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06/02/2003
France-Afrique : Paris propose un nouveau partenariat

(MFI) Face à la montée des périls à travers la planète et à la persistance des conflits et de la pauvreté en Afrique, la France a décidé de tendre la main aux Africains pour trouver des solutions communes à travers un partenariat renouvelé. Ce concept est au cœur du prochain sommet franco-africain qui se tient en février à Paris.

La 22è conférence des chefs d’Etat de France et d’Afrique a pour thème « Ensemble dans le nouveau partenariat ». Ce qui permet de traiter tous les grands sujets du jour « dans un esprit d’ouverture et de franchise », puisque les débats se déroulent à huis clos et sans ordre du jour précis, souligne-t-on de sources françaises bien placées. Globalement, les sujets sont regroupés dans trois grands chapitres où doit s’exercer ce partenariat : la paix et la sécurité, le développement et, enfin, les réponses aux grands défis du monde actuel comme le terrorisme, la criminalité organisée ou l’environnement.

Le test ivoirien

Le retour de la paix en Côte d’Ivoire est le premier test de cette volonté d’aider à régler les conflits en Afrique et de resserrer les liens avec le continent, illustrée par les nombreux déplacements du chef de la diplomatie française, Dominique de Villepin. Un succès de la table ronde inter-ivoirienne réunie à la mi-janvier près de Paris constituerait un encouragement aux efforts français dans ce sens.
La France comptait au début de 2003 quelque 2 500 militaires en Côte d’Ivoire, à la fois pour protéger ses ressortissants encore nombreux et pour garantir le cessez-le-feu, jusqu’à l’arrivée de la force ouest-africaine de la Cedeao au complet. Dominique de Villepin, qui s’est rendu début janvier à la fois à Abidjan et dans la partie nord occupée par la principale rébellion, a réussi à persuader toutes les parties ivoiriennes et ceux qui les soutiennent dans les pays voisins qu’il fallait trouver une solution à cette crise en en parlant directement, dans un endroit qui se veut neutre. Une réunion au sommet des chefs d’Etat africains concernés devait conclure la table ronde inter-ivoirienne à laquelle la France a voulu associer une présence de l’ensemble de la communauté internationale, Nations unies, Union africaine, Union européenne, G8 et Francophonie.

Nepad, règlement des conflits et préservation des ressources

Le Nouveau partenariat pour le développement économique de l’Afrique – le Nepad selon son sigle anglais – sera au centre des discussions, car il constitue, aux yeux de la France, une initiative véritablement africaine méritant d’être soutenue et portée devant le sommet du G8 qu’elle présidera à Evian en juin prochain.
« Le Nepad est très important car les chefs d’Etat africains qui l’ont élaboré considèrent qu’ils doivent prendre leurs responsabilités dans le développement de leurs pays, et non pas seulement demander des fonds », a déclaré pour sa part à MFI Pierre-André Wiltzer, ministre français délégué à la Coopération et la francophonie. Il s’est aussi félicité du fait que cette nouvelle initiative repose sur des principes comme la bonne gouvernance, le respect des droits de l’homme et la transparence dans la gestion économique.
Pour le ministre, le sommet de Paris permettra de parler de la prévention et du règlement des conflits mais aussi de la préservation et du développement des ressources naturelles, non seulement minières mais aussi de l’eau, de l’agriculture et de l’exode rural massif ainsi que de la santé et de l’éducation. Tout en admettant les risques de marginalisation qui guettent le continent africain, il se refuse à tout pessimisme et insiste sur la volonté de la France d’aider l’Afrique. Il met notamment l’accent sur le fait que le président Jacques Chirac, qui présidera le sommet franco-africain, a décidé d’augmenter substantiellement l’aide publique au développement et de placer l’Afrique au centre des priorités du nouveau gouvernement de droite français, contrastant avec l’hésitation des socialistes pendant la période précédente de cohabitation.

« Une double démarche où chacun doit prendre ses responsabilités »

Pour Pierre-André Wiltzer, on assiste au grand retour de l’Afrique dans les enceintes internationales, comme l’ont montré en 2002 les conférences sur le financement du développement de Monterrey et sur le développement durable de Johannesburg, ou le sommet du G8 à Kananaskis au Canada. D’ici le G8 d’Evian, d’autres rendez-vous évoqueront les problèmes du continent, notamment le sommet eurafricain prévu en avril à Lisbonne.
Le renforcement des organisations régionales tout comme le renforcement des capacités de maintien de la paix africaines sont également parmi les sujets abordés par le sommet, qui doit à la fois fournir des réponses de la France aux préoccupations africaines et recueillir les points de vue de l’Afrique sur les sujets évoqués. « Le partenariat s’articule autour de cette double démarche où chacun doit prendre ses responsabilités », souligne-t-on à Paris.
La France a invité la plupart des pays du continent, à l’exception de la Somalie qui n’est pas encore redevenue un véritable Etat. Le Soudan fait partie de la liste des invités comme la Libye dont on n’invite toutefois pas le dirigeant, le colonel Mouammar Kadhafi. Quant au Zimbabwe, il paraît difficile de ne pas l’inviter tant qu’il ne sera pas sanctionné par ses voisins africains eux-mêmes.

Marie Joannidis

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