accueilradio  actualités  musique  langue française  presse  pro
radio
Liste des rubriques
MFI HEBDO: Economie Développement Liste des articles

08/11/2001

Etats-Unis/Afrique : le dialogue économique relancé

(MFI) Le président républicain George W. Bush, suivant les traces de son prédécesseur démocrate Bill Clinton, a cherché à relancer le dialogue entre les Etats-Unis et l'Afrique. La base reste la même : une libéralisation accrue du commerce.

George W. Bush a annoncé, fin octobre à Washington, devant le premier forum ministériel relatif à la loi sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique (AGOA) réunissant 35 pays africains qui suivent de « bonnes politiques », des mesures nouvelles pour faciliter les investissements américains sur le continent. Il a ainsi révélé la création, au sein de l'Overseas Private Investment Corporation (OPIC, Office de promotion des investissements privés à l'étranger), d'un guichet spécial de 200 millions de dollars qui donnera aux entreprises américaines l'accès à des prêts, à des garanties de prêt et à une assurance contre les risques politiques relatifs à des projets d'investissement en Afrique subsaharienne. Un bureau régional mis sur pied à Johannesburg sera chargé de conseiller les gouvernements et les entreprises qui cherchent à libéraliser les lois commerciales, à améliorer le climat des investissements et à tirer avantage de la loi de libre-échange entre les Etats-Unis et l'Afrique.
George Bush a également lancé un Programme commercial pour le développement et les entreprises en Afrique, doté d'un financement initial de 15 millions de dollars pour créer des centres régionaux de compétitivité mondiale. Ceux-ci aideront les entreprises africaines à profiter de l'AGOA et à vendre davantage de produits sur les marchés mondiaux. Pour Bush, à une époque où le commerce et la terreur ont une dimension mondiale, l'avenir du monde développé et celui du monde en développement sont étroitement liés, à condition d'avoir les mêmes objectifs c'est-à-dire l'ouverture, le commerce et la liberté.

Les exportations de quatre pays vers les États-Unis ont augmenté de 100 %

Présenté au sommet du G7 à Denver (Colorado) par Bill Clinton dans le cadre d'un « Partenariat pour une croissance économique et des possibilités en Afrique », mais finalement signée en mai 2000 seulement, l'initiative américaine invitait notamment les grands bailleurs de fonds à coordonner leurs politiques de développement. Ses objectifs affichés étaient d'emblée de favoriser les investissements privés en Afrique, d’ouvrir davantage le marché américain aux produits africains, d’alléger la dette de ceux qui entreprennent de véritables réformes économiques et de mettre l’accent sur le commerce comme nouvelle forme d’aide pour permettre aux pays du continent de se raccrocher à la globalisation de l’économie.
Les Africains étaient cependant restés sur leur faim en matière d'investissements, car les hommes d'affaires américains ne se sont intéressés qu'à quelques pays, dont l'Afrique du Sud, et aux pétroliers comme l'Angola. De plus, seule l'Union européenne a pris véritablement des mesures d'allégement douanier et tarifaire en particulier envers les Pays les moins avancés (PMA).
Aujourd'hui, George W. Bush et son équipe se veulent optimistes et parlent de l'impact « extraordinaire » de cette initiative. Ils affirment que le volume total des échanges avec l'Afrique subsaharienne a augmenté de près de 17 % par rapport à l'année dernière, les importations américaines en provenance de la région dépassant 11,5 milliards de dollars. Les exportations de quatre pays – Sénégal, Seychelles, Érythrée et Madagascar – vers les États-Unis ont augmenté de 100 %.

Taux de rendement des investissements en Afrique ? De l'ordre de 31 % !

« Nous avons le devoir de plaider en faveur d'une libéralisation plus poussée du commerce dans le monde entier. J'espère que les pays africains se feront, à Doha (à la conférence de l'OMC), les francs partisans du lancement d'une nouvelle série de négociations internationales », a souligné George Bush. Tout en reconnaissant que le commerce et l'application d'une saine politique économique, s'ils sont essentiels au développement, ne suffisent pas à assurer que les pays saisiront les possibilités prometteuses des marchés et qu'ils ont aussi besoin de citoyens éduqués et en bonne santé. Il a à ce propos affirmé que son gouvernement continuera d'appuyer « un allégement responsable de la dette », de façon que les États puissent consacrer davantage de ressources à l'éducation et à la santé.
De son côté, le secrétaire d'État adjoint aux affaires africaines, Walter Kansteiner, s'adressant le 1er novembre au Sommet américano-africain des affaires à Philadelphie, a précisé pour sa part que le volume global des échanges commerciaux États-Unis / Afrique et des investissements des sociétés américaines en Afrique, qui globalement atteignaient 17 milliards de dollars il y a dix ans, ont maintenant presque doublé. Il a ajouté que le taux de rendement des investissements en Afrique était de l'ordre de 31 %.

Marie Joannidis





retour

Qui sommes nous ?

Nos engagements

Les Filiales

RMC Moyen Orient

Radio Paris-Lisbonne

Delta RFI

RFI Sofia