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03/07/2003
Vacances scolaires : l’activité tend à supplanter le repos

(MFI) L’année scolaire touche à sa fin. De plus en plus nombreux sont les élèves qui sacrifient une partie de leurs grandes vacances sur l’autel du savoir. Les cours de vacances font désormais partie des rendez-vous incontournables.

« Les vacances, c’est que pour se reposer ! » : cette formule-choc est affichée depuis le début du mois de juin dans de nombreuses rames du métro parisien. Un slogan qui semble inviter les parents à laisser leurs rejetons profiter pleinement des vacances. Mais qui relance la polémique autour des vacances scolaires. Sont-elles réservées exclusivement au repos ? Ou doivent-elles être partagées entre le repos et l’activité intellectuelle ? Il y a deux décennies, la période qui suivait la proclamation des résultats de juin était entièrement consacrée au repos. Les élèves la mettaient à profit pour se livrer totalement à des activités ludiques (jeu de dames, de cartes…), sportives (football, basket, etc.) et même champêtres. Pendant trois mois, ils ne faisaient que ça.
Aujourd’hui, la donne change. De Douala à Dakar, Brazzaville ou Libreville, les vacances scolaires ne sont plus tout à fait des moments de repos. En septembre au Sénégal, en juillet-août au Cameroun ou au Gabon, les élèves contraints par leurs parents de reprendre les chemins de l’école se comptent par centaines de milliers. Pendant un ou deux mois, ils doivent suivre des cours de vacances. Ceux-ci ont pour objectif d’apporter à chaque élève ce qui lui manque pour aborder en toute sérénité le passage d’une classe à une autre ou pour combler les lacunes ayant été à l’origine du redoublement.

Mathématiques et français, les matières principales

« Nous proposons ce suivi pédagogique aux élèves dont la moyenne est faible », explique Alain. Et cet enseignant gabonais d’ajouter : « Nous voulons leur faire comprendre des notions non et/ou mal assimilées, et qui leur posent un handicap par rapport au niveau requis dans leur classe par le Programme officiel de l’Education nationale. » Les mathématiques et le français arrivent largement en tête des matières enseignées aux élèves de la sixième à la première.
Dans les structures sérieuses, les cours de français et de mathématiques sont dispensés par des professeurs certifiés ou des enseignants jouissant d’une longue expérience professionnelle. Généralement, ici, le contenu des programmes est issu des textes officiels du ministère de l’Education nationale, et plus précisément de la Direction de l’enseignement secondaire. « Pour les élèves qui vont entrer en sixième ou en seconde, nous évaluons et vérifions les notions qu’ils ont acquises durant le cycle primaire ou le premier cycle du secondaire », affirme Yacine, enseignante sénégalaise. Il s’agit donc de la révision et de la consolidation des acquis du cycle précédent. En outre, les enseignants essaient d’aider ces jeunes, qui s’inscrivent pour la première fois au Collège ou commencent le second cycle du secondaire, à s’adapter à de nouvelles contraintes, de nouvelles règles comportementales et leur apprennent à être autonomes.
Les cours sont, en général, dispensés dans la matinée, de 8 h à midi. Les professeurs révisent la période scolaire écoulée par des tests d’évaluation. « De 8 h à 9 h 45, c’est le cours de français ; et de 10 h à midi, nous faisons les maths », indique Stéphane, professeur de mathématiques et responsable des cours de vacances dans un collège de Brazzaville. Et de préciser : « A chaque corrigé, les enseignants effectuent une détermination personnalisée des acquis et adaptent leur pédagogie en fonction des résultats obtenus ; l’objectif est d’effectuer un parcours pédagogique et un soutien scolaire personnalisé, en accompagnant chaque élève pour qu’il atteigne le niveau requis et aborde l’année scolaire suivante dans des conditions optimales. »

Attention à l’arnaque !

Au Sénégal, très souvent, les cours de vacances sont donnés dans les quartiers par des bénévoles. Les élèves suivis ne versent pas d’argent. Ce n’est pas le cas dans la plupart des autres pays. Au Cameroun, dans certains établissements, chaque élève paie 2 000 F CFA par semaine ; dans d’autres, le tarif est de 5 000 F CFA par mois. Au Gabon, le taux varie entre 8 000 et 10 000 F CFA par mois. « Les gouvernements ont coupé nos salaires ; aujourd’hui, nous touchons des salaires de catéchistes, alors, les cours de vacances nous aident à arrondir les fins de mois », explique Pierre-Roger, un enseignant camerounais.
Les cours de vacances constituent ainsi une importante source de revenus pour certains enseignants. C’est aussi malheureusement un domaine dans lequel des arnaqueurs professionnels peuvent sévir. En effet, dans de nombreuses grandes villes, des individus n’ayant aucune formation d’enseignant organisent des cours de vacances. Ils fabriquent de toutes pièces des cachets et des documents, et recrutent des agents qui se chargent de convaincre des parents naïfs d’inscrire leurs enfants à ces cours. Dans la plupart du temps, dès que ces pseudo-enseignants encaissent les frais d’inscription, ils prennent la clé des champs. Mais parfois les plus téméraires vont jusqu’à dispenser effectivement des cours sans aucun rapport avec le Programme officiel. « Ils bourrent le crâne des enfants et ne leur enseignent rien, souligne une mère victime d’arnaque. Et comme si cela ne suffisait pas, ces faux professeurs passent le plus clair de leur temps à faire la cour à nos filles qu’ils détournent à la fin de ces soi-disant cours. » A quelques jours du démarrage des cours de vacances, il est donc impérieux que les parents soient vigilants et évitent de confier leurs rejetons à ces aventuriers des temps modernes.

Gervais Nitcheu

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