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25/11/2002
France-Afrique : relance de l’aide au développement

(MFI) Le nouveau budget du ministère français des affaires étrangères, examiné en novembre, reflète la décision de relancer l’aide publique au développement (APD). Un accent particulier est mis sur l’action contre la pauvreté qui frappe de nombreux pays africains.

Comme chaque année, les discussions autour du budget du ministère français des affaires étrangères constituent une indication importante des options en matière d’aide au développement, notamment en direction de l’Afrique. Le chef de la diplomatie française, Dominique de Villepin, a précisé à plusieurs reprises lors de la discussion du budget 2003 que l’engagement pris par Jacques Chirac serait tenu : l’APD française sera majorée de 50 % en cinq ans pour atteindre l’objectif de 0,7 % du PIB en dix ans préconisé par l’ONU. Cette aide s’était élevée à 0,57 % du PIB en 1994 mais a chuté à 0,32 % en 2000 avant de se redresser légèrement à partir de 2001. Selon le nouveau budget, elle devrait atteindre 0,39 % en 2003, en tenant compte aussi bien des contributions du Quai d’Orsay que des Finances ou d’autres ministères.
Sur le plan budgétaire, l’augmentation prévue se traduit surtout par une contribution accrue au Fonds européen de développement (FED) qui bénéficiera d’un financement supplémentaire de 277 millions d’euros, répondant aux engagements pris à l’égard des États ACP dans le cadre des accords de Cotonou conclus avec l’Union européenne.
Plusieurs éléments traduisent par ailleurs, selon le ministre, l’effort de relance de l’aide bilatérale : la montée en puissance des contrats désendettement-développement (C2D) dans le cadre de l’initiative pays pauvres très endettés (PPTE) qui représenteront 91 millions d’euros, ainsi que la forte augmentation des autorisations de programme du Fonds de solidarité prioritaire (FSP) et de l’Agence Française de développement (AFD) (+ 25 %, soit 190 millions d’euros pour chacun des deux chapitres).

Une option toujours prioritaire ; la lutte contre la pauvreté

Pierre-André Wiltzer, ministre délégué à la Coopération et à la Francophonie a de son côté mis l’accent au cours du débat budgétaire sur la réduction de la pauvreté : « la lutte contre la pauvreté a été la toile de fond des grands rendez-vous internationaux depuis le début de l’année : je ne citerai que ceux de Monterrey, de Kananaskis, de Johannesburg et de Beyrouth. Chaque fois la France, par la voix du président de la République, a pris des engagements pour répondre à la situation angoissante des nombreux pays confrontés à la grande pauvreté ». Il a aussi indiqué que le gouvernement était prêt à réfléchir à une loi de programmation permettant une vision prospective à moyen terme de l’aide au développement, comme l’ont réclamé de nombreux députés.
Concernant la dette, Pierre-André Wiltzer affirmait ainsi que la France est le premier contributeur bilatéral en matière d’annulation des dettes, avec 10 milliards d’euros à ce jour, en notant qu’« elle a mis en oeuvre ce mécanisme original, des contrats de désendettement-développement, et entend continuer à être exemplaire et à entraîner ses partenaires ». Il rappelait à ce propos que le président Chirac avait proposé à ses partenaires du Nord une réflexion commune sur la dette des pays à revenu intermédiaire, généralement négligée au profit de celle des pays les plus endettés. Mais le ministre délégué a tenu à préciser que l’annulation complète et sans délai de la dette des pays pauvres « n’est pas à notre portée ».

