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01/02/2002
Adolescents : attention, fragiles !

(MFI) « Purgatoire de la jeunesse et seconde naissance » selon Françoise Dolto, l’adolescence est une période souvent troublée où les conflits ne sont pas rares entre le jeune et ses parents. Il est d’autant plus important de construire avec son enfant une relation de confiance, meilleur rempart contre les maux qui le guettent, et notamment la démotivation scolaire.

L’entrée dans l’adolescence marque, dans la relation parents-enfants, un virage qui peut parfois s’avérer délicat à négocier. Quel parent d’adolescent ne s’est pas senti, un jour ou l’autre, désemparé et impuissant face au comportement de son enfant devenu imprévisible, voire indéchiffrable ? Plus facilement irascible et agressif, ou au contraire taciturne et renfermé, le jeune peut en effet devenir une véritable énigme pour son entourage. Quand le malaise atteint la vie scolaire, que l’enfant manifeste un désintérêt croissant vis-à-vis de ses études, les parents ont du mal à trouver le ton qui convient, les arguments qui portent pour redonner au jeune la foi qui lui manque et l’envie de s’accrocher.
Pourtant, même si l’adolescent exprime, parfois avec vigueur, son désir d’autonomie et d’indépendance, « c’est bien avec l’adolescence que le mot de « métier » de parents prend tout son sens. C’est dans cette phase de transition que les enfants d’hier ont le plus besoin de leurs parents », soulignent les auteurs d’un petit guide pratique Ados, comment les motiver. Confronté à des modifications physiques importantes, contraint à des choix souvent décisifs pour son avenir, l’adolescent, qui s’interroge sur ses capacités à s’intégrer dans le monde adulte, a plus que jamais besoin d’être rassuré. Pour cela, il importe plus que tout de porter sur lui un regard confiant.


Devenons les supporters de nos enfants !

Car, « pour qu’un enfant démotivé croie en sa capacité à réussir, il doit sentir que ses parents et son entourage y croient eux-mêmes ». Attention alors aux jugements définitifs qui rabaissent, du style « tu es tellement fainéant, mon pauvre enfant, tu n’y arriveras jamais », aux critiques en public qui humilient, aux comparaisons qui démotivent comme « prends donc exemple sur ton frère, il est si bon élève, lui ! » Sans oublier que certains gestes, comme un haussement d’épaule ou un soupir, certaines attitudes ou regards peuvent parfois être plus blessants qu’aucun mot.
Alors que les parents ont très souvent tendance à se poser en juges de leurs enfants qui seraient « bons » ou « mauvais » en classe, « adroits » ou « maladroits » dans telle ou telle activité, « serviables » ou « désagréables », les auteurs conseillent plutôt de s’en faire les supporters. Soutenir son enfant, un peu comme les passionnés de football soutiennent leur équipe, et lui démontrer que, malgré ses défaillances, ses proches seront toujours avec lui, et non contre lui, prêts à l’aider à surmonter les obstacles et convaincus de sa capacité à réussir.



Derrière le désintérêt scolaire : la peur de l’échec

Car, derrière le désintérêt apparent que manifeste un jeune à l’égard de sa scolarité ou d’une discipline se cache en fait très souvent sa peur de l’échec. Une peur qu’il n’avoue pas, bien sûr, préférant justifier son attitude par des explications telles que « le collège ne m’intéresse pas », « les études, c’est pas fait pour moi », « de toutes manières, je ne suis pas doué en math » ou encore « le prof est nul » ! Une peur que ses parents peuvent l’aider à vaincre en dédramatisant l’échec, en le présentant comme une simple étape dans son parcours, en rien définitive. Et en rappelant que c’est grâce à ses erreurs que l’on apprend.
Ainsi, face aux mauvais résultats, plutôt que de céder à la colère, il est de loin préférable de procéder à une analyse objective avec l’enfant : quelles erreurs a-t-il commises, comment les explique-t-il, que lui faudrait-il faire pour réussir ? Un dialogue qui permet de redonner confiance au jeune en lui faisant comprendre que ce ne sont pas ses capacités qui sont en cause, mais tout simplement ses méthodes de travail. Il devient alors possible, sans que le jeune se sente personnellement attaqué, de l’inciter à travailler plus efficacement, et pas forcément davantage en terme de temps, et de fixer avec lui des objectifs réalisables, sans lui demander de rejoindre la tête de classe s’il est en queue de classement. Car ce qui importe surtout, c’est de lui faire comprendre que, plus que son classement scolaire, c’est son bonheur qui intéresse ses parents.


Ados, comment les motiver, de Vincent Acker, Christophe Inzirillo et Bruno Lefebvre, éditions Marabout.

Catherine Le Palud

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