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10/11/2005
Afrique - France : l’état des crises et conflits

(MFI) L’Afrique continue à être secouée par les crises et les conflits qui frappent au premier chef les populations civiles. Et ce malgré le retour de la paix dans des régions ou des pays dévastés par la guerre civile comme le Sud-Soudan, l’Angola, la Sierra Leone ou le Liberia. Malgré, aussi, les efforts africains et internationaux en cours en Côte d’Ivoire, en République démocratique du Congo (RDC), au Darfour (ouest du Soudan) ou au Togo.

Depuis quelques années, les communautés économiques régionales africaines se sont activement impliquées sur le terrain, dans la mesure de leurs moyens, pour mettre fin aux conflits dans leurs zones. Ainsi, la Cedeao est intervenue ces dix dernières années au Liberia, en Sierra Leone et en Côte d’Ivoire notamment. Son homologue en Afrique orientale, l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD, selon son sigle anglais) a dirigé les efforts de médiation lors des conflits au Soudan et en Somalie. L’Union africaine (UA), elle, a envoyé des troupes au Darfour avec l’aide de l’Union européenne et de l’Otan. Le tout avec l’aval incontournable de l’Onu, qui reste le maître d’œuvre moral ou opérationnel du maintien de la paix au plan international.

Côte d’Ivoire : « Des élections au plus tard le 30 octobre 2006 »

Le Conseil de sécurité de l’Onu a approuvé les décisions prises par l’Union africaine qui prévoient, notamment, le maintien au pouvoir du président Laurent Gbagbo après l’expiration officielle de son mandat le 30 octobre 2005 et l’organisation d’élections présidentielles dans les douze mois. Mais les Ivoiriens devaient trouver très vite un Premier ministre acceptable par toutes les parties signataires de l’accord de Linas-Marcoussis de 2003, y compris par ceux qui réclament le départ du président Gbagbo, avec en tête les Forces nouvelles dirigées par Guillaume Soro.
L’Onu a donc fait sienne la décision adoptée le 6 octobre par le Conseil de paix et de sécurité de l’UA, et a souligné son intention de prendre au plus vite les mesures nécessaires pour appuyer sa mise en œuvre, afin d’organiser « des élections libres, justes, ouvertes, transparentes et crédibles aussitôt que possible et au plus tard le 30 octobre 2006 ». L’Onu a pris note de la demande africaine de renforcer les effectifs de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire, qui dépassent 7 500 hommes et sont accompagnés sur le terrain par les 4 000 militaires français de l’opération Licorne sous mandat onusien. L’Onu envisage des sanctions individuelles contre ceux qui bloquent le processus de retour à la paix ou se sont rendus coupables de violations des droits de l’homme.
L’évolution de la situation ivoirienne, également marquée par des hauts et des bas dans les relations avec la France, est le résultat des démarches entreprises par le chef d’Etat sud-africain Thabo Mbeki, accompagné désormais par son homologue nigérian Olusegun Obasanjo. Ces dirigeants n’échappent d’ailleurs pas aux critiques de l’une ou de l’autre partie ivoirienne. Le président Jacques Chirac a pour sa part tenu, en septembre, à confirmer au secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, « le soutien de la France aux efforts de l’Onu, de l’Union africaine et de la Cedeao ».


RDC : la Monuc prorogée jusqu’au 30 septembre 2006

Le Conseil de sécurité a prorogé la Mission de l’Onu en République démocratique du Congo (Monuc) jusqu’au 30 septembre 2006, appelant les autorités congolaises à garantir des élections « libres, transparentes et pacifiques » d’ici juin 2006. La RDC connaît, depuis juin 2003, une transition sous la houlette du président Joseph Kabila – après une guerre civile qui provoqua l’intervention des troupes de sept pays africains –, dans une situation de “ni guerre ni paix”, en particulier à l’est du pays.
Kinshasa a bénéficié d’un important soutien de la communauté internationale mais aussi de la présence militaire des casques bleus de la Monuc, dont le nombre n’a cessé d’augmenter : elle dispose d’un effectif autorisé de près de 19 000 soldats. Les différents accords signés, depuis Lusaka en 1999, ont fini par aboutir à la formation d’un gouvernement d’unité nationale en juin 2003, un an après le déploiement de la Monuc. Le président Joseph Kabila et ses quatre vice-présidents – dont deux appartiennent aux principaux mouvements ex-rebelles – ont été chargés de préparer la transition devant aboutir aux élections nationales. Prévues à l’origine en juin 2005, elles devraient se tenir d’ici juin 2006.


Soudan : paix au Sud, « détérioration alarmante » à l’Ouest

L’accord de paix entre le Nord et le Sud-Soudan n’a pas mis fin au conflit du Darfour, à l’ouest du pays, qui a déjà provoqué des centaines de milliers de déplacés à l’intérieur ou de réfugiés au Tchad voisin. C’est au Darfour que l’Union africaine a déployé sa plus importante force de maintien de la paix avec l’aide, notamment, de l’Union européenne et de l’Otan. La mission de l’UA devait atteindre l’effectif total autorisé de 6 171 militaires et 1 586 policiers à la fin octobre 2005. Mais l’Onu a dénoncé, en septembre 2005, la « détérioration alarmante » de la situation en matière de sécurité et critiqué l’appui du gouvernement soudanais aux milices tribales qui sèment la terreur, en violation flagrante des résolutions du Conseil de sécurité demandant le désarmement des milices et leur jugement par les autorités du pays.
Malgré ces appels, la communauté internationale a été incapable de mettre fin au conflit et les menaces de sanctions proférées, par les Etats-Unis notamment, ne se sont jamais matérialisées. Non seulement, notent les observateurs, en raison du droit de veto brandi par la Chine, membre permanent du Conseil de sécurité et principal partenaire de Khartoum dans le secteur pétrolier, mais aussi parce que le Soudan ne constitue plus une priorité brûlante sur la scène internationale. Seule une liste de personnes suspectées de crimes contre l’humanité au Darfour a été soumise à la Cour pénale internationale (CPI), à l’initiative du Conseil de sécurité et sous l’impulsion, notamment, de la France. La communauté internationale a toutefois accordé au Soudan un soutien financier de 4,5 milliards de dollars afin d’aider le processus de paix entre le Nord et le Sud.


Togo : reprise graduelle de la coopération avec l’Union européenne

Au Togo, la Cedeao a réussi à calmer le jeu après la mort du président Gnassingbé Eyadema en février 2005 et sa relève par son fils Faure Gnassingbé, qui a été finalement élu après des élections organisées, en avril, sous les houlettes africaine et internationale. Mais l’Onu a imputé au pouvoir la responsabilité principale des violences lors de la présidentielle, établissant le bilan entre 400 et 500 morts.
Le Togo tente, depuis avril, de se réconcilier avec l’Union européenne qui avait suspendu son aide avant même la mort d’Eyadéma. Le gouvernement a ainsi discuté de la situation sociopolitique avec les Européens auxquels il a présenté les avancées réalisées dans l’exécution des 22 engagements pris par le Togo auprès de l’UE en 2004. Une reprise graduelle de la coopération a été décidée, avec le financement par l’UE du recensement général de la population pour l’élaboration d’un fichier électoral fiable et des projets se rapportant aux droits de l’homme. Mais il reste à régler un problème qui pèse toujours sur l’image du pouvoir actuel, celui du retour des réfugiés, et d’une véritable réconciliation avec l’opposition à l’étranger, en particulier celle de Gilchrist Olympio.

Marie Joannidis




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