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07/12/2000

L’e-enseignement aidera-t-il l’Afrique ?

(MFI) Les nouvelles technologies de l’information offrent de multiples applications dans le domaine de l’enseignement. Représentent-elles, pour les pays en développement, une chance de rattraper leur retard ou au contraire un risque de voir le fossé s’élargir ? La question a été largement débattue au Salon de l’éducation qui vient de se tenir à Paris.

Si l’utilisation des nouvelles technologies de la communication progresse en Afrique, l’accès à celles-ci reste très inégal. Annie Chéneau Loquay, chercheur au CNRS qui étudie leur diffusion sur le continent, relève ainsi de grandes disparités entre les pays et même à l’intérieur de ceux-ci entre zones urbaines et rurales. L’équipement en lignes téléphoniques – indispensables pour accéder à Internet – est à cet égard éclairant. Si l’Afrique du Sud en compte plus de 110 pour 1000 habitants, le Maghreb (Maroc, Algérie, Tunisie, Libye, Egypte) de 50 à 110, les chiffres s’effondrent dès que l’on considère les pays d’Afrique subsaharienne : de 10 à 24 lignes toujours pour 1000 habitants en Côte d’Ivoire ou au Sénégal, de 5 à 9 au Cameroun ou en Mauritanie, moins de 3 au Tchad ou au Niger.
Des différences que l’on retrouve tout à fait logiquement en ce qui concerne l’accès à Internet. Ainsi, sur 3 millions d’utilisateurs africains, souligne Annie Chéneau Loquay, un million se trouvent en Afrique australe, région sans conteste la mieux équipée du continent, et 600 000 en Afrique du Nord. A titre d’exemple, le Sénégal en recense 30 000, la Côte d’Ivoire et le Cameroun 20 000, la République démocratique du Congo un demi-millier.

Utiles surtout dans le supérieur

Le secteur de la recherche a souvent joué un rôle précurseur dans le recours à ces nouvelles technologies. Dans le domaine de l’éducation, c’est d’ailleurs dans les universités que les besoins sont les plus importants. Leur apport y est effectivement plus évident qu’au niveau du primaire ou du secondaire, ainsi que le remarque Claudine Bourrel, chargée de mission auprès du ministère français des Affaires étrangères. Un exemple : alors que la plupart des universités africaines n’ont pas les moyens d’assurer la mise à jour de bibliothèques très spécialisées, Internet présente l’avantage de donner accès à la documentation la plus riche à un coût réduit.
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle de nombreux programmes concernent l’enseignement supérieur. C’est notamment le cas des campus numériques, à la mise en place desquels participe l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF), ou de l’Université virtuelle africaine au Kenya, mais aussi de projets plus modestes et qui présentent des résultats tout à fait intéressants pour des coûts raisonnables.

Mirage technologique ?

Diverses formations à distance sont d’ores et déjà mises en place. Plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest dont le Burkina Faso, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Bénin participent ainsi à un programme destiné aux enseignants du primaire. Autre exemple : à Djibouti, des formations à distance auxquelles collaborent des universités françaises permettent d’accéder à des formations diplômantes ou de préparer certains brevets de technicien supérieur (BTS), notamment en commerce international. Une solution pour éviter aux étudiants de quitter leur pays pour se former. Le canal éducatif francophone est un autre exemple d’apport des nouvelles technologies dans le domaine de l’éducation en Afrique. Il s’agit d’un programme expérimental de l’Agence intergouvernementale de la Francophonie, qui consiste à diffuser des programmes radiophoniques complétés de données sous forme de textes et d’images, afin de permettre un enseignement multimédia.
Malgré l’intérêt indéniable de ces diverses applications, Annie Chéneau Loquay met en garde contre tout mirage technologique et rappelle que des discours tout aussi prometteurs que ceux que l’on entend aujourd’hui à propos d’Internet avaient déjà été tenus, dans les années soixante-dix, à propos de la radio et de la télévision. Or, l’accès aux nouvelles technologies représente un coût considérable, et nécessite par-là même, selon la spécialiste, un engagement des Etats afin d’assurer le financement des infrastructures nécessaires.

Catherine Le Palud





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