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18/01/2001

Comment lutter contre l’échec scolaire

(MFI) L’échec scolaire pourrait, dans un certain nombre de cas, être évité. Deux enseignants, Xavier Chartrain et Bruno Hubert, proposent plusieurs pistes aux parents et aux enseignants pour le prévenir. Car, pour eux, la réussite dépend notamment du rapport que l’élève établit avec l’école et ce qu’il y apprend.

« Quelle note as-tu eue aujourd’hui ? » Voilà très souvent la question qui revient lorsque les parents interrogent leurs enfants sur leur journée à l’école. Une préoccupation qui reflète surtout l’inquiétude des parents, qui ont le sentiment que les résultats scolaires peuvent avoir des conséquences importantes sur l’avenir de leurs enfants. Pourtant, estiment Xavier Chartrain et Bruno Hubert, auteurs du livre Prévenir l’échec scolaire (1), en focalisant son intérêt sur ce seul aspect des choses, on risque d’induire chez l’élève l’idée que là se trouve la finalité de l’activité scolaire.
Les deux enseignants observent ainsi que pour de nombreux jeunes, « travailler à l’école, c’est avant tout « faire leur métier d’élève », c’est à dire écouter, lever le doigt, être à l’heure, tenir correctement leur classeur, répondre à la consigne, etc. ». Certes, ces élèves ne posent pas de problèmes à leurs professeurs, ils peuvent même faire illusion pendant un certain nombre d’années et avoir des résultats tout à fait corrects. Jusqu’au moment où ils décrochent peu à peu pour s’enfoncer inexorablement dans la spirale de l’échec.

Un gouffre entre les intentions du prof et ce qu’en comprend l’élève

De nombreuses enquêtes auprès des élèves, rapportées par les auteurs, montrent en effet qu’un grand nombre ne saisissent ni le sens ni l’enjeu des exercices proposés. C’est par exemple le cas de Julien, qui explique qu’il a fait un « bon de commande » en cours d’informatique, alors qu’il s’agissait de découvrir les fonctions de base d’un tableur. On voit bien que très souvent il y a un gouffre entre les intentions de l’enseignant et ce qu’en comprend l’élève.
Or, pour Xavier Chartrain et Bruno Hubert, l’institution scolaire porte là sa part de responsabilité. Trop souvent, les enseignants admettent, sans la remettre en cause, la règle tacite qui veut que « dans une classe, quels que soient les élèves, il y a un tiers des élèves en échec, un tiers des élèves moyens, un tiers des élèves en réussite »… Une règle qu’il est pourtant possible de mettre en défaut, selon eux, à condition de permettre aux enfants de donner du sens à leurs apprentissages et de s’approprier le savoir. Car tous les enfants ne possèdent pas d’emblée les clés du fonctionnement scolaire. Ce n’est sans doute pas un hasard si les enfants d’enseignants sont souvent parmi ceux qui réussissent le mieux scolairement.

Faire « le pont » entre ce qu’on apprend en classe et la « vraie » vie

Mais comment aider un élève à apprendre à apprendre ? L’une des pistes proposées par les auteurs est par exemple de lui permettre de s’exprimer sur ses apprentissages. Il est ainsi important qu’enseignants et parents prennent le temps de demander à l’enfant : « Qu’as-tu appris aujourd’hui, ou dans tel cours ? » Une démarche qui l’aidera à repérer l’essentiel, à prendre du recul par rapport aux multiples activités effectuées et d’en percevoir les enjeux.
Autre conseil : inciter l’enfant à reformuler ses leçons avec ses propres mots. On peut ainsi lui demander de réexpliquer un cours, livre fermé, en l’encourageant à utiliser les moyens les plus variés, dessins, schémas, anecdotes, analogies, etc… Car, comme le soulignent les auteurs, « apprendre, c’est s’approprier des savoirs ». Or, ce mode d’appropriation peut être très différent d’un enfant à l’autre. Il peut donc être intéressant de permettre aux élèves d’échanger en classe sur ce que chacun a compris du cours et sur ses propres techniques d’apprentissage.
Enfin, il est essentiel d’apprendre à l’enfant à faire des ponts entre ses diverses connaissances, à établir des liens entre ce qu’il apprend dans différentes matières, mais aussi ce qu’il peut entendre à la radio, à la télévision ou lire dans un journal. La démarche lui permettra de donner du sens à ses connaissances et de les mobiliser pour répondre à des problèmes nouveaux. Car là est le but de tout apprentissage : aider l’enfant à s’approprier des outils dont il puisse se servir de façon autonome, éviter qu’il ne soit que le réceptacle passif d’une somme de connaissances qu’il empile sans en comprendre ni le sens ni l’intérêt.


Prévenir l’échec scolaire, de Xavier Chartrain et Bruno Hubert, éditions Chronique Sociale.

Catherine Le Palud





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