Djombo, l’Angola, le Rwanda, le Burundi et le Tchad devraient adhérer formellement au Partenariat du bassin du Congo pendant le prochain sommet, ce qui ne semble pas encore accepté par tout le monde. « Nous allons passer du bassin du Congo géographique au bassin du Congo politique », a affirmé Henri Djombo, dont le pays est en rivalité pour le leadership dans la région avec le Gabon, pourtant un allié de longue date.
Le sommet de Brazzaville sera le deuxième consacré à la gestion durable des forêts d’Afrique centrale après celui de Yaoundé en 1999. Les chefs d’Etat devraient adopter un plan de convergence et un traité sur la gestion durable des écosystèmes forestiers d’Afrique centrale, afin d’apporter « un engagement politique plus fort » au partenariat international pour la sauvegarde et la gestion durable des forêts d’Afrique centrale, lancé en 2002 à Johannesburg.


L’urgence de la préservation des forêts

Ce plan, étalé sur dix ans, devrait être financé à 60 % par la communauté internationale et à 40 % par les pays membres du bassin du Congo. Il a pour objectif « la conservation, la restauration, le développement et l’utilisation durable des ressources biologiques dans le cadre d’une gestion concertée pour le développement économique social et culturel des populations et pour la sauvegarde de l’environnement mondial ».
Les Africains soulignent l’urgence de la préservation des forêts, ce qui est reconnu par les donateurs, car elle sont victimes à la fois du pillage, de la contrebande du bois et de l’abattage sauvage de bois de chauffe et d’animaux préservés comme les grands singes, sans pour autant profiter aux populations autochtones.
La contrebande des bois tropicaux avait été dénoncée par l’Onu, dans le cadre du pillage des ressources de la RDC et du Liberia, et par l’association britannique Global Witness qui, la première, avait mené campagne contre les diamants « sales » et autres ressources naturelles qui perpétuent les conflits. Elle avait aussi dénoncé les achats, par la France et la Chine en particulier, de bois libérien. En Afrique centrale notamment, la pression démographique mais aussi l’exploitation extensive légale ou illégale ont conduit aux défrichements et au pillage des ressources les plus proches.


Garantir le renouvellement de la ressource

Un premier plan d’aménagement durable a déjà été mis en oeuvre au Gabon par la Compagnie équatoriale des bois (CEB) avec un financement de l’AFD portant sur plus de 500 000 ha. Il a débouché sur une « convention définitive d’exploitation » de 30 ans renouvelables. Cet accord permet de garantir la stabilisation de l’exploitation forestière et le renouvellement de la ressource sur cet espace. L’ Agence française de développement (AFD) finance déjà des projets qui concernent plus de 10 millions d’hectares de forêts au Gabon, au Congo Brazzaville et en République Centrafricaine (RCA).
La lutte contre la déforestation a pris une nouvelle ampleur avec l’attribution en 2004 du prix Nobel de la paix à la militante écologiste kenyane Wangari Maathai. Elle a fondé en 1977 le Mouvement de la ceinture verte, principal projet de plantation d’arbres en Afrique qui vise à promouvoir la biodiversité. « L’environnement et les ressources naturelles sont un aspect important de la paix parce que, lorsqu’on détruit nos ressources, lorsque nos ressources se raréfient, nous nous battons pour nous les approprier », a-t-elle déclaré à Oslo en Norvège à l’occasion de la remise de son prix.

Marie Joannidis




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