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23/11/2000

Accueil des étudiants étrangers en France : peut mieux faire

(MFI) Après plusieurs années de baisse, la rentrée 1999 a été marquée par une reprise des inscriptions des étudiants étrangers dans les universités françaises, tendance qui devrait se confirmer cette année. Mais si des mesures ont été prises pour faciliter leur venue, certains se plaignent toujours des difficultés rencontrées tout au long de leur séjour.

Près de 129 000 étudiants étrangers se sont inscrits dans des universités françaises à la rentrée 1999. Un nombre en augmentation (de 5,9 % par rapport à l’année précédente), alors qu’il ne cessait de diminuer depuis 1994. Cette tendance à la reprise, qui devrait d’ailleurs se confirmer en 2000, se traduit également par une progression de la part de la population étrangère dans les effectifs étudiants en France, part qui s’élève à 9,2 % (elle oscillait entre 12 % et 14 % des inscrits dans les années soixante-dix).
Des chiffres encourageants donc après une longue période de déclin, dans lesquels le ministère de l’Education nationale voit notamment l’effet des mesures prises ces dernières années pour faciliter l’obtention de leur visa par les étudiants. Outre la simplification des procédures, tout refus de visa pour études doit ainsi désormais être justifié. Le député Alain Claeys, auteur l’an dernier d’un rapport parlementaire sur l’accueil des étudiants étrangers en France, souligne pour sa part le rôle de l’agence Edufrance, dont la vocation est de promouvoir l’offre de formation française à l’étranger, ainsi que « les initiatives prises récemment en vue, notamment, d’améliorer la lisibilité des diplômes délivrés en France ».

Davantage de bourses

Parallèlement, on assiste depuis quelques années à une augmentation du nombre des bourses d’étude attribuées par le gouvernement français, notamment avec la mise en place de nouveaux programmes d’excellence. C’est le cas par exemple du programme Eiffel, lancé en novembre 1998, dont l’objectif est d’attirer l’élite, surtout des pays émergents d’Asie et d’Amérique latine, dans les universités de renom et les grandes écoles françaises. L’Afrique n’est pas négligée pour autant : le nombre de bourses attribuées à ses étudiants a lui aussi progressé régulièrement, pour s’établir à plus de 5 000 en 1999 après une hausse de 5 % par rapport à 1998.
Des étudiants boursiers qui bénéficient en outre de conditions d’accueil et d’études très favorables. Ainsi que l’explique Antoine Tollet, responsable de la communication d’Egide, l’organisme qui prend notamment en charge l’ensemble des boursiers africains, « ces étudiants sont complètement accompagnés dès leur arrivée et tout au long de leur séjour ». Problèmes de logement, tracasseries administratives leur sont donc épargnés contrairement à la grande masse des étudiants étrangers qui financent leurs études sur leurs propres deniers.

Attention à la concurrence internationale

Pour ceux-là en revanche, le séjour en France s’apparente encore à « un véritable parcours du combattant », rapporte Benoît Bardet, chef du service communication de la Cité internationale universitaire de Paris, qui vient d’organiser un colloque sur le thème « Etre étudiant étranger au XXIe siècle » à l’occasion de son 75e anniversaire. « Leurs difficultés sont de plusieurs ordres, explique-t-il. En plus de celles liées aux nombreuses démarches administratives qu’ils doivent effectuer et qui ne leur sont en rien simplifiées, il y a aussi les obstacles qu’ils rencontrent lorsqu’ils veulent travailler, puisque leur statut ne leur permet pas de travailler plus de 19,5 heures par semaine. Or cette réglementation ne convient pas aux étudiants qui auraient besoin de travailler à plein temps pendant leur congé d’été pour payer leur séjour. Beaucoup se plaignent également des conditions d’accueil dans les universités françaises, où rien n’est prévu pour faciliter leur adaptation et où les professeurs se montrent souvent peu disponibles à leur égard .»
Un malaise dont on commence à prendre conscience en France, d’autant que la concurrence internationale se fait là aussi sentir de plus en plus vivement. Les universités américaines notamment exercent un attrait croissant. Ainsi, lors de la dernière rentrée, les inscriptions d’étudiants d’Afrique subsaharienne y ont augmenté de 15 %, un taux de progression plus important que pour toute autre région du monde.

Catherine Le Palud





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