Le chiffre
224 millions d’euros, c’est le potentiel actuel des produits éthiques sur le marché européen. Il s’agit, pour l’essentiel, de café, de bananes, d’orange, d’ananas pour lesquels les consommateurs acceptent de payer un prix plus élevé que d’habitude, de manière à rémunérer correctement les paysans du tiers monde qui ont produit ces biens de consommation à des coûts dérisoires pour cause de pression du marché. Les produits labellisés « éthiques » sous le contrôle des ONG peuvent atteindre 5 % du marché global. Ils sont loin d’avoir atteint ce cap, hormis dans les pays scandinaves ; 513 000 familles du tiers monde profitent actuellement des efforts des ONG en faveur du commerce éthique.
Eco-brèves
Les Jeux olympiques, une affaire qui rapporte
6 milliards de dollars australiens, soit environ 3,4 milliards d’euros. Telle est la richesse supplémentaire que les Jeux olympiques de Sydney, qui ont eu lieu en 2000, ont générée au profit de l’économie australienne. Ce qui se traduit au passage par la création de 2500 emplois durables, et la réduction instantanée de 0,9 % du déficit des comptes courants. A tel point que le gouvernement australien a organisé il y a quelques semaines une « fête de commémoration » des Jeux. Voilà qui va relancer l’intérêt des pays candidats à l’accueil des JO. Aucun pays africain n’a encore abrité les Jeux. A l’exception de l’Afrique du Sud, pas un seul d’entre eux ne s’est même porté candidat. Il est vrai qu’un tel challenge implique de lourds investissements. Par exemple, les Jeux de Sydney ont nécessité 1 milliard de dollars australiens (622,5 millions d’euros) d’investissements.
Les Etats Unis, premiers débiteurs envers les Nations unies
2 milliards de dollars, c’est la dette que les Etats-Unis ont envers l’Organisation des Nations unies, selon le secrétariat général de l’organisation. L’administration Bush évalue de son côté ses arriérés à « seulement » 926 millions de dollars. Quoi qu’il en soit, l’Amérique reste le premier débiteur. A tel point que ses représentants ont été évincés de certaines commissions spécialisées comme celle des droits de l’homme. Toutefois, dans le contexte politique mondial actuel où Washington cherche à s’attirer les bonnes grâces du monde entier, la chambre des Représentants a récemment débloqué une somme de 582 millions de dollars correspondant à une partie de l’ardoise.
L’Afrique n’accueille même pas 1 % des engagements financiers internationaux
9,1 milliards de dollars, tel est le flux de capitaux qui a atterri en Afrique au cours de l’année 2000. La Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (Cnuced), qui donne ce chiffre, précise que ce flux est en recul de 13 % par rapport à l’année précédente. Résultat : l’Afrique n’accueille même pas 1 % des investissements étrangers internationaux. Maigre consolation : le continent noir n’est pas seul à accuser une certaine tiédeur des investisseurs. L'Amérique latine a vu les investissements étrangers baisser de 22 % en 2000. En Europe, la chute a été de 6 %. A l’inverse, l’Europe de l’Est et l’Asie ont été chouchoutées par les investisseurs internationaux. Les hausses ont été, respectivement, de 7 % et de 44 %.
Des fonds contre les handicaps physiques
258 millions de francs français, c’est le budget que l’association française Handicap international a déployé en 2000 au profit des personnes frappées par un handicap physique, sur quatre continents : Asie, Europe, Amérique latine et Afrique. Sur ce montant, 99,2 millions de francs sont allés à l’Afrique noire, soit 37,2 % des fonds distribués. Contre 24 % pour l’Europe et 15 % pour l’Asie centrale. Au total, 21 pays africains ont profité des programmes de Handicap international. Les principaux bénéficiaires ont été le Mozambique, le Gabon, le Tchad et le Mali. Handicap international est entièrement financé par des apports privés. Sous forme de dons, mais aussi par le biais d’achats d’articles artisanaux fabriqués par des personnes handicapées de pays pauvres. Plus d’un million de personnes participent à ces différentes opérations.
Du côté des bailleurs de fonds
Pétrodollars : 25 ans de financement
5,8 milliards de dollars, c’est le montant cumulé de l’aide dispensée aux pays pauvres par le fonds de l’OPEP. Le cartel des producteurs d’or noir a créé ce fonds en 1976 pour soutenir les économies frappées par la hausse des prix du pétrole. Depuis, l’action du fonds s’est diversifiée. Elle concerne aussi bien le financement d’infrastructures que le soutien aux jeunes entreprises privées. En dehors des prêts consentis à des conditions plus avantageuses que celles du marché, le fonds intervient aussi sous forme de garantie à des prêts contractés par les Etats ou les entreprises. Le fonds de l’OPEP intervient aussi sous forme d’avances financières pouvant servir à soulager la balance des paiements des pays accusant un déficit chronique.
Progressivement, le nombre de pays bénéficiaires s’est élargi, passant d’une poignée à 107. Les pétrodollars arrosent désormais le Moyen Orient et l’Asie, mais aussi l’Afrique et l’Amérique latine. Pour le seul exercice 2000, 284,4 millions de dollars ont été déboursés au profit de 30 pays. Les projets supportés vont de l’aide d’urgence à l’assistance technique en passant par le soutien aux matières premières et la lutte contre le sida. La plus grande partie des programme du fonds est administrée directement par lui-même, mais certains projets sont conduits en collaboration avec des organismes internationaux, dont notamment le Fonds monétaire international.
Matières premières
L’Afrique du Sud veut accroître sa part sur le marché mondial du palladium
900 millions d’onces, c’est la demande mondiale de palladium, selon la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (Cnuced). Une demande qui est, depuis quelques mois, inférieure à l’offre. Ce qui se traduit par une explosion des prix, passés de 300 dollars l’once à 1 000 dollars, avant de retomber aux alentours de 500 dollars. La situation profite principalement à la Russie, premier producteur du monde, avec 67 % de parts de marché. Un seul pays africain est présent sur ce marché : l'Afrique du Sud, qui assure 23 % des approvisionnements mondiaux.
Le palladium nécessite de gros investissements en capital. De même, les processus de production sont coûteux. La flambée des prix et la croissance continue de la demande incite les pays producteurs et les compagnies minières à accélérer le rythme des extractions, voire à rechercher de nouveaux gisements. En Afrique du Sud notamment, le gouvernement envisage de supprimer les droits d'exploitation minière et d’agréer de nouvelles compagnies d’exploration. D’autres mesures tendent à encourager les petites exploitations. A la fois métal précieux et matière première industrielle, le palladium sert dans la joaillerie (51 % des utilisations), dans la fabrication des pots catalytiques (21 %), dans les industries du verre, de l’électricité et de la pétrochimie.
Yolande S. Kouamé