accueilradio  actualités  musique  langue française  presse  pro
radio
Liste des rubriques
MFI HEBDO: Economie Développement Liste des articles

01/05/2003
Le G8 à Evian : rendez-vous décisif pour le Nepad

(MFI) Africains et bailleurs de fonds ont multiplié les réunions avant le sommet du G8, début juin à Evian en France, qui devrait donner une impulsion décisive à la mise en œuvre du Nouveau partenariat pour le développement économique de l’Afrique (Nepad).

Les Français, hôtes du sommet, entendent bien placer l’Afrique au centre des priorités des sept pays les plus industrialisés du monde qui se réunissent avec la Russie. Mais il reste à voir dans quelle mesure les retombées de la querelle entre Paris et Washington à propos de la guerre en Irak et le coût de la reconstruction de ce pays vont accaparer l’attention des participants. Pierre-André Wiltzer, ministre français délégué à la Coopération et à la Francophonie, s’est toutefois montré confiant malgré les inquiétudes africaines, à l’issue d’une réunion à Paris fin avril de ministres et autres responsables de la coopération et du développement des pays membres du G8. La rencontre s’est tenue en présence notamment de Michel Camdessus, ancien directeur général du FMI et « sherpa » du président français Jacques Chirac pour l’Afrique auprès du G8, et du président du comité de pilotage du Nepad, le professeur sud-africain Wiseman Nkuhlu.

Vers une instance indépendante apte à vérifier l’exécution des engagements pris…

Résumant les travaux devant les journalistes, Pierre-André Wiltzer a indiqué que les participants ont renouvelé leur soutien au Nepad et salué les progrès dans la mise en place de ce nouveau partenariat, notamment en ce qui concerne la « revue par les pairs », c’est-à-dire le mécanisme de contrôle des engagements et des performances de chaque pays africain. Selon Pierre-André Wiltzer, les Africains poursuivent la réflexion sur ce concept et il s’en dégage l’idée de créer une instance compétente composée de personnalités indépendantes pour vérifier l’exécution des engagements pris.
Le ministre français a également indiqué que les participants ont marqué « leur souhait de répondre aux attentes des pays africains dans un esprit de partenariat, de transparence et de confiance ». Il a affirmé que l’Irak n’avait pas pesé sur les discussions, soulignant que tous étaient conscients de la nécessité d’aider l’Afrique et d’augmenter les efforts des pays industrialisés à l’égard des pays pauvres. « En Afrique, il y a une guerre contre la pauvreté qui est difficile à gagner mais qu’il faut absolument gagner », a-t-il dit. La réunion, qui était la dernière de son genre au niveau du G8 avant le sommet d’Evian, a été précédée par une série de rencontres préparatoires.

Lever le tabou sur les infrastructures

Ainsi les représentants du G8 pour l’Afrique et de plusieurs gouvernements africains ont fait le point, à la mi-avril à Bamako, sur l’état d’avancement des relations entre les deux groupes de pays. Le sujet a également été abordé par les ministres des Finances de la zone Franc début avril à Niamey au Niger… Dès le sommet France-Afrique à Paris fin février, Jacques Chirac avait déclaré que « le Nepad est la priorité de la France à Evian », proposant en même temps à ses partenaires industrialisés d’accorder des facilités commerciales aux produits agricoles africains.
La France a aussi réuni en mars dernier les responsables des agences d’aide et d’autres bailleurs de fonds intéressés par le Nepad pour notamment aborder le problème des infrastructures en Afrique sans lesquelles le développement économique du continent serait inconcevable. « Cette réunion a permis de lever le tabou sur les infrastructures qui comprennent à la fois de petits et de grands projets, comme l’électrification en Afrique de l’Ouest et australe ou l’aménagement du bassin du Niger », a estimé un participant. Il s’est aussi félicité que les Africains ait placé le problème des infrastructures parmi leurs priorités « alors qu’ils voulaient au départ tout présenter à la fois ».

Le Nepad est « une démarche » et non un simple catalogue de projets à financer

Le Nepad résulte de la fusion du Plan du Millénaire présenté par le président sud-africain Thabo Mbeki et les chefs d’Etat du Nigeria et d’Algérie Olusegun Obasanjo et Abdelaziz Bouteflika, auxquels s’est joint par la suite l’Egyptien Hosni Moubarak, et du plan Omega du président sénégalais Abdoulaye Wade. Ses pères fondateurs ont identifié dix thèmes prioritaires : bonne gouvernance publique et de l’économie privée, infrastructures, éducation, santé, nouvelles technologies de l’information et de la communication, agriculture, environnement, énergie et enfin accès aux marchés des pays développés et diversification des produits. Adopté en juin 2001 par le dernier sommet de l’OUA, devenue depuis l’Union africaine, à Lusaka en Zambie, puis endossé en juillet de la même année par le sommet du G8 à Gênes (Italie), ce plan a déjà été à l’ordre du jour du G8 à Kananaskis (Canada) en juin 2002 après la conférence sur le financement du développement à Monterrey (Mexique).
« Il faut que les bailleurs de fonds tiennent les engagements de Monterrey et de Kananaskis, d’augmenter de 25 % l’aide au développement et de consacrer la moitié de ces nouveaux financements aux pays africains qui appliquent la bonne gouvernance politique et économique », souligne un responsable africain. « Mais il faut aussi que les Africains préparent des projets valables et créent un environnement favorable », répliquent des représentants du G8, en soulignant que le Nepad est « une démarche » et non un simple catalogue de projets à financer. Les pays du continent ont certes été déçus par les lenteurs de la mise en œuvre du Nepad, qui tient en fait du plan d’action multiforme. Mais ils réalisent qu’ils doivent se mobiliser encore davantage pour attirer les investissements publics et privés et donner de l’Afrique une image différente de celle d’un continent ravagé par les conflits.

Marie Joannidis

retour

Qui sommes nous ?

Nos engagements

Les Filiales

RMC Moyen Orient

Radio Paris-Lisbonne

Delta RFI

RFI Sofia