Comme prévu, la Francophonie va changer son mode de fonctionnement au cours des mois à venir. Les ministres des Affaires étrangères et de la Francophonie des 63 pays membres de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) ont en effet approuvé, lors de leur réunion à Madagascar des 22 et 23 novembre derniers, une réforme institutionnelle. Décidée en novembre 2004, à Ouagadougou, par le dernier sommet des chefs d’Etat, cette nouvelle charte vise à simplifier et à rationaliser le mode de travail de l’organisation. Jusque-là bicéphale, avec d’un côté l’OIF qui s’occupait des aspects politiques, et de l’autre côté, l’Agence internationale de la Francophonie (AIF) qui suivait le volet coopération, la Francophonie va désormais avoir une représentation unique. L’AIF va disparaître, absorbée par l’OIF.
Avec cette « Charte de Tananarive », le secrétaire général (SG) voit ses pouvoirs renforcés et sera secondé par un administrateur qu’il désignera et qui assurera la gestion quotidienne de la nouvelle organisation. Le SG présidera un « conseil de coopération », chargé de coordonner les actions de l’OIF et de ses principaux opérateurs : l’Agence universitaire de la Francophonie, TV5, l’Association des maires francophones et l’Université Senghor d’Alexandrie. De quoi satisfaire l’actuel SG de la Francophonie, Abdou Diouf : « Toutes les délégations se sont librement exprimées sur la réforme institutionnelle permettant qu’elle soit adoptée à l’unanimité. Je dois dire que ces deux jours d’intenses travaux ont permis que nous arrivions à des résultats très concrets. La qualité de ces résultats confirme que nous ne devons avoir aucune crainte pour l’avenir de la Francophonie », a-t-il ainsi déclaré.
Pour la diversité culturelle
Au cours de cette réunion ministérielle, la programmation quadriennale, qui s’inscrit dans un cadre d’action décennal décidé lui aussi par le dernier sommet des chefs d’Etat, conformément aux décisions du sommet de Beyrouth (2002), a été approuvée. Pendant les quatre années à venir, la Francophonie travaillera ainsi à la promotion du français et de la diversité culturelle et linguistique, à la promotion de la paix, de la démocratie et des droits de l’homme, à l’éducation, la formation, l’enseignement supérieur et la recherche ainsi qu’au développement durable. Les ministres francophones ont également planché sur la préparation du XXIe sommet de la Francophonie, qui se tiendra à Bucarest en septembre 2006.
Autres sujets abordés : la participation des Etats francophones aux opérations de maintien de la paix, la passation de la présidence de la Conférence ministérielle de la Francophonie entre le Burkina Faso et la Roumanie. Les ministres francophones ont enfin approuvé une résolution qui demande aux membres de la Francophonie de ratifier, avant le sommet de Bucarest, la Convention de l’Unesco sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles, adoptée en octobre 2005. Dans la foulée de cette rencontre ministérielle, les maires francophones se sont eux aussi réunis : du 25 au 27 novembre, l’Association internationale des maires francophones (AIMF) a en effet tenu sa XXVe assemblée générale dans la capitale malgache, consacrée au rôle de la microfinance dans le développement local.
Fanny Pigeaud
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