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11/06/2004
Union africaine : l’épreuve de vérité

(MFI) Pour son troisième sommet, la nouvelle Union africaine (UA), qui a succédé à l’OUA (Organisation de l’unité africaine), doit à présent démontrer qu’elle est capable d’intervenir efficacement dans les conflits qui ensanglantent le continent et qu’elle peut contribuer à son développement dans le cadre du NEPAD.

Les chefs d’Etat et de gouvernement des 53 membres de l’Union africaine réunis du 6 au 9 juillet 2004 à Addis Abeba pour leur sommet annuel ont à examiner les premiers pas du Conseil de paix et de sécurité, officiellement inauguré le 25 mai dernier, jour anniversaire de l’Afrique à l’Onu. « Le Darfour constituera la première épreuve de vérité pour montrer que l’UA peut être plus efficace que l’OUA dans la prévention ou le règlement des conflits africains», souligne-t-on de source diplomatique. Rappelons que les observateurs militaires africains devaient se déployer dans le Darfour, région ensanglantée de l’ouest du Soudan, frontalière avec le Tchad, pour vérifier la situation et contrôler l’accord de cessez-le-feu humanitaire sur le conflit signé à Ndjamena entre autorités de Khartoum et rebelles. Ceci dans le cadre d’une commission de surveillance du cessez-le-feu et de respect des droits de l’homme, composée par des représentants de l’Union africaine, de l’Union européenne, des Etats-Unis, de la médiation tchadienne et des parties soudanaises en conflit.
L’Union européenne et les Américains qui ont réaffirmé, à la réunion du G8 à Sea Island en Georgie, leur volonté de soutenir les efforts africains de maintien de la paix devraient fournir une contribution financière à l’UA, qui pourrait ainsi s’impliquer dans d’autres régions en conflit. Une force africaine de maintien de la paix était déjà au Burundi depuis mars 2003. Elle sera incorporée à celle des Nations unies qui devait la relayer le 1er juin. Le président de la Commission africaine, l’ancien chef d’Etat malien Alpha Oumar Konaré, élu à ce poste au sommet de Maputo, a fait du maintien de la paix une des priorités de son mandat. Il s’est d’ailleurs déjà inquiété de la dernière crise en République démocratique du Congo, de la situation en Côte d’Ivoire et en Somalie, notamment.


Capacité d’ingérence…

Contrairement à l’OUA qui respectait le sacro-saint principe de non ingérence dans les affaires intérieures des Etats membres, l’UA s’est donnée un droit de regard en cas de crise grave même si, pour le moment, il n’est pas question d’aborder officiellement le problème, par exemple, du Zimbabwe… Parallèlement, l’Afrique qui réclame toujours le maintien de l’aide au développement, qu’elle soit publique ou privée, et un allègement de sa dette, doit en retour démontrer qu’elle fait preuve de transparence et de bonne gouvernance. Parmi les principes adoptés dans le cadre du NEPAD, figure notamment le mécanisme d’évaluation par les pairs (intra-africains) des performances accomplies. Déjà 19 pays ont accepté de se soumettre à cet examen qui vise à encourager l’adoption de politiques et de pratiques propices à la stabilité politique, la croissance économique, la responsabilisation, la bonne gouvernance et la démocratie, selon l’aveu même du secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan. Le Ghana est le premier pays à subir ce type d’examen.
Avec la création du Conseil de paix et de sécurité, qui comprend quinze membres, l’UA continue sous la houlette du président Konare à se doter des institutions prévues lors de sa création, processus qui devrait s’achever d’ici 2007. La mise en place du Parlement panafricain, de l’ECOSOCC et de la Cour africaine de justice est en cours et devra se terminer d’ici la mi-2006. Le seuil de ratification du protocole relatif au Parlement panafricain, qui n’aura qu’un rôle consultatif dans un premier temps, a été franchi récemment et l’Assemblée a été mise en place officiellement en mars 2004. La tenue d’une réunion du Parlement sera décidée au sommet d’Addis-Abeba. La mise en place de l’ECOSOCC est également en bonne voie et ses statuts devraient être adoptés par le prochain sommet. Cette institution pourrait être officiellement inaugurée en octobre prochain.
Le protocole concernant la Cour de justice a été mis au point mais n’a pas encore été ratifié par le nombre nécessaire de pays. Les juges seront nommés dès la ratification et les modalités de mise en place de la Cour doivent être achevées d’ici 2007. Concernant les institutions financières prévues par la charte de l’Union africaine – Banque centrale africaine, Institut monétaire africain et Banque d’investissement – la Commission africaine envisage une stratégie par étapes : des embryons de ces institutions pourraient être mis sur pied et développés progressivement vers leur statut définitif avec l’aide technique de partenaires, africains comme la CEA (Commission économique des Nations unies pour l’Afrique) et la Banque africaine de développement (BAD), et étrangers.
Notons encore qu’au sommet de Durban, en juillet 2003, les chefs d’Etat et de gouvernement avaient convenu de créer des « passerelles » entre le secrétariat du NEPAD et la Commission africaine. Le comité de mise en œuvre du NEPAD est pour le moment composé des chefs d’Etat de 20 pays représentant l’ensemble des régions du continent.


Marie Joannidis

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