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19/08/2005
Sommet extraordinaire de New York
Les OMD, des objectifs irréalistes ?


(MFI) Le sommet extraordinaire des Nations unies, prévu du 14 au 16 septembre 2005 à New York pour examiner la réforme de l’organisation et la progression des Objectifs du Millénaire pour le développement, suscite de nombreuses divergences entre pays membres toujours à la recherche de consensus.

Si tous sont d’accord pour reconnaître l’importance de la poursuite des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), lancés en 2000 afin de diminuer de moitié la pauvreté dans le monde d’ici 2015, les pays pauvres déplorent que leurs préoccupations soient occultées par les querelles politiques à propos de l’élargissement du Conseil de Sécurité ou la définition du terrorisme. De leur côté, certains pays riches estiment que les problèmes de développement occupent une place trop grande dans les documents en préparation. Le président actuel de l’Assemblée générale, le Gabonais Jean Ping, devra donc viser le « juste milieu » afin d’aboutir à des résultats acceptables, estime l’un de ses proches.
« Des progrès ont été accomplis depuis le 22 juillet », a estimé début août l’ambassadeur de la Barbade, Christopher Hackett, un des « facilitateurs », c’est-à-dire des négociateurs du président de l’Assemblée générale. « Dans le domaine du développement, nous avons essayé d’apporter une vision plus équilibrée du partenariat mondial, avec une description plus détaillée des responsabilités des donateurs et des bénéficiaires de l’aide », notamment à la demande des Etats-Unis, a-t-il indiqué. « De même, dans le domaine du financement du développement, nous avons une description plus claire des engagements, plus proche du consensus de Monterrey », a-t-il ajouté, précisant qu’une « incitation plus vive » avait été lancée à l’égard des participants aux négociations de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC) concernant le démantèlement des barrières commerciales, qui doivent se retrouver en décembre prochain à Hong Kong.

Tout faire pour rééquilibrer le commerce mondial

Le Sommet de septembre, qui rassemblera plus de 150 chefs d’Etat et de gouvernement, reprendra les thèmes du rapport présenté six mois auparavant par le secrétaire général Kofi Annan, intitulé Dans une liberté plus grande. Il se déroulera toutefois dans une atmosphère assombrie par les scandales qui entourent l’opération Pétrole contre nourriture (menée par les Nations unies en Irak sous Saddam Hussein) qui, de l’avis de nombreux observateurs, réduisent la marge de manœuvre du secrétaire général.
« Mes propositions constituent un tout, une stratégie qui donne autant de poids et d’attention aux trois grands objectifs de cette organisation : le développement, la sécurité et les droits de l’homme, qui doivent tous reposer sur la primauté du droit… L’Organisation compte 191 membres. Nous savons tous que les problèmes mondiaux ne peuvent être réglés que si tous les Etats œuvrent à leur solution. Nous devons accepter le fait qu’une telle collaboration autour d’une stratégie commune ne peut être obtenue que si tous estiment qu’il a été tenu compte de leurs préoccupations », avait-il déclaré en présentant son rapport.
Kofi Annan a notamment demandé aux pays en développement d’améliorer la conduite de leurs affaires publiques, de défendre l’état de droit, de lutter contre la corruption et d’adopter une optique du développement qui soit ouverte à tous. Il a aussi appelé les pays riches à apporter leur pierre à ces stratégies en accroissant les montants consacrés à l’aide au développement et aux allégements de dette, et à tout faire pour rééquilibrer le commerce mondial.

Le projet évoque les « besoins spécifiques de l’Afrique »

Mais on est encore loin de l’objectif de 0,7 % du PNB consacré à l’aide publique au développement (APD). Une réunion, tenue en juin au sein de l’Assemblée générale de l’Onu sur le financement du développement, a redéfini les principaux objectifs tels que la nécessité de renforcer le secteur privé, l’importance de conclure, en 2006, les négociations à l’OMC du Cycle de développement lancé en 2001 à Doha, le besoin d’augmenter l’APD ou encore l’importance de tenir compte du surendettement des pays à revenu faible et intermédiaire.
A cette occasion, Jean Ping s’était félicité de la décision de l’Union européenne de parvenir d’ici à 2015 à consacrer 0,7 % du PNB à l’APD, et de la proposition britannique de créer une facilité financière internationale ainsi que de celle de la France concernant une contribution de solidarité sur les billets d’avion. Le projet de déclaration préparé par le président de l’AG, et qui sera peaufiné « jusqu’au dernier moment », exprime notamment la préoccupation des pays membres quant au retard dans la mise en œuvre des OMD. Il invite les pays développés qui ne l’ont pas encore fait – allusion aux Etats-Unis notamment – à faire des efforts concrets pour établir des calendriers précis afin d’atteindre l’objectif de 0,7 %. Il réclame aussi des mesures supplémentaires d’allègement de dette, y compris l’annulation à 100 % de la dette publique des pays pauvres très endettés et une réduction substantielle de celle des pays intermédiaires. Le projet évoque les « besoins spécifiques de l’Afrique », seul continent qui n’est pas sur la voie d’une réalisation des OMD en 2015.

Marie Joannidis

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