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22/12/2000

Solagral au secours des pays d’Afrique de l’Ouest

(MFI) Présentes à Montpellier pour la première Conférence intergouvernementale sur la biodiversité, Solagral, une organisation non gouvernementale française et WWF, une autre ONG, ont proposé à cinq des neuf pays francophones d’Afrique de l’Ouest (Niger, Mali, Côte d’Ivoire, Bénin et Burkina Faso) de mettre en place un réseau africain sur la biodiversité. Leur objectif : donner la possibilité à ces pays d’avoir un discours cohérent sur ce sujet et d’améliorer ainsi leur influence lors de la tenue de négociations internationales.

Les pays francophones africains, avec leur culture et leurs spécificités ont relativement peu pris parti aux débats lors de la première Conférence intergouvernementale sur la biodiversité qui se déroulait du 11 au 15 décembre, à Montpellier, dans le Sud de la France sous l’égide des Nations Unies. Or, la négociation est aujourd’hui sociale et politique et plus seulement commerciale. Cette conférence a essayé de réglementer le commerce des organismes génétiquement modifiés (OGM) et a mis sur les rails un centre d’échanges d’informations sur la biosécurité.
Solagral, une organisation non gouvernementale (ONG) française anime depuis plus de dix ans des réseaux internationaux sur les négociations internationales. Elle a proposé l’année dernière à certains pays d’Afrique francophone de l’Ouest (Niger, Mali, Côte d’Ivoire, Bénin et Burkina Faso) de monter un projet intitulé « le Réseau biodiversité pour l’Afrique de l’Ouest francophone ». « Notre ONG s’intéresse à tout ce qui fait la vie internationale entre les pays du Nord et les pays du Sud et notamment sur les questions de l’environnement dans les conventions internationales », explique Pierre Castella, le président de Solagral. Les questions sur les normes de l’environnement en Afrique de l’Ouest ont déjà donné lieu à des séminaires régionaux comme celui qui s’est tenu à Bamako en 1997 sur les ressources énergétiques.

Entraide entre le Nord et le Sud

Quand on lui demande d’où est venue cette idée de monter un projet sur un réseau de biodiversité pour les pays d’Afrique de l’Ouest francophone, il répond : « beaucoup de pays du Sud ne sont absolument pas préparés, et ils le disent eux même très clairement, à intervenir dans les négociations internationales, à formuler leur position et à les exprimer. La prédominance de l’anglais est une véritable barrière pour eux. Concrètement, dans les négociations internationales, l’on parle de sujets très techniques et il faut faire un énorme travail d’information pour comprendre ce qui se passe dans ces réunions. Chaque délégation des pays du Nord lorsqu’elle se déplace dans ces négociations a une cohorte d’experts, de chercheurs et ce n’est malheureusement pas le cas pour certains pays africains ». En se concertant et en adoptant un même discours, le Niger, le Mali, la Côte d’Ivoire, le Bénin et le Burkina Faso auront-ils un poids plus important sur les questions de biodiversité lors de ces conventions ? « C’est certain. Vous savez l’instrument est maintenant entre leurs mains. Ces pays sont très demandeurs de ce genre de concertation qui se fera via l’Internet » affirme Pierre Castella.
Ces cinq pays se sont donc retrouvés à Montpellier, en marge de la première conférence intergouvernementale sur la biosécurité, pour faire un point sur ce qui avait été réalisé pendant la période allant de juillet 1999 à décembre 2000, pour définir d’autres objectifs, pour confronter leurs différentes attentes et enfin pour établir un calendrier prévisionnel d’activités sur l’année 2001. Les objectifs de ce projet sont ambitieux : collecter et mettre à la disposition de tous des informations spécifiques liées à la biodiversité, harmoniser les positions de négociations entre les différents pays pour avoir in fine un poids commun lors de la tenue de négociations internationales sur les questions de l’environnement.

Les attentes du Mali

Présent à Montpellier pour la conférence, mais aussi pour la réunion organisée conjointement par Solagral et par WWF qui participe également au projet, Bater Koné, délégué du Mali, est très confiant sur l’avenir de ce projet : « ce réseau est le bienvenu, il va pouvoir nous permettre de partager l’information sur la biodiversité au niveau national et sous régional. En communiquant nous serons plus opérationnels dans les réunions internationales » affirme-t-il. « Nous avons beaucoup de problème de communication à l’intérieur du continent et l’information circule plus facilement d’un pays du Nord vers le Sud que des pays du Sud vers d’autres pays du Sud. Ce projet a sa raison d’être mais comme il n’y a pas de cohésion suffisante entre les pays africains, nous avons fait appel à cette ONG pour adopter une position commune au niveau international notamment ».
Cette année, le site Internet « Biodiversité Afrique de l’Ouest » a été créé avec l’aide de Solagral et de WWF. Ce site qui est intégré dans le portail francophone sur l’environnement Envirodev devrait à terme rassembler un maximum d’informations récoltées et rassemblées par les relais nationaux du Bénin, du Mali, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire et du Niger en vue des prochaines négociations internationales sur la biodiversité.

Clarisse Vernhes





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