accueilradio  actualités  musique  langue française  presse  pro
radio
Liste des rubriques
MFI HEBDO: Sport Liste des articles

18/06/2003
La chronique de Gérard Dreyfus : Une compétition mal née

(MFI) La Coupe des Confédérations qui connaît sa sixième édition en France n’est jamais parvenue à s’imposer après plus de dix années d’existence.

Née en 1992 de la volonté des autorités saoudiennes d’organiser un grand rendez-vous de football, la Coupe des Confédérations n’a d’abord été que tolérée par la FIFA qui ne lui trouvait pas grand intérêt et qui pensait qu’ajouter une nouvelle date à un calendrier déjà chargé n’était pas utile. A force de persuasion, les Saoudiens finirent par obtenir gain de cause après leurs deux premières tentatives, à quatre d’abord, à six ensuite. Ce n’est qu’en 1997, à Riyad, berceau de l’épreuve, que la Coupe des Confédérations prendra le visage qu’on lui voit en France. Sans susciter depuis une véritable passion. Trop de foot tue le foot.
Curieusement tout le monde ou presque est contre : les joueurs dont plus de la moitié de ceux qui sont en France opèrent dans des clubs européens ; les clubs qui assurent être traités comme les vaches à lait des équipes nationales ; le public qui ne voit pas la nécessité d’une telle épreuve à la fin de saisons de plus en plus longues, pour certaines pas terminées comme en Espagne ; les fédérations comme la fédération allemande qui a poliment refusé l’invitation, cédant très volontiers sa place à la Turquie, troisième du dernier Mondial et naturellement flattée d’une invitation officielle. Dans son cas, une telle proposition ne se refuse pas.
Les autres participants se seraient bien désistés, mais chacun avait une bonne raison d’envoyer son équipe. La France pour tenter de conserver le trophée gagné à Yokohama il y a deux ans et pour effacer la détestable impression laissée il y a douze mois en Corée du Sud avec le renvoi dans ses foyers à l’issue du premier tour. Le Brésil parce que le Brésil ne dit jamais non ; le pays se fait toujours un devoir d’aller faire scintiller ses étoiles de champion du monde (elles sont cinq désormais) aux quatre coins de la planète, quitte à ne pas retenir ses meilleurs joueurs comme c’est le cas en France. Son pouvoir d’attraction est tel qu’il peut s’en passer.
Il n’est pas sûr que le spectacle perde pour autant de son cachet. Le Japon étrenne son titre de champion d’Asie. Il sait que lui qui s’est mis à l’heure brésilienne avec l’arrivée de Zico à ses commandes doit encore beaucoup travailler pour devenir une tête d’affiche et que c’est dans ce genre de tournoi qu’il peut apprendre. La Colombie est naturellement dans le même état d’esprit. Il faut rappeler ici que la Colombie a remporté chez elle en 2001 la Copa America, son seul trophée d’importance depuis l’existence de sa fédération. Légitime qu’elle soit venue en courant. Quant à la Nouvelle-Zélande, championne d’Océanie, elle découvre le haut niveau. Les Etats-Unis sont eux aussi en phase prolongée d’apprentissage.
Au fond tout se passe comme s’il y avait deux camps : les volontaristes et ceux qui rechignent des quatre fers. Le problème, c’est que la compétition se déroule en Europe là où tout le monde est saturé de football. Dans cette histoire les Africains, cette fois encore représentés par le Cameroun, sont tellement européanisés qu’au moins les joueurs ne sont guère mobilisés. Lors des cinq premières éditions, pour quatorze rencontres disputées successivement par la Côte d’Ivoire, le Nigeria, l’Afrique du Sud, l’Egypte et le Cameroun, ils n’ont enregistré que deux succès pour quatre nuls et huit défaites, marquant dix-huit fois, encaissant trente buts. Bref, leur participation est passée inaperçue. La compétition est mal née. C’est ainsi.
La FIFA a beau vouloir changer la périodicité de l’épreuve et l’organiser un an avant la Coupe du monde dans le pays qui en aura reçu la charge, elle ne sera rien d’autre qu’une simple répétition, sans tambours ni trompettes, sans paillettes ni étoiles. Quelques-uns des meilleurs joueurs ne sont pas venus en France. Leur présence n’aurait rien changé à une compétition dont on peut douter qu’elle ait sa place dans le calendrier international. L’absence de succès populaire de la sixième édition servira, utilement, d’avertissement à des décideurs trop boulimiques pour les autres.


Gérard Dreyfus

retour

Qui sommes nous ?

Nos engagements

Les Filiales

RMC Moyen Orient

Radio Paris-Lisbonne

Delta RFI

RFI Sofia