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25/10/2001

Dédramatiser le redoublement pour le réussir

(MFI) Perçu comme une sanction ou comme l’annonce de l’échec de toute une scolarité, le redoublement est souvent mal vécu par les familles. Pourtant, bien réfléchie, préparée et comprise, cette mesure constitue au contraire une chance qui permet à l’élève de repartir sur de nouvelles bases. Il est important de dédramatiser la situation et de rassurer son enfant.

« Les parents ont un rôle primordial dans la réussite d’un redoublement », affirme Richard Redondo, psychologue scolaire à Marseille. « Quand les parents sont sereins et que l’enfant a compris le pourquoi de cette mesure, cela se passe généralement bien. » De nombreux professionnels reconnaissent d’ailleurs la nécessité d’impliquer les familles dans la décision afin d’obtenir leur adhésion.
Ainsi, pour Ghislaine Vigne, conseillère pédagogique, il est capital qu’il y ait dialogue et travail d’explication entre l’école et la famille d’une part, entre les parents et l’enfant d’autre part. Pour que l’élève vive sa situation au mieux, « il faut donc d’abord que les parents soient convaincus que c’est la meilleure solution pour leur enfant. Et éviter qu’ils ne prennent cela comme une sanction, une injustice ou un échec personnel ».
Car de nombreux parents ont besoin d’être eux-mêmes rassurés sur le sens et les implications de cette décision. « Il y a une grande charge émotionnelle liée à la scolarité de son enfant », observe Richard Redondo. Le redoublement peut en effet être perçu par certains comme une année de perdue, voire comme une remise en cause des projets d’avenir concernant l’enfant. D’autant que, « de plus en plus, les parents sont angoissés par ce qu’ils appellent " la carrière scolaire " de leur enfant », note-t-on à l’Ecole des Parents et des Educateurs, une association spécialisée dans le conseil téléphonique aux parents.

Première nécessité : que l’enfant accepte

Il est donc important en premier lieu que les parents eux-mêmes dédramatisent la situation, pour pouvoir en parler avec l’enfant dans les termes les plus positifs. Car « il faut qu’il soit partie prenante, souligne Catherine Pouget, professeur de français en collège, il n’y a pas de redoublement réussi si l’élève ne l’a pas accepté ». Attention donc à ne pas le culpabiliser pour ses mauvais résultats, à ne pas les comparer avec ceux, meilleurs, de ses frères et sœurs, par exemple. « L’enfant est fragilisé, explique Claudie Peyrebrune, psychologue scolaire, il peut développer des sentiments d’échec, d’infériorité, d’impuissance ; il faut y être très attentif et veiller à ne pas l’humilier, les conséquences peuvent alors être dramatiques. »
A l’inverse, lorsque les parents discutent calmement avec l’enfant de ses difficultés scolaires, qu’ils analysent ensemble leurs causes et qu’ils présentent le redoublement comme une chance, l’occasion de faire une pause pour lui permettre de mieux apprendre, l’enfant est en fait souvent soulagé. « Il faut bien se dire que rapporter systématiquement des mauvaises notes à la maison, se voir à la traîne en classe, est difficile à vivre pour un élève. Redoubler, ça peut lui permettre d’être plus à l’aise, mieux dans sa peau », indique Richard Redondo. « Et dans certains cas, le résultat est quasi miraculeux, confirme une enseignante; des enfants, timides et pas sûrs d’eux jusque-là, se mettent à participer à l’oral et deviennent tête de classe… »

Valoriser ses progrès, surtout en début d'année, pour lui redonner confiance

L’essentiel, à la maison comme à l’école, est donc d’aider le redoublant à retrouver sa confiance en lui. Et rien de tel pour cela que de lui témoigner la confiance qu'on lui porte ! Autant éviter donc les manifestations d’anxiété, par exemple l’accabler d’exercices supplémentaires pour s’assurer de sa bonne compréhension. Car s’il est conseillé de rester attentif, il faut cependant éviter d’ajouter une pression supplémentaire sur les épaules de son enfant. En revanche, « il est capital, surtout en début d’année, de valoriser tous ses progrès, même minimes », conseille Jean-Joseph Julaud, enseignant et auteur de guides pratiques pour les parents. « Il ne faut surtout pas lui dire, lorsqu’il ramène des bonnes notes : c’est normal puisque tu redoubles ! Rien de tel pour le décourager », insiste Ghislaine Vigne. Elle estime en outre que si l’un des parents a vécu un redoublement qui s’est bien passé, il peut être bénéfique d’en parler avec l’enfant, pour lui montrer qu’« un redoublement n’est, la plupart du temps, qu’un incident de parcours qui ne compromet pas la suite de sa scolarité ».
Et puis, « les parents peuvent insister auprès de leur enfant sur ses qualités qui ne sont pas les plus sollicitées dans le domaine scolaire, mais qui lui permettront de s’épanouir dans un futur métier : sens du contact, habileté manuelle, aptitudes artistiques ou sportives… » suggère Jean-Joseph Julaud car, comme le rappelle cet enseignant : « La réussite dans la vie n’est pas seulement liée à l’école ». Encore faut-il s’en convaincre quand on est parent…

Catherine Le Palud





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