Un bilan aride
Un rapport des Nations unies qui s’appuie sur les travaux de pas moins de 1 300 scientifiques et experts dans 95 pays durant ces quatre dernières années, considère que la désertification croissante dans le monde est l’un des plus grands problèmes environnementaux de notre époque et qu’elle hypothèque la lutte contre la pauvreté, l’un des grands objectifs du millénaire.
Cette désertification, due aux facteurs climatiques et à l’activité humaine, touche 41 % de la superficie des terres émergées, et affecte deux milliards de personnes vivant en zones arides ou semi-arides, où se concentrent près de la moitié des populations les plus pauvres du monde…
La croissance détruit l’environnement
Un rapport récent du World Wildlife Fund démontre que les 25 pays membres de l’Europe ont creusé leur déficit environnemental à 220 % de leur capacité biologique. En termes plus clairs, que les Européens s’appuient désormais sur les ressources du reste du monde pour compenser leur déficit écologique croissant. Le rapport du WWF mesure l’empreinte écologique de l’Europe en comparant l’usage que font ses habitants de la nature à la capacité de cette dernière à se régénérer. Représentant 7 % de la population mondiale, l’Union Européenne utilise ainsi 17 % des ressources naturelles disponibles. Son empreinte écologique est 2,2 fois supérieure à sa propre capacité biologique, et ce chiffre a augmenté de près de 70 % depuis 1961 ! « Miser sur la croissance économique au prix d’un épuisement des ressources naturelles et d’une dégradation de l’environnement déplace simplement le problème vers les autres parties du monde. Il est donc essentiel que l’Europe réduise la pression qu’elle exerce sur la nature, aussi bien pour sa prospérité que pour sa crédibilité en tant que leader international pour le développement durable », a déclaré Tony Long, le directeur du bureau européen du WWF.
Même les orchidées disparaissent…
Le dernier Congrès mondial sur les orchidées a révélé que près de 40 % des 102 espèces d’orchidées de Guadeloupe sont menacées de disparition selon les critères de l’Union mondiale pour la nature (UICN). Grâce à une cartographie détaillée des populations d’orchidées publiée depuis 2001, des analyses ont permis d’observer qu’un total de 38 espèces étaient menacées à des degrés divers, que 4 d’entre elles était déjà éteintes localement et qu’une dizaine étaient menacées mondialement d’extinction. La disparition de ces orchidées, qui sont d’excellents bio-indicateurs, conduit à s’interroger sur les politiques et les moyens à mettre en œuvre pour assurer une gestion durable de la biodiversité dans l’outre-mer français.
Alerte aux OGM dans le riz chinois !
L’association écologiste Greenpeace a lancé une mise en garde après la découverte en Chine de riz génétiquement modifié qui pourrait être exporté à l’étranger. En avril, le laboratoire Genescan, basé en Allemagne, avait détecté la présence d’ADN transgénique dans 19 échantillons de semences sur 25 lots de riz chinois vendus aux agriculteurs comme étant « résistants aux insectes » par des revendeurs locaux dans le Hubei (Chine).
« Ces analyses prouvent que du riz transgénique non autorisé a contaminé la chaîne alimentaire », avait alors dénoncé Greenpeace qui avait demandé que le gouvernement chinois éclaircisse la source de cette contamination. La Chine, pays grand exportateur de riz, ne permet ni la culture, ni l’importation de riz transgénique. Les semences OGM pourraient provenir d’essais conduits à des fins de recherche, selon l’association.
Mayotte, paradis ou poubelle ?
Patrick Farbiaz, délégué à l’international et à l’Outre-mer du parti français des Verts, vient d’établir un état des lieux alarmant de l’environnement et du développement durable sur l’île française de Mayotte dans l’océan Indien. Une situation préoccupante qui touche tout à la fois l’état des mangroves de l’immense lagon de l’île (1 500 km²), le traitement des ordures, la prolifération des carcasses de voitures, la mise en péril des tortues marines, des baleines, des dauphins et des makis par la construction d’une rocade à M’Tsampéré dans le sud de l’île et d’un terre-plein où s’élèvera la future direction de l’équipement. « On est en train de tuer le lagon et sa biodiversité, qui devrait notamment permettre à cette île de se développer au niveau du tourisme, en l’utilisant comme une poubelle pour les déchets de construction (gravats, ciment et ferrailles galvanisées) », déplore le délégué des Verts.
Un élevage trop extensif
« La déforestation due à l’élevage extensif est une des principales causes de la perte de certaines espèces végétales et animales uniques dans les forêts ombrophiles d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud, ainsi que d’émission de carbone dans l’atmosphère », a déclaré M. Henning Steinfeld, chef de la Sous-Division de l’information, de l’analyse sectorielle et des politiques en matière d’élevage à la FAO (Fonds des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation). En Amérique latine, l’accroissement de la production animale s’effectue au détriment de la forêt pluviale tropicale, causant d’importants dégâts à l’environnement. La FAO estime que le couvert forestier en Amérique centrale diminuera de 2,4 millions d’hectares d’ici à 2010, et que 62 à 69 % des terres défrichées d’Amérique du Sud et d’Amérique centrale seront converties en pâturages durant cette période !
Les rats n’aiment pas les OGM
Un article du journal britannique The Independent révèle des détails sur des recherches secrètes menées par la firme Monsanto, le géant de l’alimentation transgénique, qui aurait montré que des rats nourris avec du maïs transgénique avaient des reins plus petits et présentaient des variations dans la composition de leur sang. Un constat inquiétant pour la communauté scientifique qui pourrait, si les résultats de ces expérimentations sont avérés, établir que certaines consommations d’OGM peuvent avoir un impact sanitaire sur les consommateurs. Affaire à suivre de près…
Microguêpes contre mouches pisseuses
540 microguêpes ont été lâchées sur des îles de Polynésie française pour tenter de juguler l’expansion de la cicadelle, dite mouche pisseuse. Arrivé accidentellement des Etats-Unis sur des plantes ornementales à la fin des années 90, cet insecte de 12 millimètres présente une particularité étonnante. Collé aux feuilles des arbres, il suce la sève, absorbe chaque jour de cent à mille fois son poids et « urine » autant qu’il boit. Comme si un être humain de 60 kilos rejetait 60 000 litres... La mouche qui n’a pas rencontré de prédateur à Tahiti et a pu se développer de façon exponentielle, provoque de nombreux dégâts sur la végétation et les fruits des îles. Selon Michel Martinez, entomologiste à l’Institut de recherche agronomique de Montpellier, « dans ce type de biotope ouvert, il est hors de question d’utiliser des insecticides. Il y a trop de risques de tuer d’autres espèces d’insectes ». On a donc décidé d’introduire dans l’écosystème un autre insecte (la microguêpe) capable de nuire à la mouche pisseuse. Une expérience qui a déjà porté ses fruits aux Etats-Unis où la cicadelle provoquerait plus de 50 millions de dollars de pertes par an rien qu’en Californie.
La question qui se pose dorénavant est de savoir si cette introduction ne provoquera pas des dégâts collatéraux !
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