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30/09/2005
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Ecoles de la paix : une famille pour les jeunes exclus
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(MFI) L’Afrique compte aujourd’hui 61 écoles de la paix réparties dans 19 pays. Dans ces centres gratuits, créés par la communauté de Sant’Egidio, 4000 enfants et adolescents sans relations familiales solides bénéficient d’un soutien pas uniquement scolaire.
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Ce sont des écoles, mais pas au sens classique. Les écoles de la paix ressemblent beaucoup plus à des structures de soutien et de solidarité envers les pauvres. Dans ces centres, l’affection et l’amitié des adultes chargés d’encadrer les enfants priment sur leur maîtrise pédagogique. Les activités qui s’y déroulent – en général plusieurs fois par semaine – visent, pour l’essentiel, à soutenir la croissance des enfants. Il en est ainsi des visites, des excursions, des fêtes ou des promenades organisées régulièrement par les responsables. Les écoles de la paix offrent aussi, à ceux qui les fréquentent, un complément d’alimentation ; on y porte une attention particulière à leur santé.
L’éducation à la paix, un des maillons essentiels du programme
Bien sûr, le programme suivi dans les centres intègre un important volet scolaire. Les enseignements dispensés poursuivent un même objectif : l’insertion des enfants dans la société. Pour l’atteindre, les agents de la Communauté de Sant’Egidio articulent leur stratégie autour de plusieurs axes. Le plus important de ces axes est sans conteste l’éducation à la paix. Elle comprend l’éducation à l’estime de soi, l’éducation à la curiosité, l’éducation à la loi, l’éducation au respect et à la non-violence. L’on apprend par exemple aux enfants à savoir se supporter et à être tolérants.
Cela se comprend aisément si l’on considère les origines de la plupart des mineurs qui fréquentent régulièrement les écoles de la paix. En Afrique, les 4 000 enfants et adolescents inscrits viennent de la rue, univers par excellence de la violence. Ce sont, pour la plupart, des mineurs à risque ; des enfants plus que d’autres soumis aux pièges de la déviance, de l’exclusion sociale, de l’analphabétisme ou encore du travail précoce. La grande majorité sont sans liens familiaux. Et l’école de la paix représente une véritable famille qui prend soin d’eux.
C’est au Mozambique que les premiers centres ont été ouverts sur le continent. Puis, peu à peu, l’expérience a été étendue à d’autres pays africains, anglophones comme francophones, notamment la Guinée, le Burkina Faso, le Cameroun ou le Mali. Mais cette extension géographique ne saurait occulter les difficultés que l’initiative de la Communauté de Sant’Egidio – qui au total accueille dans de tels centres 10 000 enfants à travers le monde – rencontre sur le terrain.
Des écoles sans bâtiments
Au premier rang de ces difficultés : le manque d’infrastructures. Dans certains pays, comme le Mozambique, des écoles de la paix attendent depuis plusieurs années les bâtiments pour les accueillir. La « classe » se fait alors à ciel ouvert… Cette situation laisse à penser que les pouvoirs publics ne manifestent pas un très grand empressement quand il s’agit d’appuyer ces écoles d’un genre particulier. « Cela ne nous surprend pas beaucoup, car nous savons que les gouvernements africains se préoccupent peu du devenir des enfants de la rue », indique le responsable d’une école de la paix qui a requis l’anonymat. Et d’ajouter : « Pour les responsables politiques, ces enfants sont des parias qui ne méritent aucune considération ; tout investissement pour assurer leur épanouissement intellectuel ou social constitue à leurs yeux une perte financière. »
En outre, les écoles de la paix en Afrique sont confrontées à un cruel problème de manque de personnel. Dans certains centres, on ne compte qu’un agent pour une centaine d’enfants. Ce qui rend difficile l’encadrement. Pour faire face, les responsables recrutent parfois à la hâte des éducateurs, sans prendre le temps de vérifier leur moralité, avec les risques que cela peut comporter.
Promotrice du réseau d’écoles de la paix, la communauté de Sant’Egidio est née en 1968 à Rome, en Italie. C’est aujourd’hui une association de laïcs de l’Eglise catholique. Son initiative en faveur des jeunes défavorisés, malgré tout remarquable, gagnerait à être soutenue par les pouvoirs publics.
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Gervais Nitcheu
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