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18/04/2002
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La Francophonie au service du Nepad
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(MFI) La Francophonie, dont la majorité des membres sont africains, entend apporter sa contribution au Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad). En particulier son expertise en matière de démocratie, de bonne gouvernance, des droits de l’homme, de paix et de sécurité.
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Un séminaire sur ces thèmes a réuni plusieurs personnalités du monde francophone à Dakar, à la mi-avril, à la veille du sommet du Nepad avec le secteur privé international, auquel a participé une importante délégation de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) dont Boutros Boutros-Ghali, son secrétaire général, et Roger Dehaybe, l’administrateur général de l’Agence intergouvernementale de la Francophonie. « La Francophonie est là pour accompagner et appuyer cette initiative majeure, en mettant à la disposition du Nepad son expertise dans ces domaines », a souligné Boutros Boutros-Ghali. « Nous essayons de faire en sorte que l’Afrique soit au centre des préoccupations internationales », a-t-il précisé, affirmant que la communauté internationale avait aussi besoin du continent africain. Il a estimé que l’Afrique était en train d’essayer, à travers le Nepad, une nouvelle expérience pour lutter contre le scepticisme et l’indifférence, en assumant son propre destin et en faisant ses propres choix. « L’Afrique est là. Elle veut participer à la mondialisation », a-t-il ajouté, attirant toutefois l’attention sur « le pour et le contre » de cette mondialisation.
Le sommet du Nepad a réuni les dirigeants ou les représentants de quelque 35 pays africains dont une dizaine de chefs d’Etat, en majorité francophones et plusieurs centaines de représentants du secteur privé international et africain. Il a été marqué par l’absence à l’ouverture des grands ténors anglophones comme les présidents du Nigeria Olusegun Obasanjo et d’Afrique du Sud Thabo Mbeki, officiellement retenus, l’un par la visite du président chinois et l’autre par les discussions sur la RDC à Sun City. Obasanjo est finalement venu le dernier jour, peu avant la clôture, « peut-être parce qu’il a vu l’ampleur de la participation du secteur privé ou en raison des articles de presse critiquant son absence », a-t-on souligné en privé à Dakar. Les deux autres co-auteurs du Nepad, l’Egyptien Hosni Moubarak et l’Algérien Abdelaziz Bouteflika s’étaient excusés avant le sommet. Tout ceci n’a pas manqué de laissé un goût amer du côté des francophones qui se sont élevés dans le passé contre l’ambition sud-africaine, notamment, de vouloir se présenter comme l’unique porte-parole de l’Afrique auprès des bailleurs de fonds du G7.
Relais entre les Africains et les bailleurs de fonds
« La Francophonie souscrit pleinement aux objectifs, à la démarche et aux moyens d’action du Nepad, a affirmé Boutros Boutros-Ghali. C’est pourquoi elle souhaite mettre à sa disposition le savoir-faire, les capacités d’expertise et de réalisation de son opérateur principal, l’Agence intergouvernementale, mais aussi de l’Agence universitaire, de l’association internationale des maires, de l’Université Senghor et de son assemblée parlementaire. » Il a cité à ce propos des « domaines privilégiés d’intervention que sont la paix, la sécurité, la bonne gouvernance, le développement, l’environnement, les nouvelles technologies, la culture et l’accès au marché ».
Un des sujets de prédilection de la Francophonie, qui a entrepris de nombreuses médiations et de missions de surveillance des processus démocratiques, est la bonne gouvernance. « Notre expérience pourrait servir le Nepad », soulignent des responsables comme Christine Desouches, déléguée aux droits de l’homme et à la démocratie. Un autre atout de la Francophonie, selon ses responsables, est le fait qu’elle peut servir de relais entre les Africains et les bailleurs de fonds puisque deux pays membres du G7 font aussi partie de l’organisation.
Autre point fort : l’intégration économique régionale déjà avancée en Afrique occidentale et centrale dans le cadre de la Zone Franc, qui maintient la stabilité de la monnaie commune des pays africains membres, le CFA, lié désormais à l’euro, la monnaie unique européenne.
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Marie Joannidis
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