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21/02/2003
Bassin du Congo : initiatives pour la forêt africaine

(MFI) Victimes du pillage et de la contrebande du bois ou de l'abattage sauvage de bois de chauffe, les forêts du Congo sont au centre de l’attention de la communauté internationale. Entre préservation et exploitation, un nouveau partenariat est en train de s’ébaucher entre pays occidentaux et africains.

La première réunion de coordination du partenariat pour la préservation des forêts du bassin du Congo s'est tenue fin janvier, à Paris, à l'invitation de la France, en présence de représentants de quatorze pays riches et pauvres dont cinq ministres d'Afrique centrale. La Commission européenne, de grandes organisations non gouvernementales internationales, des institutions comme la Banque Mondiale ou l'Organisation internationale des bois tropicaux ainsi que le secteur privé européen, représenté par l'Association interafricaine des industries forestières, qui a son siège à Paris, figurent également parmi les 29 partenaires.
Lancé en septembre dernier à Johannesburg, en marge du sommet sur le développement durable, à l'initiative des Etats-Unis et de l'Afrique du Sud, ce nouveau partenariat a pour but de protéger et de gérer de manière durable les ressources forestières du bassin du Congo qui constituent, selon les experts, le "deuxième poumon" de la planète, après la forêt amazonienne. Il entend appuyer à terme, un réseau de près de 10 millions d'hectares de parcs nationaux et d'aires protégées, efficacement gérés, et de près de 20 millions de concessions forestières aménagées.

Pour le moment les Américains, qui sont les chefs de file du partenariat, ont annoncé une contribution de 53 millions de dollars sur quatre ans, et la France a indiqué que ses contributions, en dons et en prêts, pourraient atteindre 50 millions d'euros sur trois ans.
L'Agence française de développement (AFD) finance déjà des projets qui concernent plus de 10 millions d'hectares de forêts au Gabon, au Congo Brazzaville et en République Centrafricaine (RCA).
Un premier plan d'aménagement durable a déjà été mis en oeuvre au Gabon par la Compagnie équatoriale des bois (CEB) avec un financement de l'AFD portant sur plus de 500 000 ha. Il a débouché sur une "convention définitive d'exploitation" de 30 ans renouvelable.
Cet accord permet de garantir la stabilisation de l'exploitation forestière et le renouvellement de la ressource sur cet espace, l'Agence finançant également des plans d'aménagement par les entreprises portant jusqu'à présent sur une superficie de 2 millions d'hectares.

Pillages et contrebandes

Le bassin du Congo représente une vaste étendue forestière d'environ 2 300 000 km2, soit 6% de la surface forestière mondiale. Ses forêts sont reconnues pour leur diversité biologique exceptionnelle et contribuent, de manière importante, à la lutte contre l'effet de serre en absorbant le carbone dans l'air. Elles sont à cheval entre sept pays d'Afrique centrale - Cameroun, République Centrafricaine, Congo Brazzaville, République démocratique du Congo, Guinée Equatoriale, Gabon et Tchad qui ne fait pas encore partie du partenariat - et s'étendent jusqu'à l'enclave angolaise du Cabinda.

La contrebande des bois tropicaux a été dénoncée par l'ONU, dans le cadre du pillage des ressources de la RDC, et par l'organisation non gouvernementale britannique Global Witness qui, la première, a mené campagne contre les diamants "sales" et autres ressources naturelles qui perpétuent les conflits. Elle a notamment mis en cause au Libéria le rôle des compagnies forestières dans l’importation et le transport illicites des armes ainsi que leur participation active dans le conflit. Elle a aussi dénoncé les achats, par la France et la Chine en particulier, de bois libérien, réclamant un embargo total sur les exportations.
Global Witness, qui agit au Cameroun en tant qu'"observateur indépendant" nommé par le gouvernement, avait aussi révélé l'existence d'un abattage illégal de bois à une large échelle, dans ce pays. Elle avait, par ailleurs, soulevé le problème du manque d'information publique sur les opérations forestières en RCA, au Gabon, au Congo Brazzaville, en RDC et ailleurs, dans le bassin du Congo.
Au Cabinda, selon des experts, les opérations du FLEC, le mouvement de libération de cette enclave angolaise, empêchent un contrôle efficace de la forêt de Mayombe, frontalière de la RDC et du Congo-Brazzaville, victime non seulement du pillage du bois mais aussi de la chasse qui menace notamment les grands singes.

Marie Joannidis

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