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13/03/2003
Le français en Afrique : De Jean Dard aux Etats généraux de Libreville

(MFI) En près de deux siècles, l’enseignement du français en Afrique n’a connu que trois changements majeurs.

1817 : Le français arrive en Afrique

C’est en 1817 que Jean Dard ouvre la première école d’Afrique noire francophone, à Saint-Louis, au Sénégal. Son but est de promouvoir ce qu’on appelle à cette époque « l’enseignement mutuel ». Il s’agit d’une méthode pédagogique qui permet à un seul enseignant de former de très nombreux élèves à la fois. Au Sénégal où il l’expérimente, le succès est immédiat : il crée un attrait des jeunes Sénégalais pour l’Ecole, qui fera rapidement des émules dans les autres colonies. Les enseignements de Jean Dard s’appuient beaucoup sur les langues nationales. Il publie à cet effet, en 1826, un Dictionnaire français-wolof et une Grammaire wolof. Pendant un siècle, l’enseignement de la langue française en Afrique, principalement orchestrée par les missionnaires, s’inspirera principalement de ce modèle.

Années 1930 : les langues nationales passent de mode

Dans les années 1930, les enseignements en langues nationales sont abandonnés suite une volonté conjuguée des jeunes scolarisés africains et de l’école coloniale qui se met en place. Les jeunes scolarisés africains considèrent l’enseignement prôné par Jean Dard et ses disciples comme réducteurs, pendant que les colonisateurs, qui veulent former une « élite de collaborateurs », souhaitent une plus grande assimilation des jeunes cadres africains. La transition entraîne une crise profonde de l’enseignement, car de nombreux jeunes ont du mal à apprendre le français. Mais il en sortira tout de même une exceptionnelle quantité de lettrés, qui feront les beaux jours de la littérature africaine des années 1950 et 1960. Les Senghor, Camara Laye, Cheikh Hamidou Kane ou Mongo Beti sont là pour l’illustrer.

Années 1960 : Les programmes s’africanisent

En 1966 à Madagascar, une réunion des ministres de l’Education des pays francophones accouche de ce qu’on a appelé la « Réforme des experts de Tananarive ». Elle consiste en l’africanisation tout au moins d’une partie des programmes africains. Des auteurs africains sont introduits dès cette période dans les programmes et la distinction entre littérature africaine et littérature française est clairement faite dans les écoles. Tananarive apporte aussi une petite révolution : l’enseignement devient tout aussi littéraire que thématique. En clair, les programmes de français intègrent l’étude de la forme (le style et le genre) que le fond (le sens, le contenu du texte, etc.).
Les programmes en vigueur continuent de s’appuyer sur cette « Réforme des experts de Tananarive », dont les professeurs de français et tous les autres acteurs de cette langue en Afrique, signalaient l’essoufflement depuis la fin des années 1980.

Jackson Noutchié-Njiki

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