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12/10/2000

La dyslexie, un trouble de l’apprentissage à ne pas négliger

(MFI) Malgré une intelligence normale, les enfants atteints de dyslexie rencontrent les plus grandes difficultés dans l’acquisition de la lecture et de l’écriture. Non rééduquée, la dyslexie est donc souvent à l’origine de graves échecs scolaires. Cependant, dans la plupart des pays d’Afrique subsaharienne, les moyens et le personnel qualifié manquent pour venir en aide à ces enfants.

La première fois que Marc est venu voir Meryam Harket, l’orthophoniste qui le suit depuis plusieurs années, « il était incapable de lire et d’écrire alors qu’il était déjà en CM1, raconte-t-elle ; il avait déjà redoublé et était en situation de grave échec scolaire. Le problème de ce petit garçon, c’est qu’il connaissait ses lettres, mais était incapable de les transformer en sons. » Pour la spécialiste, le diagnostic ne fait pas de doute : Marc souffre d’une sévère dyslexie, un trouble dont l’origine est encore mal connue et qui se caractérise par des difficultés de déchiffrage et de compréhension du langage écrit.
« L’idéal, explique-t-elle, c’est de dépister ce problème le plus tôt possible. » Car plus on attend, plus la rééducation est longue et difficile et, surtout, plus l’enfant souffre de ses difficultés. Il risque alors de perdre toute confiance en lui et de renoncer. « Certains enfants en viennent à refuser catégoriquement d’ouvrir un livre et rejettent tout ce qui est scolaire, synonyme d’échec pour eux », confirme Meryam Harket.

Besoin d’encouragement et de compréhension

Il est par conséquent important de ne pas négliger certains signes. Car la dyslexie peut se repérer très tôt, avant même le début de l’apprentissage de la lecture. En effet, les enfants qui en sont atteints présentent souvent des troubles de la parole, avec des difficultés dans l’enchaînement des sons (« lirve » au lieu de « livre » par exemple), un retard de langage ou des difficultés de repérage dans le temps et dans l’espace. C’est cependant quand l’enfant apprend à lire que le trouble est le plus facilement détecté. Il se traduit alors par des confusions visuelles (entre le « b » et le « d », le « m » et le « n »…) et auditives (entre le « t » et le « d », le « f » et le « v »…), des inversions de sons (« tri » devenant « tir » par exemple), des transformations de mots. Si ces erreurs sont tout à fait normales en début d’apprentissage, elles doivent cependant alerter les parents et l’enseignant lorsqu’elles s’installent.
Les troubles dyslexiques sont d’intensité extrêment variable. Sévères, ils peuvent aller jusqu’à empêcher l’acquisition de la lecture et de l’écriture – le dyslexique étant dans l’incapacité de transcrire à l’écrit ce qu’il entend. Mais même atteint plus légèrement, l’enfant dyslexique est fortement pénalisé dans sa scolarité du fait de ses difficultés de compréhension et de transcription de la langue écrite. Des difficultés qui ne sont en aucune façon liées à de quelconques déficiences intellectuelles. « En dehors de leur dyslexie, ce sont des enfants comme les autres, confirme Meryam Harket, ils sont vifs et ont de bonnes capacités d’adaptation. Ils ont cependant, encore plus que les autres, besoin d’encouragement et de compréhension de la part de leur entourage. Mais bien pris en charge, ils sont tout à fait capables de réaliser leurs projets scolaires et professionnels. »

Former les éducateurs

En Afrique subsaharienne cependant, cette prise en charge s’avère souvent problématique, faute de structures adaptées et de personnels qualifiés, ainsi que le déplore Brigitte Marcotte, présidente de l’association française Orthophonistes du Monde. Depuis 1993, son association organise des missions de formation auprès d’éducateurs, notamment en Afrique. « Nous favorisons également la venue de jeunes en France pour leur permettre de suivre des études d’orthophonie, indique-t-elle, mais ce qu’on souhaiterait à terme, c’est que chaque pays mette en place un cursus d’étude dans cette spécialité pour qu’il puisse développer la profession. » Cependant, reconnaît Brigitte Marcotte, « la dyslexie vient souvent au second plan dans l’ordre des priorités. D’autres besoins paraissent plus urgents. Pourtant, quelqu'un qui a une dyslexie profonde, c’est aussi un handicap réel, avec de lourdes conséquences pour son développement et son apprentissage ».

Catherine Le Palud





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