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30/04/2004
Elargissement de l'Europe : le défi francophone
Un plan d’action contre le « franco-pessimisme »


(MFI) Face à l’élargissement, en mai prochain, de l’Union européenne à 10 nouveaux Etats membres, la France et plus généralement la Francophonie ont mis en œuvre ces dernières années une série d’actions au nom de la diversité culturelle et linguistique.

Un rapport d’information présenté par le député français Michel Herbillon soulignait en juin dernier que le déclin de la langue française en Europe « est une réalité mais en aucun cas une fatalité ». Il est vrai que la situation est préoccupante, surtout depuis l’élargissement en 1995 à l’Autriche, la Finlande et la Suède, pays où l’anglais est la première langue étrangère. L’arrivée des trois nouveaux membres s’est traduite par un décrochage entre l’anglais et le français au sein des institutions européennes. Ainsi, alors que 58 % des documents de la Commission étaient rédigés initialement en français en 1986, la proportion passait à 30 % en 2001, l’anglais ayant acquis la place prépondérante. La situation du français est encore plus défavorable au Conseil européen. Dans le même temps, « les infractions au régime linguistique » sont devenues de plus en plus fréquentes : annonces de recrutement spécifiant que les candidats doivent obligatoirement être de langue maternelle anglaise, multiplication des appels d’offres en anglais et existence de plusieurs sites Internet qui ne sont disponibles qu’en anglais, l’exemple le plus flagrant étant celui de la Banque centrale européenne.
L’action de Paris en faveur du français s’est déployée en particulier avec l’appui de la Francophonie à travers le lancement d’un « Plan pluriannuel en faveur du développement de la langue française, dans le contexte pluriculturel et plurilingue des institutions de l’Union européenne » signé le 11 janvier 2002 par la France, le Luxembourg et la Communauté française de Wallonie-Bruxelles. Ce plan, mis en œuvre par l’Agence intergouvernementale pour la francophonie (AIF), prévoit notamment des mesures en faveur de la formation en français de fonctionnaires des institutions européennes et des pays candidats, la formation d’interprètes et de traducteurs francophones ainsi que la diffusion de logiciels d’aide à la rédaction administrative, notamment sous forme de correcteurs de français.


Enseignement obligatoire de deux langues étrangères



« Le travail de traduction, qui représentait une valeur annuelle de 2 euros par citoyen de l’Union européenne à Quinze, passera à 3 euros avec l’élargissement à 25 », souligne Stéphane Lopez, chargé de la mise en oeuvre du plan d’action au sein de l’AIF. L’UE fonctionne à présent avec 11 langues officielles. Il y en aura 20 à partir de l’élargissement. Lopez s’élève contre le « franco-pessimisme » : 5 des 10 nouveaux pays membres de l’UE ont déjà le statut d’observateur au sein de la Francophonie, ce qui, selon lui, « renforcera le groupe francophone de l’Union européenne ». D’autant que d’autres membres de l’UE comme la Grèce ou l’Autriche et la Hongrie (qui fait partie des 10 nouveaux venus), ont déjà exprimé le souhait de devenir des membres associés ou des observateurs de l’OIF (Organisation internationale de la Francophonie).
Pour lui comme pour les auteurs des différents rapports sur la question, le français sera d’autant plus présent en Europe que les systèmes éducatifs nationaux établiront l’enseignement obligatoire de deux langues étrangères dans le secondaire, ce qui n’est aujourd’hui le cas que dans 7 pays de l’Union. Pour eux, l’exemple de l’Espagne est révélateur : on y recense aujourd’hui 1,3 million d’élèves apprenant le français contre seulement 250 000 en 1998, lorsqu’une seule langue étrangère était enseignée à l’école. Mais, estiment-ils, il est aussi indispensable de favoriser, en France, l’enseignement des langues étrangères, y compris celles des nouveaux pays membres.
« Pour la France, l’enjeu linguistique est primordial, parce que c’est aujourd’hui en Europe que se joue l’avenir du français dans le monde », souligne le rapport Herbillon : « La puissance économique et culturelle que représente l’Union européenne constitue un vecteur incomparable pour la diffusion de notre langue et des valeurs qu’elle véhicule, tout comme la création d’une télévision française d’information à vocation internationale pourrait constituer un outil approprié au renforcement de l’attractivité de notre langue ». Le rapport rappelle en effet que l’Amérique d’une part, et l’Asie d’autre part, utilisent massivement l’anglais, seule l’Afrique restant en partie francophone.

Marie Joannidis


Français-anglais, histoire d’une lutte intra-communautaire

(MFI) Dans la communication interne des institutions européennes, le français est resté prédominant jusqu’en 1973, date de l’adhésion de la Grande-Bretagne et de l’Irlande. Le français est toutefois resté majoritaire jusqu’au début des années 1990, ce pour deux raisons majeures :
– le français était la langue la plus répandue chez les six pays fondateurs ;
– les principales institutions étaient localisées à Bruxelles, Strasbourg et Luxembourg, villes francophones. Mais, au cours des années 1980 et 1990, les facteurs favorables à l’anglais n’ont cessé de s’accumuler et l’élargissement de 1995 à l’Autriche, à la Suède et à la Finlande a incontestablement marqué une rupture avec les années précédentes.
L’usage courant de la langue anglaise dans les pays scandinaves a ainsi conduit à pérenniser une évolution défavorable au français. Celle-ci a été amplifiée par la succession en 1998 et 1999 de présidences assurées par des pays non francophones : en 1999, plus de la moitié des documents de la Commission ont fait l’objet d’une rédaction initiale en anglais. Les parlementaires français ont également déploré que l’anglais ait été généralement la seule langue utilisée lors des négociations d’adhésion des futurs Etats membres. Les documents n’existent pour l’essentiel qu’en anglais et ne sont traduits qu’au moment des conférences ministérielles d’adhésion.

M. J.




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