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04/10/2002
Afrique : ralentissement en 2002, rebond ensuite

(MFI) L’Afrique sub-saharienne subira cette année les conséquences d’une reprise plus faible que prévue dans le monde industrialisé, mais devrait bénéficier d’un rebond de croissance en 2003, selon les dernières prévisions du Fonds monétaire international (FMI).

Le FMI constate dans ses dernières prévisions que la reprise mondiale, après le ralentissement de 2001, sera plus modeste qu’escompté en avril dernier, soulignant des facteurs négatifs comme la forte chute des bourses américaines et européennes, la faiblesse de la demande en Europe et les risques d’une nouvelle conflagration au Moyen-Orient. Tout en tablant toujours sur une croissance mondiale de l’ordre de 2,8 % pour cette année, comme il y a six mois, les économistes du FMI ont revu en baisse, à 3,7 % au lieu de 4 %, leur prévision pour 2003. Cela peut paraître décevant mais « c’est bien au-delà des 2,2% enregistrés en 2001 », selon Ken Rogoff, l’économiste en chef du FMI, qui a néanmoins souligné « les incertitudes accrues » qui pèsent sur les perspectives, notamment l’évolution des prix du pétrole.
Les prévisionnistes du FMI tablent sur une reprise à 2,2 % aux Etats-Unis cette année après un résultat de 0,3 % à peine l’an dernier, suivie d’une légère accélération à 2,6% en 2003. Au Japon, ils s’attendent à une contraction de 0,5 % du PIB cette année et une légère reprise à 1,1 % l’an prochain. Ils ont revu à la baisse la performance des pays européens, à 0,9% et 2,3%.

Expansion de l’ordre de 4,8 % en 2003

Pour l’Afrique sub-saharienne en dehors de l’Afrique du Sud, l’évolution hésitante dans le monde industrialisé se traduit par une baisse d’un demi-point du taux de croissance pour 2002, à 3,3% contre 3,8% en 2001, alors que le FMI avait prévu en avril un taux de 4 %. En 2003, cependant, la région devrait connaître un rebond marqué avec une expansion de l’ordre de 4,8 %, selon le rapport semestriel du Fonds sur les Perspectives économiques mondiales.
Ce qui s’explique, selon le rapport, par l’amélioration de la gestion dans un nombre croissant de pays africains et par les progrès vers un règlement des conflits dans la région. Cela est « encourageant », mais « la croissance doit encore être considérablement renforcée pour aboutir à une réduction durable de la pauvreté », a souligné Ken Rogoff. Certes, la reprise des violences en Côte d’Ivoire montre bien la fragilité de plusieurs pays du continent. Un haut fonctionnaire de la Banque mondiale exprime par ailleurs « la crainte que les événements au Zimbabwe et en Côte d’Ivoire ne rendent plus difficile le soutien au Nepad ».
Le FMI maintient sans changements notables ses prévisions pour l’Afrique du Sud – dont l’économie représente près de 40 % du PIB total de la région – qui devrait enregistrer une croissance de l’ordre de 2,5 à 3 %, grâce notamment à la hausse des cours de l’or et à une demande extérieure accrue. La dépréciation du rand en 2001 continue à peser sur l’inflation qui pourrait frôler les 8 % cette année avant de retomber à 6 % en 2003.

Inflation moyenne en Afrique ramenée à moins de 10 %

Les pays exportateurs de pétrole sub-sahariens verront sans doute leur taux de croissance moyen tomber à 2,2 % cette année sous l’effet retardé des baisses des cours du brut en 2001, mais devraient bénéficier d’une reprise à 3,4 % l’an prochain à la suite de la montée récente des prix. Celle-ci risque par contre d’affaiblir les perspectives des pays importateurs de pétrole de la région, dont certains sont parmi les plus pauvres de l’Afrique.
Quant au Nigeria, les économistes du FMI prévoient à présent une chute de 2,3 % de son PIB cette année, suivi d’un rebond à 3,7 % l’an prochain. Ils soulignent que les incertitudes politiques dans ce pays ont réduit les perspectives d’une reprise des réformes et un retour à une meilleure stabilité économique, alors que des dépenses publiques et une expansion monétaire excessives ont eu pour résultat une poussée inflationniste et une baisse importante des réserves extérieures du pays.
Le rapport note que l’amélioration des politiques économiques devrait, pour la première fois, réduire l’inflation moyenne en Afrique dans son ensemble à moins de 10 % cette année. « Les pressions inflationnistes restent cependant une préoccupation sérieuse dans plusieurs pays, en particulier l’Angola, le Nigeria, la Zambie et le Zimbabwe », ajoute-t-il.

« Responsabilité particulière » des pays industrialisés

Le FMI se félicite du fait que le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad) propose une stratégie « courageuse et cohérente » pour résoudre la multitude de problèmes qui freinent encore le décollage du continent. « La première responsabilité » de sa mise en œuvre appartient aux gouvernements et aux peuples de l’Afrique, mais l’aide extérieure est « essentielle », selon le rapport. Le Fonds se félicite ainsi de l’engagement des principaux donateurs en mars dernier en faveur d’une augmentation significative de l’aide publique, et de l’adoption par les pays du Groupe des Huit (G8) d’un « plan d’action » pour l’Afrique en juin dernier.
Cependant, dit-il, il faudrait que les engagements nouveaux des donateurs soient « aussi concrets et prévisibles que possible » afin de permettre aux Africains de se préparer à recevoir une aide accrue en améliorant encore la gestion de leurs dépenses publiques et leur gouvernance.
Si l’aide est « essentielle », l’expansion du commerce des pays africains « l’est encore davantage », selon le directeur général du FMI, Horst Koehler. Le rapport estime que « les pays en développement constituent eux-mêmes le principal obstacle à l’expansion commerciale ». Les Africains auraient davantage à gagner d’une libéralisation de leurs propres marchés. Mais les pays industrialisés « ont une responsabilité particulière » et doivent montrer le chemin, affirme le Fonds.

Jan Kristiansen,
envoyé spécial à Washington


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