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22/12/2000

L’ordinateur multimédia ne remplace pas un bon professeur

(MFI) Quel est l’apport des technologies de l’information et de la communication en matière d’apprentissage ? Pour les élèves, c’est clair : elles peuvent enrichir considérablement l’enseignement, à condition toutefois que les enseignants soient bien formés à leur utilisation. Si elles apportent un complément intéressant, ces nouvelles technologies ne sauraient pourtant remplacer la relation directe avec un professeur.

Si l’utilisation des nouvelles technologies de l’information progresse dans le milieu scolaire, de nombreuses questions continuent à se poser quant à leur impact sur l’apprentissage. Le monde enseignant se montre souvent partagé entre l’enthousiasme pour ces nouveaux moyens d’accéder à la connaissance, et l’inquiétude face aux changements que ces techniques ne manqueront pas d’induire sur les habitudes, les savoir-faire et la relation maître-élève, certains craignant un effacement du rôle de l’enseignant. Face à ces interrogations, le Centre pour la recherche et l’innovation de l’OCDE a procédé à une enquête (1) auprès des utilisateurs : des jeunes âgés de 17 à 20 ans, originaires de divers pays de l’organisation, ont ainsi été interrogés sur leur utilisation des CD-Rom et d’Internet, afin d’en mieux comprendre les avantages et les inconvénients.

Très grande richesse documentaire

D’une façon générale, les étudiants reconnaissent nombre de qualités à ces nouveaux moyens d’apprentissage, et en premier lieu sans doute, la richesse documentaire qu’ils apportent. Ainsi, un grand nombre mettent en avant l’accès à une grande diversité de sources d’informations : articles de presse ou discours, documents visuels ou sonores d’époque sont par exemple particulièrement appréciés en histoire. Selon ces élèves, les possibilités multimédia leur permettent d’approfondir leurs connaissances davantage qu’ils ne pourraient le faire avec les méthodes traditionnelles.
Elles peuvent également faciliter la compréhension. Dans les matières scientifiques notamment, la variété des illustrations, sous forme de schémas, courts métrages, dessins animés ou simulations, aide souvent à saisir des notions qui, présentées de façon purement livresque, ont tendance à rester abstraites et floues dans l’esprit des élèves. L’un des jeunes interrogés a ainsi particulièrement apprécié un CD-Rom de mathématiques, expliquant que « ça peut être très amusant quand des fonctions mathématiques un peu sèches sont présentées sous forme d’images ! »

Une approche où domine le ludique

Car c’est là un autre aspect qui revient très souvent dans les commentaires des étudiants : le plaisir que leur procurent ces nouvelles technologies en leur offrant des situations d’apprentissage plus conviviales. Beaucoup jugent cette approche plus agréable, moins ennuyeuse, plus stimulante intellectuellement, même si certains admettent que l’aspect ludique l’emporte parfois au détriment du contenu, qui peut se révéler superficiel.
Un certain nombre de réserves sont en effet formulées par les élèves. Ainsi, même si les CD-Rom sont jugés comme un moyen facile et rapide de trouver de l’information, leur utilisation s’avère en fait limitée dans la mesure où le champ de connaissances couvert est certes souvent vaste mais manquant de profondeur et parfois de sérieux. Et beaucoup d’étudiants jugent qu’ils complètent les activités traditionnelles d’enseignement sans toutefois pouvoir les remplacer. Un certain nombre n’apprécient d’ailleurs pas les situations d’apprentissage autonome. Beaucoup ont un sentiment d’impuissance en cas de blocage, comme l’explique l’un d’eux : « Quand j’apprends sur CD-Rom, s’il y a quelque chose que je ne comprends pas, je ne peux pas demander d’explications et je ne suis pas capable de corriger mes erreurs. C’est un vrai problème. »

La formation des enseignants est déterminante

De la même façon, Internet est souvent considéré par les élèves comme un moyen d’apprentissage très puissant mais, écrivent les auteurs de l’étude, « ils ne le trouvent pas systématiquement plus efficace que les méthodes traditionnelles ». Si « son usage semble favoriser la recherche, l’analyse et la synthèse de l’information, l’activité interdisciplinaire et le travail en groupe, (…) il peut aussi aller à l’encontre du but recherché, et même être à l’origine de graves problèmes. » Les principaux handicaps relevés concernent le manque de fiabilité des sources et, face à la surabondance des données sur Internet, la difficulté de cerner l’information pertinente. Certains finissent même par se détourner de ce moyen de documentation pour revenir aux sources traditionnelles, livres et encyclopédies.
D’une façon générale, il semble bien cependant que l’intérêt que trouvent les jeunes dans l’utilisation de ces technologies dépende en grande partie de la préparation de leur enseignant à ce mode d’apprentissage. Pour réussir, il est en effet indispensable que ce dernier dispose des compétences techniques de base mais également des aptitudes pédagogiques propres à ce moyen d’enseignement. Sinon, les résultats risquent d’être décevants et l’expérience frustrante pour tout le monde, professeur et étudiants.

Catherine Le Palud

(1) Que pensent les élèves de l’utilisation des technologies de l’information et de la communication pour apprendre ?, rapport du Centre pour la recherche et l’innovation (CERI) de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), décembre 2000.





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