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27/05/2005
2005, année du microcrédit
Une campagne mondiale en faveur des pauvres


(MFI) En proclamant 2005 « Année internationale du microcrédit », l’Assemblée générale des Nations unies a voulu donner une impulsion forte à la microfinance, devenue un instrument essentiel de la lutte contre la pauvreté. Français et Allemands se sont mobilisés pour contribuer à cet effort. Ainsi, une conférence internationale organisée par l’Agence française de développement (AFD) réunit le 20 juin à Paris décideurs politiques et spécialistes de la microfinance. Elle sera suivie d’une réunion plus technique sur le développement du secteur financier les 23 et 24 juin à Francfort (Allemagne), sous l’égide de la banque de développement KFW.

L’AFD et la KFW sont des membres actifs du Groupe consultatif d’assistance aux pauvres (CGAP), consortium de 29 agences de développement privées et publiques, parrainé par la Banque mondiale, qui travaillent ensemble pour étendre l’accès des pauvres aux services financiers dans les pays en développement. Pour le Ghanéen Kofi Annan, secrétaire général de l’Onu, le microfinancement « s’est révélé une arme efficace contre la misère et la faim et permet d’améliorer réellement le sort des gens, surtout de ceux qui en ont le plus besoin ».
« Soyons clairs, a-t-il déclaré au moment du lancement de l’Année internationale, le microfinancement n’est pas une forme de charité. C’est une façon de permettre aux ménages à revenu faible de disposer des mêmes droits et des mêmes services que tous les autres. (…) C’est une façon de reconnaître que les pauvres ne sont pas le problème, mais la solution. » Il a aussi estimé, comme d’ailleurs l’ensemble des partisans du microcrédit, que « c’est précisément le type de progrès qu’il faut faire » pour atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), dont la réduction de la pauvreté de moitié d’ici 2015 est la cible-phare.


La microfinance pour atteindre les Objectifs du développement

L’adoption des OMD en 2000 a entraîné une mobilisation mondiale marquée par la conférence sur le financement du développement à Monterrey, au Mexique, en 2002, et par le sommet sur le développement durable à Johannesburg. L’Année du microcrédit est une nouvelle étape de cette lutte globale contre la pauvreté, qui touche surtout le monde en développement mais n’épargne pas les populations des pays riches, en proie notamment au chômage. La question des OMD sera à l’ordre du jour d’une réunion spéciale de l’Onu en septembre 2005 à New York, destinée à examiner les progrès accomplis depuis l’adoption de la Déclaration du Millénaire. La microfinance sera l’un des sujets abordés par le sommet annuel du G8 en juillet prochain en Ecosse, présidé par la Grande-Bretagne.
La campagne mondiale lancée en 1997 par le Sommet du microcrédit de Washington se donnait pour objectif d’aider, d’ici fin 2005, « 100 millions des familles les plus pauvres du monde » en leur accordant des crédits. Selon les estimations des agences concernées, quelque 60 millions de personnes à travers la planète, dont 60 % de femmes, bénéficient désormais de la microfinance, les prêts pouvant varier de 25 à 1 000 dollars. S’il est difficile d’avancer un chiffre précis, on estime que la totalité des microcrédits accordés chaque année varie de 500 millions à un milliard de dollars par an. Mais des experts comme Christina Barrineau, chargée de la coordination de l’Année internationale au sein de l’Onu, évaluent à quelque trois milliards, soit près de la moitié de la population mondiale, le nombre des personnes privées de l’accès aux services financiers classiques. Ils réclament ainsi l’élaboration de critères concernant l’accès à la microfinance qui permettront, à terme, d’en mesurer la portée avec plus de précision et de noter les pays qui font des efforts réels pour intégrer les populations les plus démunies dans leurs systèmes financiers.


Economistes, banquiers, étudiants, chanteuses ou princesses : tous mobilisés !

La microfinance a beaucoup évolué depuis les années soixante-dix et la création de la Grameen Bank au Bangladesh par Muhammad Yunus, considéré comme le « père » du microcrédit moderne. Aujourd’hui, tout le monde en parle et revendique une place pour ce type de financement. Le CGAP a profité de cette année de mobilisation pour remettre à jour son Guide des bonnes pratiques pour les bailleurs de fonds dans la microfinance, connu sous le nom de Livre rose (Pink book), élaboré pour la première fois en 1995.
Quand aux institutions de l’Onu, elles préparent un Livre bleu (Blue book) sur les stratégies collectives destinées à améliorer les mécanismes de la microfinance à partir des expériences de comités nationaux mis sur pied par chaque pays, riche ou pauvre. Plus de 80 pays ont déjà créé leur comité. Pour constituer le groupe des conseillers de l’Année internationale, les organisateurs ont réussi à coopter non seulement des personnalités comme Stanley Fisher, éminent économiste et ancien directeur adjoint du FMI, qui dirige le groupe, mais aussi des banquiers connus, des micro-entrepreneurs et une multitude d’étudiants.
Nombre de célébrités se sont engagées dans la promotion de la microfinance. La chanteuse indonésienne Anggun a ainsi fait une déclaration sur le sujet lors d’un récent concert à Johannesburg. Des « émissaires de l’Année » comme les princesses Mathilde de Belgique et Maxima des Pays Bas ont visité la Chine, le Mali, l’Inde ainsi que l’Ouganda et le Kenya. Tous les moyens sont bons pour faire connaître la microfinance : des feuilletons populaires latino-américains, qui comptent parmi leurs fidèles nombre de téléspectateurs à faibles revenus, ont intégré ce thème. Les comités nationaux ont été incités à encourager les médias populaires à célébrer le rôle des micro-entrepreneurs et promouvoir la microfinance. En même temps, des produits fabriqués par des micro-entreprises à travers le monde – dont des vêtements et pendentifs portant le logo de l’Année internationale – sont vendus en ligne sur le site officiel du microcrédit. Ils sont accompagnés par une brochure racontant leur histoire et celle de l’artisan qui les a confectionnés, afin d’illustrer les liens entre microfinance et monde réel.

Marie Joannidis


Sites : http://www.yearofmicrocredit.org & http://www.shopmicro.org



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