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10/01/2002

UE-Maghreb : une association en marche

(MFI) L’accord d’association entre l’Union européenne et l’Algérie, paraphé en décembre dernier, marque un pas supplémentaire dans la coopération de plus en plus étroite entre l’Europe et ses voisins du Sud de la Méditerranée.

La Tunisie avait été le premier Etat du Maghreb à signer un accord similaire en juillet 1995, suivi en février 1996 par le Maroc. L’objectif est de poursuivre et d’accélérer l’intégration, dans l’espace économique européen, de ces pays traditionnellement tournés vers l’Europe occidentale. Depuis 1995, le programme de travail de la Déclaration de Barcelone et l’arrangement MEDA soutiennent financièrement le partenariat entre les Quinze européens et 12 pays méditerranéens dont ceux du Maghreb.

Algérie : dialogue politique

Les principaux éléments de l’accord d’association sont un dialogue politique et un dialogue économique réguliers assortis de l’établissement progressif d’une zone de libre-échange, en conformité avec les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). La coopération financière avec l’UE date de longtemps puisqu’elle se fonde sur l’Accord de coopération conclu entre la Communauté européenne (qui a précédé l’UE) et l’Algérie en 1976, complété par quatre protocoles financiers successifs. Cette coopération financière a jusqu’ici souffert de difficultés politiques et sécuritaires : lutte contre les islamistes extrémistes, accrocs dans le retour à la paix civile, malgré la loi sur la concorde nationale promulguée par le président Bouteflika, et violences en Kabylie. Les relations commerciales sont toutefois restées bonnes avec un pays où la croissance a été poussée par la hausse des prix du pétrole et du gaz à la fin des années quatre-vingt-dix. L’UE a absorbé, en 2000, 62,7 % des exportations algériennes et a fourni 58 % des marchandises importées avec un solde en faveur de l’Algérie de 11,25 milliards d’euros.
L’économie algérienne dépend largement de la production d’hydrocarbures qui représente 97 % des exportations, 30 % du PIB et 65 % du budget de l’Etat. L’agriculture reste marginale et le secteur industriel hors-hydrocarbures stagne à 7 % du PIB malgré un vaste programme de restructuration et de privatisation en cours. Grâce à deux rééchelonnements de sa dette extérieure en 1994/1995 et au soutien du FMI, de la Banque mondiale et de l’UE, l’Algérie a entamé d’importantes réformes visant la transition économique et le désengagement de l’Etat. Les principaux défis économiques et sociaux restent la mise en œuvre du programme de privatisation, la mise à niveau du secteur industriel hors-hydrocarbures, l’assainissement du secteur financier, la création d’emplois (taux de chômage officiel : 29,8 %), ainsi que la construction/réhabilitation de logements, le taux d’occupation par unité étant parmi les plus élevés du monde.
A travers les quatre protocoles financiers, l’Algérie a bénéficié, entre 1978 et 1996, d’une aide de 949 millions d’euros, les secteurs d’intervention portant sur les infrastructures économiques et sociales (60 %), la gestion de l’eau (11 %), l’agriculture et la pêche (9 %), l’énergie (7 %) et la coopération scientifique (5 %). Dans la période 1996-99, 164 millions d’euros ont été engagés dans la coopération en particulier pour promouvoir les petites et moyennes entreprises, appuyer la restructuration industrielle et moderniser le secteur financier.

Maroc : solde commercial favorable

La signature de l’accord d’association en février 1996 a déclenché une réorientation fondamentale de la coopération financière. De plus, selon des experts européens, la situation intérieure de ce pays a connu des progrès significatifs en matière de droits fondamentaux et de libertés individuelles depuis les élections de 1997 et l’arrivée au pouvoir du roi Mohamed VI, qui a succédé à son père Hassan II. Il reste cependant encore des réformes à appliquer, dont celles concernant la situation de la femme.
Les relations commerciales marocaines se font pour plus de la moitié avec l’UE. En 2000, les importations de celle-ci en provenance du Maroc étaient de l’ordre de 5,9 milliards d’euros, les exportations vers le Maroc de 7,7 milliards d’euros. Le solde commercial a toujours été favorable au Maroc. Les produits importés de l’UE sont notamment les tissus, les machines et appareil divers, les produits chimiques, les matières plastiques, le blé. Quant aux principaux produits exportés, ils concernent les produits alimentaires (pêche, fruits et primeurs surtout tomates, agrumes, fleurs), les produits finis de consommation (particulièrement du secteur textile) et divers types de machines et équipements, produits chimiques, plastiques, etc.
Le Maroc a bénéficié au total, à travers quatre protocoles financiers, d’une aide de 1,1 milliard d’euros, dont 574 millions d’euros sur les ressources du budget communautaire et 518 millions d’euros sous forme de prêts sur les ressources propres de la BEI. Dans le cadre de la politique méditerranéenne rénovée de l’Union, le Maroc a profité d’un programme d’ajustement structurel de 80 millions d’euros afin de réduire le déséquilibre des conditions de vie des populations rurales, notamment au Nord du pays qui a surtout vécu des revenus du cannabis, exporté illégalement vers l’Europe.

Tunisie : privilèges financiers

La Tunisie participe activement à la tentative de relance de l’Union du Maghreb arabe tout en renforçant ses relations avec l’UE. Si, aux yeux des experts, la situation politique interne se caractérise par une sécurité et une stabilité certaines, accompagnée de progrès socio-économiques considérables, les organisations de défense des droits de l’homme ne ménagent pas leurs critiques quant au non-respect de l’Etat de droit et des libertés fondamentales, en particulier les droits d’association et d’expression.
Les principaux défis de l’économie tunisienne consistent en la création d’emplois, la poursuite du programme de privatisation, l’assainissement du secteur financier, la mise à niveau des entreprises privées, l’attraction accrue des investissements étrangers ainsi que la libéralisation et la modernisation du secteur des services. Au plan commercial, la Tunisie a commencé un démantèlement tarifaire anticipé dès 1996. Ceci a permis d’accélérer son intégration commerciale dans le marché européen. L’UE absorbe 80 % des exportations de la Tunisie et fournit 71 % des importations. De plus, le pays a conclu des accords de libre-échange avec le Maroc, la Jordanie et l’Egypte.
Entre 1977 et 1996, la Tunisie a bénéficié d’une aide totale de 742 millions d’euros. Depuis l’entrée en vigueur de la ligne budgétaire MEDA jusqu’à la fin 1999, l’UE a approuvé le financement de projets et programmes de coopération d’une valeur de 428,4 millions d’euros, ce qui situe la Tunisie parmi les premiers partenaires dans la coopération financière en Méditerranée.

Marie Joannidis





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