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08/11/2001

Davantage d’enseignants pour demain

(MFI) La question du recrutement en nombre suffisant d’enseignants qualifiés va bientôt se poser. Les projections présagent en effet d’une pénurie dans de nombreux pays, riches et pauvres. Alors que le rôle des enseignants est de plus en plus reconnu comme déterminant dans la qualité de l’éducation.

La nécessité de former mieux et davantage d’enseignants n’est pas une préoccupation entièrement nouvelle. Déjà, au cours de la dernière décennie, d’importants efforts avaient été réalisés dans ce sens, particulièrement dans les pays en développement, permettant une croissance importante du nombre d’enseignants dans le monde. Tous pays et tous niveaux confondus, indique un rapport récent de l’Unesco et de l’OCDE (1), ce nombre est en effet passé de 52 millions en 1990 à 59 millions en 1997, plus des deux tiers étant alors employés dans le monde en développement.
Parallèlement cependant, l’augmentation des taux de scolarisation et, dans certains cas, la croissance de la population d’âge scolaire ont engendré des besoins grandissants. Et le déficit en matière d’enseignants continue à être particulièrement marqué en Asie du Sud et dans la plupart des pays africains. Ces régions ne sont toutefois pas les seules à être concernées par ce phénomène.
A l’occasion de la Journée mondiale des enseignants, il y a quelques semaines, John Daniel, sous-directeur général pour l’éducation à l’Unesco l’a souligné : « Le monde aura besoin d’environ 15 millions de nouveaux enseignants au cours des dix prochaines années ». Une pénurie qui touche toutes sortes de pays, riches ou pauvres, et de toutes régions. Un exemple : selon John Daniel, les Etats-Unis devront recourir à environ deux millions d’enseignants de plus durant cette période.

Sous l’effet de la pression démographique

S’il est mondial, ce problème n’en est pas pour autant uniforme. L’étude publiée examine ainsi les besoins en enseignants de treize pays en développement (Argentine, Brésil, Chili, Egypte, Indonésie, Malaisie, Pérou, Paraguay, Philippines, Thaïlande, Tunisie, Uruguay, Zimbabwe) ces dix prochaines années. Concernant l’enseignement primaire, ces projections indiquent que trois d’entre eux, le Brésil, la Tunisie et la Thaïlande, ne devraient pas connaître de besoins supplémentaires. Les neuf autres en revanche auront à augmenter leur corps enseignant de 1 à 24 % afin d’assurer un accès universel à l’éducation. Et même si la plupart, mis à part le Paraguay et les Philippines, ne seront pas confrontés à une augmentation de leur population en âge d’être scolarisée dans le primaire.
La situation se présente tout autrement dans le secondaire où, dans neuf des treize pays étudiés, la pression démographique nécessitera le recours à davantage de professeurs uniquement pour maintenir les taux actuels de scolarisation. Au Chili, aux Philippines et au Zimbabwe, ces besoins supplémentaires dépasseront 10 % des effectifs actuels, et même 20 % en Malaisie et au Paraguay. Des chiffres qui soulignent à quel point il sera difficile à ces pays d’améliorer sensiblement leur taux de scolarisation dans le secondaire ces prochaines années. Par exemple, le Zimbabwe aurait à recruter 76 % d’enseignants supplémentaires (soit plus de 23 000) d’ici 2010 pour se hisser au niveau des pays les plus performants du groupe en la matière (Brésil, Chili et Pérou) et scolariser 87 % des enfants en âge de l’être.

Des situations différentes mais un même défi

Par ailleurs, les conditions d’enseignement, qui déterminent également les besoins en termes de personnel, diffèrent considérablement d’un pays à l’autre. Ainsi, le nombre d’élèves par enseignant en primaire peut aller de 18 en Russie jusqu’à 40 au Zimbabwe – un rapport qu’il devient difficile d’augmenter dans ce dernier cas, sans risquer une détérioration de la qualité de l’enseignement. La charge de travail imposée aux enseignants est également variable. Quelques exemples : dans le primaire, le nombre d’heures de cours assurées par an ne dépasse pas 700 au Paraguay, alors qu’il atteint 975 au Zimbabwe, et dépasse 1 200 en Indonésie.
Quoiqu’il en soit, former un corps enseignant suffisant pour satisfaire ces besoins ne sera pas chose facile. Car, ainsi que les auteurs du rapport le remarquent, les enseignants de demain devront être dotés de qualifications bien adaptées afin de répondre aux exigences de plus en plus fortes à leur égard, en matière de connaissances, de savoir-faire pédagogique ou même de maîtrise des nouvelles technologies. Mais leurs salaires et leurs conditions de travail devront également être suffisamment compétitifs pour attirer et retenir des professionnels compétents.


Teachers for Tomorrow’s Schools, Analysis of the World Education Indicators – Edition 2001, Unesco-UIS/OCDE.

Catherine Le Palud





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