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08/07/2005
Aide au développement contre dépenses militaires : le combat inégal

(MFI) Les effets d’annonce des pays riches en faveur de l’Afrique et des pays les plus pauvres de la planète, avant le sommet du G8 début juillet en Ecosse, suscitent bien des interrogations quant à la volonté politique de répondre massivement aux besoins réels du monde sous-développé. Car malgré les efforts, les dépenses en faveur du développement restent insuffisantes et faibles comparées aux dépenses militaires mondiales.

Malgré une augmentation de l’aide publique au développement (APD) depuis deux ans et un allègement de la dette des pays les moins avancés, on est encore loin du compte comparé aux besoins de financement des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), qui visent notamment à diminuer de moitié la pauvreté d’ici 2015, et surtout par rapport aux dépenses militaires mondiales qui augmentent à nouveau, ayant dépassé 1 000 milliards de dollars en 2004.
L’Institut pour la recherche de la paix de Stockholm (Sipri), spécialisé dans les dépenses militaires et les ventes d’armes, fait état de 19 conflits majeurs en 2004 dont six en Afrique et six autres en Asie. Selon le Sipri, l’effort américain dans la « guerre globale contre le terrorisme », illustré par les opérations en Irak et en Afghanistan, a poussé à la hausse les dépenses militaires. L’institut les a évaluées à 2,6 % du produit national brut (PNB) mondial, les Etats-Unis représentant 47 % du chiffre global.
Si les Nations unies (Onu) demandent depuis plusieurs décennies que l’APD atteigne 0,7 % du PNB des donateurs, seuls cinq pays européens – Danemark, Norvège, Pays-Bas, Suède et Luxembourg – ont atteint cet objectif. Les pays clés de l’Union européenne se sont récemment engagés à consacrer 0,7 % de leur PNB à l’APD d’ici à 2015, avec un objectif intermédiaire de 0,56 % d’ici à 2010. Ce qui signifierait que l’aide de l’Union européenne serait doublée par rapport à 2004.

Pour Kofi Annan, il manque toujours 50 milliards de dollars

Pour Kofi Annan, secrétaire général de l’Onu, la période actuelle est certes « porteuse de promesses extraordinaires qui peuvent faire de la pauvreté une histoire ancienne ». Mais les efforts des bailleurs de fonds sont encore insuffisants, trois ans après la Conférence internationale sur le financement du développement de Monterrey. Un sommet extraordinaire de l’Onu, qui se tiendra à New York du 14 au 16 septembre 2005, permettra de faire le point sur les progrès vers la réalisation des OMD fixés en 2000. « Malgré les engagements pris jusqu’ici, nous ne sommes pas au bout du chemin », a récemment estimé Kofi Annan, soulignant qu’il manquerait toujours quelque 50 milliards de dollars par an. Pour combler ce déficit, la Grande-Bretagne a proposé un doublement de l’aide qui passerait de 50 milliards de dollars en 2000 à 100 milliards par an. Mais ce montant reste toujours insuffisant pour permettre aux plus pauvres d’atteindre les OMD, aux yeux des experts qui parlent maintenant plutôt de 150 milliards de dollars.
Autre initiative britannique endossée par ses partenaires du G8 en juin, la proposition d’annuler la totalité de la dette multilatérale de 18 pays, identifiés comme les pays endettés les plus pauvres, dont quatorze se trouvent en Afrique. Le montant total qui serait ainsi annulé s’élève à 40 milliards de dollars, les créanciers concernés étant la Banque mondiale, le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque africaine de développement (BAD).
Le Premier ministre britannique n’a pas réussi à convaincre son allié George Bush ; ce dernier parle toutefois de doublement de l’aide américaine à l’Afrique. « L’Afrique est au seuil de grands progrès », a-t-il affirmé avant le G8, ajoutant que « tous ceux qui vivent en Afrique peuvent être sûrs qu’au fur et à mesure qu’ils saisiront leur chance, l’Amérique sera leur partenaire et leur amie ».


Etats-Unis : seulement 0,16 % du PNB à l’aide publique au développement

« Nous recherchons le progrès en Afrique et dans l’ensemble du monde en développement parce que nos intérêts sont directement en jeu. (…) En ce nouveau siècle, nous sommes moins menacés par des flottes et des armées que par des petites cellules d’hommes qui agissent dans l’ombre et exploitent la faiblesse et le désespoir », a-t-il dit. Il a aussi affirmé que, sous sa présidence, les États-Unis ont triplé leur aide au développement de l’Afrique. « Et nous prenons de fermes engagements pour l’avenir. J’ai proposé que d’ici à 2010, l’aide à l’Afrique double de nouveau, son objectif principal étant d’aider les pays réformateurs », a-t-il ajouté.
Des experts américains estiment toutefois que George W. Bush est en train de gonfler considérablement le montant que son administration a apporté en aide à l’Afrique subsaharienne. Une étude affirme qu’au lieu d’un triplement de cette aide entre 2000 et 2005, Washington a accru l’aide seulement de 56 % en termes réels. Certains de ces experts affirment, en citant les statistiques du Comité de l’aide au développement de l’OCDE, que même avec l’accroissement de l’aide, les Etats-Unis ont a été la plus avare des principales nations industrialisées, n’apportant que 0,16 % de leur PNB à l’APD.


Marie Joannidis

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