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25/11/2002
Etats-Unis : Nouvelle offensive commerciale vers l’Afrique

(MFI) Les Etats-Unis entendent augmenter leurs importations de pétrole africain et faciliter les exportations américaines vers le continent. Ils ont lancé une nouvelle offensive commerciale en se préparant, notamment, à négocier des accords de libre-échange avec plusieurs pays d’Afrique australe et le Maroc.

Le représentant américain au Commerce, Robert Zoellick, a formellement informé début novembre le Congrès de l’intention de l’administration Bush d’ouvrir, dans les trois mois, des négociations avec les cinq membres de l’Union douanière de l’Afrique australe (Southern Africa Custom’s Union, SACU) – Afrique du Sud, Botswana, Lesotho, Namibie et Swaziland. Des négociations du même type sont prévues avec le Maroc et cinq pays d’Amérique centrale, ou déjà en cours avec Singapour et le Chili. La SACU constitue, en Afrique sub-saharienne, le plus grand marché à l’exportation pour les entreprises américaines, qui y ont vendu des produits pour 3,1 milliard de dollars en 2001. Selon des hommes d’affaires sud-africains établis aux Etats-Unis, un tel accord de libre-échange serait une réponse importante à l’existence d’accords préférentiels entre l’Union européenne et les pays de la région.
L’intérêt américain pour l’Afrique a été également réaffirmé à Washington le 7 novembre 2002, lors d’une table ronde destinée à faire le point sur la Loi sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique (Agoa) adoptée par le Congrès américain en 2000. Le secrétaire au Trésor Paul O’Neill a affirmé à cette occasion que l’Afrique « offre d’excellentes possibilités d’investir » aux entreprises américaines.

Destination privilégiée des fonds américains

Il a estimé que grâce à leurs ressources naturelles, à leurs entrepreneurs dynamiques, à leur main d’œuvre industrieuse et à leurs vastes marchés naissants, les Etats africains « dont les dirigeants, tant nationaux que locaux, sont déterminés à assurer une saine gestion des affaires publiques, à encourager la liberté économique et à investir dans leur peuple » sont une destination privilégiée des fonds américains. Il a cité plusieurs exemples d’investissements rentables qu’il a pu découvrir lors de sa tournée de quatre pays d’Afrique en mai 2002, notamment un service de traitement informatique de données au Ghana, une entreprise d’exportation de fleurs coupées en Ouganda et une usine d’habillement en Ethiopie.
Paul O’Neill a également cité en exemple Maurice, pays hôte du prochain forum de l’Agoa, qui devrait s’ouvrir le 13 janvier 2003 : « Terre pauvre et isolée, Maurice s’est transformée en l’espace de vingt ans en un modèle à suivre », a-t-il dit, mettant l’accent sur la combinaison de « la règle du droit, la liberté économique, l’investissement dans la société et, surtout, une direction démocratique de l’Etat ». Donald Evans, secrétaire au Commerce, a indiqué que le président George W. Bush espère participer à ce deuxième forum annuel de l’Agoa. Pour étayer leur optimisme concernant leurs relations commerciales avec l’Afrique, les Américains soulignent que le continent a connu une croissance de 3,3 % en 2001 alors que la croissance mondiale n’a atteint que 2,2 %. En même temps, les exportations américaines vers l’Afrique sub-saharienne ont augmenté de 17 % alors que celles vers d’autres zones ont généralement décliné.

Cinq milliards de dollars supplémentaires par an

Selon leurs critères, les Etats-Unis continuent à lier leur aide au développement et leurs relations avec l’Afrique à la bonne gestion. Les Américains avaient annoncé, peu avant la conférence de Monterrey sur le financement du développement en mars 2002, une augmentation de 5 milliards de dollars de leur aide annuelle aux pays en développement pour la porter à 15 milliards de dollars d’ici 2007. Ces fonds seront distribués à travers le Compte du défi du millénaire (New Millenium Challenge Account – MCA) créé en mars par le président Bush. Il établit « un système de récompenses qui permettront d’accélérer le développement en donnant aux pays bénéficiaires qui instituent des réformes un outil puissant pour contrecarrer les forces qui s’opposent aux changements », a souligné récemment l’administrateur de l’Agence américaine pour le développement international (AID), Andrew Natsios. Cette nouvelle stratégie « récompense des résultats déjà obtenus plutôt que la promesse de résultats à venir, cet ancien système de conditionnalité qui a échoué », et dans la plupart des pays, le niveau d’aide du gouvernement américain sera entre 5 et 10 fois plus élevé qu’antérieurement, a-t-il affirmé.

« Le développement commence chez soi »

Andrew Natsios a aussi mis l’accent sur l’Alliance pour le développement mondial, qui dépend de l’USAID et qui s’efforce de conjuguer les flux de capitaux provenant du secteur public et ceux du secteur privé. « Il y a une quarantaine d’années, 70 % des flux de capitaux que les Etats-Unis destinaient au tiers monde l’étaient sous forme d’aide publique et 30 % de capitaux privés. A l’heure actuelle, c’est le contraire : 80 % des flux sont privés et seuls 20 % de l’aide publique au développement. Ce n’est pas parce que cette forme d’aide a diminué en termes absolus, c’est parce que le secteur privé et les entreprises sans but lucratif ont fortement accru les flux vers ces pays. »
« Nous pouvons faire beaucoup pour faciliter la progression de l’Afrique vers un avenir meilleur. Mais ainsi que l’a fait remarquer le président Bush, le développement commence chez soi »
, a déclaré de son côté le secrétaire d’Etat Colin Powell également présent à la table ronde sur l’Agoa. Il a mis l’accent sur la primauté du droit : « Ne demandez pas aux hommes d’affaires, aux contribuables américains ou d’autres pays d’investir dans les sociétés, les pays où le gouvernement ne fait guère d’efforts pour éliminer la corruption, où la transparence n’a pas sa place, où l’opacité règne dans les systèmes financiers, où la société n’a qu’un objectif, celui de perpétuer la pauvreté au sein du peuple et la prospérité seulement pour les privilégiés. »

Marie Joannidis

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