accueilradio  actualités  musique  langue française  presse  pro
radio
Liste des rubriques
MFI HEBDO: Economie Développement Liste des articles

22/11/2001

Vers un allégement « plus généreux » de la dette ?

(MFI) Les pays les plus riches, préoccupés par les menaces de récession et la lutte contre le terrorisme, font miroiter une aide accrue et un allégement plus généreux de la dette pour les pays les plus pauvres, notamment en Afrique, reconnaissant que la « déprime » mondiale sera particulièrement dure à supporter pour ces pays.

Les plus hautes instances du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale (BM) – le Comité monétaire et financier international (CMFI) et le Comité du développement –, dont les réunions annuelles ont été annulées à la suite des attaques terroristes du 11 septembre, se sont retrouvées exceptionnellement à Ottawa (Canada) les 17 et 18 novembre pour évaluer la conjoncture et envisager des remèdes à la « grande incertitude » qui assombrit les perspectives à court terme.
Présidé par Gordon Brown, le chancelier de l’Echiquier britannique, le CMFI réunit les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales de 24 pays riches et pauvres. Il a constaté que les attentats de septembre « ont prolongé le ralentissement économique mondial » et que les pays émergents et les pays en développement en pâtissent. Ils souffrent non seulement de la contraction de la demande et de la difficulté accrue de financements sur les marchés de capitaux, mais aussi de la crise du tourisme et « de la baisse et de l’instabilité accrue des cours des produits de base ». En réponse, le CMFI souligne « la responsabilité majeure » des pays avancés pour favoriser une reprise rapide de la croissance, recommande aux pays touchés par la crise de suivre « des politiques avisées et énergiques », et promet « une aide financière supplémentaire » du FMI en cas de besoin aux pays qui suivent ces conseils.

FMI et Banque mondiale doivent proposer une réponse adaptée et énergique

Le CMFI est « particulièrement préoccupé » par les retombées du ralentissement mondial sur les pays à faibles revenus et les pays pauvres très endettés (PPTE). Il a demandé au FMI et à la BM « une réponse adaptée et énergique, en accordant le cas échéant des financements concessionnels et des allégements de dette supplémentaires ». Le Comité souligne à cet égard que l’initiative renforcée en faveur des PPTE prévoit « la possibilité d’apporter une assistance supplémentaire (…) si la situation économique du pays bénéficiaire a été radicalement modifiée par un choc exogène [extérieur] exceptionnel », comme la crise actuelle. Il estime aussi qu’il faut « tenir compte de la détérioration des perspectives de croissance mondiale et de la dégradation des termes de l’échange lors de la mise à jour des analyses de viabilité de la dette des PPTE », point de vue partagé par le Comité du développement, constitué de 24 représentants des pays avancés et en développement.
Selon la Banque mondiale, 24 pays, la plupart africains, ont à ce jour bénéficié de l’initiative PPTE, et devrait voir le service de leur dette réduit de quelque 36 milliards de dollars au total. Les deux comités ont réaffirmé la nécessité d’assurer le financement intégral de cette initiative et ont incité les pays donateurs à s’acquitter de cet engagement. Fait inhabituel, les « grands argentiers » du Groupe des Huit (G7 + Russie) se sont joints à leurs pairs des pays moins fortunés pour demander aux pays avancés d’assumer leur responsabilité « en accroissant leur aide au développement et les allégements de la dette pour faire face aux difficultés accrues de la lutte contre la pauvreté ».

Ne pas effacer l’Afrique des écrans radar

Le Groupe des 24, le « lobby » des pays en développement au sein des institutions financières internationales, avait demandé à Paris à la mi-novembre que l’aide publique au développement soit enfin portée de 0,22 % du PNB des pays donateurs à 0,7 %, qui est l’objectif fixé depuis plusieurs années par les Nations unies.
Pour sa part, le groupe des pays africains avait annoncé la couleur à Washington le 13 novembre. « Nous prenons nos responsabilités. Nous passons de la lutte pour la survie à la croissance économique. Nous commençons à voir quelques résultats. Ce n’est certainement pas le moment pour les institutions de Bretton Woods et la communauté des donateurs d’effacer l’Afrique de leurs écrans radar », avait souligné leur porte-parole. « On cherche à nous mobiliser pour la campagne anti-terroriste contre Ben Laden et la Qaïda. Mais il ne faut pas qu’on nous oublie quand il s’agit de réduire notre dette », a indiqué en privé un haut responsable africain.

Jan Kristiansen





retour

Qui sommes nous ?

Nos engagements

Les Filiales

RMC Moyen Orient

Radio Paris-Lisbonne

Delta RFI

RFI Sofia