Le NEPAD en point de mire

Si on s’en tient aux vingt-six pays éligibles à l’initiative PPTE – « pays pauvres très endettés » – le montant global des dettes atteint 62 milliards de dollars ou d’euros ; quand cette initiative aura été entièrement mise en œuvre, ce montant sera réduit à 22 milliards, a-t-il indiqué, se félicitant des « nouveautés intéressantes » apportées par le NEPAD, le nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique. La mise en oeuvre du NEPAD sera au centre des débats du prochain sommet franco-africain en février et du G8 prévu à Evian en juin prochain.
Pierre-André Wiltzer a défendu le rétrécissement de crédits alloués à certains secteurs dont le partenariat avec la société civile ou la coopération militaire, en diminution constante depuis quelques années. « Nous considérons la coopération militaire comme plus nécessaire que jamais. Former des armées républicaines est essentiel au renforcement de l’état de droit. Le contexte actuel accroît l’urgence de renforcer les moyens militaires de maintien ou de rétablissement de la paix, notamment en Afrique », a-t-il cependant ajouté.
Le projet de budget du ministère des Affaires étrangères - qui a fusionné avec celui de la Coopération en 1998 - s’élève globalement à 4,11 milliards d’euros, en augmentation de 484 millions d’euros par rapport à la Loi de Finances 2002 (+ 13,4 %) et passe ainsi à 1,5 % du budget de l’État contre 1,3 % en 2002. Selon Dominique de Villepin, la première caractéristique de ce « budget de transition » – avec le retour d’un gouvernement de droite - est la « sincérité », avec l’accent mis sur la « vérité des crédits » qui ont souvent été ajustés en cours d’année ou purement et simplement gelés. Il a précisé à cet égard que l’augmentation de 13,4 % du budget se répartit entre 7,8 % pour la « vérité » des crédits et 5,6 % pour les mesures nouvelles.
Cette « sincérité » passe par aussi par l’ajustement des crédits d’autres missions essentielles, tels l’Office de protection des réfugiés et des apatrides (OFPRA + 25 %) et l’Agence pour l’enseignement du français à l’étranger (AEFE + 8 %). Le ministre a souhaité que cette « vérité des crédits » se traduise par l’absence de régulation ou de gel l’an prochain. Il a déploré que le gel des crédits en 2002 par le ministère de l’Économie et des Finances ait atteint une ampleur inégalée (150 millions d’euros), provoquant le blocage de certaines actions françaises de coopération, de l’aide sociale aux Français en difficulté à l’étranger et de l’amélioration de la condition des personnels de recrutement local.

Marie Joannidis


Assurer une présence internationale

(MFI) Pour Dominique de Villepin, l’action internationale de la France ne sera forte que si elle est unie, cohérente et modernisée. Il a mis aussi l’accent sur la volonté de réforme du ministère. « Nous devons avoir l’ambition d’un nouvel ordre international fondé sur les trois principes complémentaires que sont la responsabilité collective, la légitimité et l’efficacité ». Il a par ailleurs mis en évidence l’importance des instruments de l’influence de la France dans le monde, c’est-à-dire l’AEFE, l’audiovisuel extérieur et les mesures visant à assurer la sécurité des ressortissants français à l’étranger. Il a précisé qu’il voulait assainir la situation financière de l’Agence universitaire de la Francophonie, soulignant qu’il comptait procéder en trois temps : obtenir tout de suite les moyens financiers propres à faire face aux besoins les plus urgents, demander à la direction de l’Agence un plan d’adaptation concerté du réseau en vérifiant pour chaque établissement ses résultats en termes de scolarisation des enfants français et des élites locales et, à terme, poursuivre le redéploiement du réseau.
Certains députés français, lors des discussions sur le budget du ministère des affaires étrangères, ont déploré la persistance de la faiblesse des contributions volontaires françaises aux organisations internationales. La France n’est que le douzième contributeur volontaire aux organisations des Nations unies, alors qu’elle est le quatrième contributeur obligatoire. Or, estiment des parlementaires, ces contributions volontaires sont le reflet de l’intérêt accordé par un pays à ces organisations, et elles conditionnent largement son influence en leur sein. Ainsi lorsque des nominations interviennent, les nations qui contribuent le plus sont généralement mieux placées pour obtenir que des postes importants reviennent à leurs ressortissants. La France l’apprend souvent à ses dépens, que se soit pour des nominations à la tête de ces organisations, au Haut commissariat aux réfugiés par exemple (HCR), ou à des postes d’encadrement intermédiaires.
Pour 2003, les contributions volontaires à des dépenses internationales restent à un niveau très faible: 85,87 millions d’euros, dont près de la moitié (43 %) sont destinées au Fonds multilatéral unique pour la Francophonie. Ainsi, les contributions volontaires à des organismes des Nations unies ne s’élèveront qu’à 48 millions d’euros en 2003, contre 83 millions d’euros en 1994.
« L’action extérieure de la France s’inscrit dans un monde complexe, dangereux et instable, qui doit, d’une part, répondre, politiquement et globalement, aux défis de l’après 11 septembre, et, d’autre part, faire face, dans l’urgence, à des problèmes complexes, en Europe, au Moyen-Orient, en Afrique », a reconnu Dominique de Villepin.

M. J.




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