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01/07/2003
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La chronique de Gérard Dreyfus : Un château en Espagne
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(MFI) David, Victoria, Brooklyn et Roméo déménagent. Et cela fait beaucoup de bruit.
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Les Beckham ont choisi de quitter leur charmant petit cottage d’une dizaine de pièces, façon manoir du XIIIème siècle ; de quitter le royaume britannique pour un autre royaume, celui d’Espagne, où ils trouveront bien château à leur mesure. On ne se refait pas.
Quand on aspire à la noblesse, peu importe la cour. C’est, a-t-on coutume de dire, une grande famille aux ramifications nombreuses en Europe.
Têtes couronnées par les media, les paparazzi et toutes leurs cliques, ils ont choisi d’abandonner la grisaille et l’humidité pour profiter du soleil madrilène.
Au départ leur union ressemblait plus à un formidable coup de pub qu’à un merveilleux conte de fées. Elle est loin l’époque où Madame Beckham aurait dit à son fils : « Une chanteuse ! Tu n’y penses pas sérieusement »… Et où Madame Adams mère aurait souhaité, pour sa fille, un hyménée avec quelqu’un d’autre qu’un sportif. Pourtant, de cette union très tendance sont nés un petit Brooklyn – Brooklyn parce qu’il a été conçu dans ce fameux quartier de New York – et un Roméo. Lui a été conçu à Paris, pas à Vérone. Mais Roméo c’était plus romantique que Jean ou Pierre, plus shakespearien. Atavisme britannique.
Ils étaient très heureux en Angleterre, très sollicités. Mais qui, franchement, ne quitterait pas Manchester pour Madrid, cité plus magique, plus fun, capitale d’un pays qui s’est taillé une solide réputation à travers ses clubs de football et, notamment, le plus magique d’entre eux, le Real.
Deux stars pour le prix d’une
Le couple le plus glamour : le blondinet aux cheveux peroxydés – quand il n’est pas rasé – et la chanteuse épicée qui ne doit pas regretter sa rupture, il y a quelques années avec les Spice Girls – comme quoi il est préférable parfois d’être seule que trop accompagnée –, le couple peut s’attendre à faire de nouveaux ravages.
Et c’est probablement là le principal motif du recrutement de la star anglaise par le Real. Depuis le début de ce siècle, Florentino Pérez avait cassé la tire-lire du Real pour s’offrir, tour à tour, le Portugais Luis Figo, au nez et à la barbe de Barcelone, l’ennemi de toujours, le Français Zinedine Zidane, payé le prix lourd à la Juventus de Turin et le Brésilien Ronaldo dont l’Inter de Milan ne savait plus s’il était capable de mettre un crampon devant l’autre.
Cette fois, à ce qu’il dit, pas de folie dépensière. Un bon prix, sans plus. David Beckham est ainsi passé du club le plus riche et le mieux géré, Manchester United, au club le plus fameux, le Real Madrid. Entre gens bien nés on parvient toujours à s’entendre, à faire de fructueuses affaires.
Je ne sais pas si Beckham est le meilleur choix sportif. Mais qui refuserait de se payer deux stars, Monsieur et Madame, pour le prix d’une !
Le Real a des ambitions mondiales : conquérir avec ses produits dérivés les marchés asiatiques et anglophones. De ce point de vue, il ne pouvait rêver meilleure pioche.
La Beckham-mania va prendre un nouvel essor. Et le football dans ces noces royales ? Accessoire.
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Gérard Dreyfus
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