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07/03/2003
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L’aide de l’Union européenne plus diversifiée et plus efficace
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(MFI) L’Union européenne a fourni en 2000 une aide publique au développement de 25,3 milliards de dollars. Plus diversifiée, elle concerne toujours majoritairement les pays ACP avec lesquels elle reste liée par les accords de Cotonou qui entrent en vigueur ce 1er avril.
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L’accord de partenariat liant les pays de l’Union européenne à ceux des ACP (Afrique, Caraïbes et Pacifique), signé à Cotonou au Bénin le 20 juin 2000, pour une durée de 20 ans, entre en vigueur le 1er avril, le nombre requis de pays membres l’ayant désormais ratifié.
Fondé sur le dialogue politique, la coopération économique et commerciale et l’aide au développement, l’accord de Cotonou, qui fait suite à la Convention de Lomé de 1975, veut établir de nouvelles relations de partenariat basées sur la prise en main par les pays ACP de leurs stratégies de développement, afin de réduire, et à terme, éradiquer la pauvreté, en visant leur intégration dans l’économie mondiale.
Son premier protocole financier, couvrant une période de cinq ans à partir de mars 2000 a été doté de 13,5 milliards d’euros dont 1,3 milliard pour des projets régionaux et 2,2 milliards pour une nouvelle facilité d’investissement. Depuis septembre 2002, des négociations ont été lancées sur le plan commercial, en vue de la signature d’accords individuels de partenariat entre la Communauté européenne et des régions et des Etats ACP.
Une aide « revisitée »
Avec 25,3 milliards de dollars (soit 0,32 % des revenus nationaux bruts des « Quinze »), l’Union européenne reste le principal donateur d’aide publique au développement dans le monde, mais elle a étendu le champ de ses bénéficiaires. Destinée d’abord aux pays ACP, cette aide s’est tournée – après la chute du Mur de Berlin en 1989 et l’éclatement de l’Union soviétique – vers l’Europe centrale et orientale, l’ex-URSS et la Méditerranée.
Freinée par des lourdeurs administratives au sein de l’UE et l’absence de projets viables dans certains pays ACP, l’aide européenne a connu des lenteurs dans sa mise en œuvre, et les fonds non déboursés se sont accumulés. Pour lutter contre ces carences, les Quinze ont créé en janvier 2001 une institution, EuropeAid. Celle-ci a permis de renforcer les capacités de gestion de la Commission européenne, en l’incitant à recourir davantage à l’expérience des Etats membres et leurs agences techniques de coopération. Plus de 150 organismes et structures bénéficient désormais des aides gérées par EuropeAid dont l’efficacité reste encore à prouver sur le moyen et le long terme.
Le Commissaire européen au Commerce, Pascal Lamy, et celui du Développement et de l’Aide humanitaire, Poul Nielson, ont tenu en février dernier, à faire l’éloge de cette nouvelle politique plus rationnelle. Ils ont aussi annoncé la création d’un guichet pour aider les exportateurs des pays en développement à améliorer leur accès au marché commun. Ce nouveau mécanisme permettra de mieux connaître les facilités accordées par l’UE – système généralisé des préférences, accords bilatéraux préférentiels, taxes et quota d’accès libre au marché pour les PMA (pays les moins avancés dont la majorité sont africains) – dans le cadre de l’initiative européenne de « tout sauf des armes » adoptée en février 2001.
Le dernier bilan de l’aide européenne indique qu’entre 1996 et 2001, un total de 640 millions d’euros ont été dépensés pour 117 projets liés au commerce dont 61% pour les ACP, 14% pour l’Amérique latine, 12% la Méditerranée et 13% l’Asie, la majorité des projets étant régionaux.
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Marie Joannidis
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