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25/11/2005
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L’or d’Afrique : une richesse liée à l’histoire du continent
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(MFI) De l’empire du Ghana aux… modernes empires de l’or sudafricains, la matière précieuse a toujours joué un rôle clé dans l’économie des Etats d’Afrique, et dans leurs échanges avec l’extérieur. L’or demeure aujourd’hui une source de promesses : des pays comme le Mali y trouvent un nouveau facteur de croissance.
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L’Egypte passe pour avoir extrait de ses mines, entre Nil et mer Rouge, puis en Nubie et en Ethiopie, près de la moitié de l’or produit dans le monde avant l’ère chrétienne (3 340 tonnes sur 7 865). Si l’or égyptien atteint son apogée vers – 2400, l’or nubien lui succède mille ans plus tard. A la même époque, l’Afrique australe extrait de l’or entre Zambèze et Limpopo. Dès l’Antiquité, les Carthaginois font aussi du cabotage sur le littoral atlantique et remontent l’or du centre de l’Afrique vers les cités marchandes du bassin méditerranéen. C’est là que l’or est véritablement entré dans l’histoire africaine, avec l’empire du Ghana : créé vers le IVe siècle, le royaume du Ghana alimente le Moyen-Orient et l’Europe par le commerce transsaharien, qui permet d’échanger l’or et les esclaves contre du sel. En 977, Ibn Hawqal, un chroniqueur arabe dit de son roi qu’il est « l’homme le plus riche du monde ». Capitale du Ghana, Koumbi-Saleh est édifiée près des grands centres aurifères du Bambouk et du Bouré. Encore au milieu du 14e siècle, les deux tiers de l'or acheminé en Occident proviennent de ce qui est devenu, dans la même région, l’Empire du Mali : le pèlerinage en Egypte de l’empereur Kankan Moussa a frappé les contemporains par la profusion d’or distribuée par le souverain. De leur côté, les royaumes akan produisent et commercialisent aussi le métal précieux. Dès le 15e siècle, les Européens construisent des forts sur la Côte de l’Or pour écouler le minerai. Le royaume Ashanti, célèbre pour ses poids à peser l’or, est fondé au 17e siècle autour de Kumasi pour contrôler son écoulement vers le Sahel. A la fin du 19e siècle, après les expéditions militaires britanniques, Kumasi est en partie détruite et le trésor pillé.
En Afrique du Sud, la découverte de mines d’or dans le Witwatersrand, autour de Johannesburg, va opposer Néerlandais et Anglais. A lui seul, le Rand donne plus au 19e siècle que tous les gisements des siècles écoulés. Le métal, mêlé à l’uranium, nécessite de nouvelles techniques d’exploration et d’énormes investissements pour creuser des puits profonds. Trusts et sociétés minières succèdent aux artisans. Ils relèvent de la Chambre des Mines, créée en 1889 pour coordonner la politique de l’or. La Banque de réserve sud-africaine en expédie une partie à la Banque d’Angleterre et sur le marché de Londres. La guerre des Boers provoque une chute brutale puis la production reprend son cours. Dès 1905, l’Afrique du Sud se hisse au premier rang mondial devant l’Australie, et en 1913 l’or représente 45 % du revenu de l’Union sud-africaine, 80% des ses exportations et 40 % de la production mondiale. De 349 000 onces (31 gr l’once) en 1900, elle passe à 14,4 millions en 1941 et atteint son niveau record en 1969 avec 31,3 millions – soit 80% de la production mondiale. La main-d’œuvre, abondante et très bon marché, est recrutée jusqu’en Rhodésie. Depuis, les compagnies ont engagé des restructurations, invoquant le coût d’exploitation des mines, et notamment la hausse des salaires. En 2004, la production d’or sud-africain atteint 342 tonnes, en recul de 9 % par rapport à l’année précédente.
Six nouvelles mines depuis 1997
A coups de fusions et d’acquisitions, les cinq plus grands groupes aurifères du monde se développent depuis quelques années dans d’autres pays d’Afrique. Le n°1 mondial, l’Américain New-Mont Mining, et les Sud-Africains Goldfields et Anglo-Gold – lequel a racheté le Ghanéen Ashanti Goldfields en 2003 –, se partagent l’essentiel de la production du Ghana. Anglo-Gold s’est aussi implanté en Tanzanie, tout comme les deux géants canadiens, Barrick Gold et Placer Dome, qui sont aussi sur les rangs en RDC et en RCA... Fin 2004, l’or jaune est à ses plus hauts niveaux depuis seize ans (440 $ l’once), avec la dépréciation du dollar il joue son rôle de valeur refuge. L’exploration minière est relancée : 16 % est consacrée à l’Afrique où se trouvent la majeure partie des nouvelles réserves décelées, estimées à 67 millions d’onces.
Six nouvelles mines sont entrées en exploitation depuis 1997, deux au Mali, trois en Tanzanie et une en Afrique du Sud, du fait de l’aspect libéral de ses codes miniers. En 2001, le Mali est ainsi devenu le 3e producteur africain, derrière l'Afrique du Sud et le Ghana. Les 136 mines d’or que compte le continent sont exploitées par 47 compagnies, dont une minorité est contrôlée par des investisseurs locaux. Au Ghana, des joint venture existent entre privés étrangers et nationaux. Au Mali, l’Etat détient une participation au capital des mines. Dans les deux cas, l’Etat recouvre plus de 30 % du chiffre d’affaires des sociétés minières (taxes, impôts et royalties). Les populations, qui n’en perçoivent guère les retombées, continuent à pratiquer l’orpaillage artisanal, activité complémentaire en période de soudure ou de sécheresse.
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Antoinette Delafin
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