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03/02/2006
Davos-Bamako-Caracas: les voix antagonistes de la mondialisation

(MFI) Réunis comme chaque année en janvier au Forum économique mondial de Davos en Suisse ou au Forum social mondial – organisé en 2006 d’abord à Bamako au Mali, puis à Caracas au Vénézuéla, avant Karachi au Pakistan au mois de mars – les voix antagonistes de la mondialisation se sont prononcées sur les maux politiques et économiques de la planète pour en tirer les leçons et identifier quelques remèdes.

L’économie a dominé le Forum de Davos malgré la présence d’une quinzaine de chef d’Etat et de gouvernement dont la nouvelle chancelière allemande Angela Merkel, le président nigérian Olusegun Obasanjo, ou le secrétaire général de l’Onu Kofi Annan, venu défendre « sa » réforme de l’organisation internationale.
Plus de la moitié des quelque 2 300 participants venaient en effet du monde de l’entreprise et des affaires, intéressés au premier chef par l’état de l’économie à l’heure de la hausse des prix du pétrole.
La Chine et l’Inde, les nouveau géants asiatiques de l’économie mondiale, y ont fait une entrée fracassante et le commerce international y a figuré en bonne place d’autant plus que plusieurs ministres des principaux pays se sont réunis en marge du Forum pour discuter de l’après-Hongkong dans le cadre de l’OMC, l’Organisation mondiale du commerce. Pour eux, il s’agit de mener à tout prix le Cycle de Doha à une conclusion acceptable d’ici à la fin de l’année.
L’Afrique, qui a été au centre des agendas mondiaux tout au long de l’année 2005, y compris à Davos, a certes été évoquée sans en tenir la vedette: aide pour combattre les pandémies comme la tuberculose – préconisée par les ONG et même des patrons comme le multimilliardaire Bill Gates, le chef de Microsoft qui verse dans l’humanitaire – soutien à l’éducation, lutte contre la corruption mais aussi condamnation des subventions agricoles européennes et japonaises qui pénalisent l’Afrique. Le continent a toutefois été invité, comme l’a dit le ministre de l’économie britannique Gordon Brown, à prendre ses propres responsabilités pour son avenir.
A Bamako, les nombreux participants, alter mondialistes ou autres, ont souligné leur refus du « néo-libéralisme » dans ce premier forum « polycentrique » de l’année.
Créé en 2001 à Porto Alegre au Brésil pour faire le contrepoids au Forum de Davos, le Forum social s’est cette fois démultiplié, avec un rassemblement dans chacun des continents du Sud – à Bamako, puis à Caracas avant une troisième édition prévue à Karachi. L’appel lancé à Bamako met l’accent sur la nécessité de construire l’internationalisme des peuples du Sud et du Nord face aux ravages engendrés par « la dictature des marchés financiers » et par le déploiement mondialisé incontrôlé des transnationales, de construire la solidarité des peuples d’Asie, d’Afrique, d’Europe et des Amériques face aux défis du développement au XXIe siècle et de construire un consensus politique, économique et culturel alternatif à la mondialisation néo-libérale et militarisée et à l’hégémonisme des Etats-Unis et de leurs alliés.

Condamnation des politiques néolibérales

« Les politiques néolibérales conduisent à la marchandisation des produits culturels et à la privatisation des grands services sociaux, notamment de l’éducation et de la santé. Cette option entraîne la production en masse de produits para-culturels de basse qualité, la soumission de la recherche aux priorités exclusives de la rentabilité à court terme, la dégradation – voire l’exclusion – de l’éducation et de la santé pour les classes populaires », affirme l’appel de Bamako. Il souligne aussi que « les politiques néo-libérales nient les exigences spécifiques du progrès social comme de l’autonomie des nations et des peuples, nécessaire à la correction des inégalités », vidant la démocratie de tout contenu. La régionalisation et la démocratisation sans oublier l’avenir des sociétés paysannes et la gestion des ressources de la planète comme l’eau ont figuré parmi les sujets débattus.
A Caracas, les débats ont été dominés par les problèmes latino-américains et les progrès de la gauche dans le continent, marqués par la présence du président vénézuélien Hugo Chavez pour qui le changement passe par le pouvoir.
« Ce n’est qu’en visant le pouvoir que nous pourrons commencer à transformer le monde », a-t-il dit, lançant un appel à la réflexion sur la prise de pouvoir. Il a aussi estimé que le mouvement altermondialiste devait justement se pencher sur les moyens d’y parvenir pour mieux lutter contre le néolibéralisme. Le volet vénézuélien du rendez-vous social a réuni quelque 70 000 personnes contre les 120 000 attendues au départ. Mais il a quand même marqué, selon de nombreux participants, la relance du mouvement alternatif amorcée en 2005.

Marie Joannidis

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