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14/03/2002
Les enjeux du sommet de Monterrey (6) : L’attitude des forces en présence : France et Grande-Bretagne

(MFI) Soutenant l’une et l’autre le Nouveau partenariat économique pour le développement de l’Afrique (Nepad), Londres et Paris s’accordent sur le caractère intolérable de la fracture mondiale entre riches et pauvres.

La France a des idées

La France, principal bailleur de fonds de l’Afrique sub-saharienne, qui a diversifié son aide au développement, l’étendant non seulement à l’Afrique non francophone mais aussi à des pays comme l’Afghanistan, a préparé avec un certain nombre d’idées la rencontre de Monterrey, dont elle a estimé le projet de « consensus » encore trop faible. Mais elle est handicapée par la course à l’élection présidentielle entre le chef d’Etat sortant Jacques Chirac (droite, RPR) et le Premier ministre Lionel Jospin (Parti socialiste) qui rivalisent de générosité sans pouvoir s’engager fermement. Les deux hommes ont déploré la baisse de l’aide publique au développement de la France, s’engageant à inverser cette tendance.
Jacques Chirac avait reçu à Paris, le 8 février dernier, les présidents et Premiers ministres de 13 pays africains activement engagés dans la préparation du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad, de son sigle anglais). Il s’était prononcé en faveur de 0,7 % du PNB comme objectif d’aide au développement que seuls cinq pays – Danemark, Norvège, Pays-Bas, Suède et récemment Luxembourg – ont atteint. « Il n’est pas acceptable, admissible, tolérable, dans le monde d’aujourd’hui, qu’on laisse se développer un système dans lequel il y a des pays de plus en plus riches et d’autres qui restent sur le bord du chemin », avait affirmé Jacques Chirac à la fin de la réunion de Paris.
Lionel Jospin a de son côté promis que l’aide publique au développement (APD) française va augmenter dans les années à venir après une décrue passagère depuis 1994, soulignant que l’annulation de dette due à la France par les pays les plus pauvres contribuera à cette progression. Le Premier ministre s’est prononcé pour une allocation exceptionnelle de droits de tirage spéciaux (DTS) – l’unité monétaire du FMI – pour « desserrer la contrainte de liquidités des pays en développement ». Il a aussi renouvelé le soutien de la France à « l’examen multilatéral des nouvelles formes de taxation internationales », comme des taxes sur les transactions financières à court terme ou sur les ventes d’armes, soulignant toutefois qu’il ne fallait pas qu’elles remplacent l’APD.
Paris est aussi en faveur de la mise en place d’un « conseil de sécurité économique » lié aux Nations unies (Onu) et soutient l’idée de la création d’une commission internationale de surendettement afin de rééquilibrer le rapport de force entre Etats endettés et Etats créanciers.
La France s’est prononcée à plusieurs reprises pour une mondialisation à visage humain. Elle estime que l’aide doit répondre aux nouveaux enjeux de la globalisation mais que le fossé entre riches et pauvres ne peut que favoriser les tensions et même l’extrémisme qui mène aux actions terroristes. Elle entend donc être solidaire de la coalition mondiale anti-terroriste menée par Washington sans oublier les pays pauvres, en particulier africains. Paris estime que l’ensemble des pays développés doivent donner un appui supplémentaire aux pays en développement qui s’engagent à atteindre les objectifs de réduction de la pauvreté fixés par le Sommet du millénaire.


La Grande-Bretagne se veut généreuse

Le Premier ministre britannique Tony Blair a de son côté proclamé son intention de se faire l’avocat du Nepad, soulignant que la pauvreté était intolérable. « Lorsqu’un enfant africain meure toutes les trois secondes, c’est le devoir du monde développé d’agir : aucun dirigeant responsable du monde ne peut tourner le dos à l’Afrique… L’Afrique ne doit pas être considérée comme une victime mais comme un partenaire », a-t-il déclaré devant le parlement nigérian dans le cadre d’une tournée récente en Afrique de l’Ouest.
Tony Blair estime que le moment était idéal pour que le continent se relève, en partenariat avec les nations les plus riches du monde, notant que le Nepad a le mérite de couvrir un large éventail de sujets, puisqu’il ne traite pas seulement du commerce ou de l’aide, mais aussi de résolution des conflits, d’éducation, de bonne gouvernance et d’ouverture. « C’est notre meilleure chance, en une génération, de faire en sorte que ce partenariat [avec l’Afrique] marche », a-t-il estimé.
M. Blair, qui a été accusé dans son pays de privilégier la diplomatie extérieure aux questions intérieures, a mis l’accent à plusieurs reprises sur l’interdépendance, y compris dans la lutte contre le terrorisme. La Grande-Bretagne a augmenté son aide au développement ces trois dernières années même si Londres soutient les initiatives du secteur privé.


Marie Joannidis

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