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17/07/2003
La chronique de Gérard Dreyfus : Football : Le triumvirat de tête

(MFI) L’année 2003 vient de passer le cap de son premier semestre. C’est l’occasion de jeter un coup d’œil sur une période qui a vu se terminer les éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations et des Jeux Africains, qui a permis à l’Egypte de remporter la CAN juniors et au Cameroun de gagner celle des cadets, et qui a enfin permis, comme chaque année, de sélectionner les huit meilleurs clubs de la saison en Ligue des champions, en Coupe des coupes et en Coupe de la CAF. Additionnées les unes aux autres, ces compétitions terminées ou en cours permettent d’avoir une photographie intéressante du football africain.

Egypte, Nigeria, Cameroun

Qui s’en étonnera, les « grands » du football africain continuent leur mainmise sur le continent. Le tableau publié ci-dessous est particulièrement éloquent. L’Egypte est omniprésente ; mieux encore, elle semble posséder une relève doublement assurée chez les jeunes avec un titre et une place de demi-finaliste. Cette densité unique explique que, bon an mal an, les joueurs égyptiens sont compétitifs sur tous les terrains, même s’ils n’arrivent pas à décrocher la timbale mondiale depuis 1990. Le Nigeria fait presque aussi bien avec un seul trou, chez les juniors. Le football de ce pays qui devrait largement dominer le reste du continent demeure la victime d’une organisation fantaisiste peu en harmonie avec les énormes potentialités de ses joueurs. Et on continue de s’étonner que jamais, depuis 1964, une équipe de ce pays ne soit parvenue à inscrire son nom au palmarès de la Coupe des clubs champions. Cette année, comme l’année dernière du reste, ses espoirs reposent sur Enyimba. C’est cette fois ou jamais, car les changements à venir en C1 à partir de 2004 rendront l’accession au trône encore plus difficile qu’aujourd’hui.
A la troisième place, un cran en dessous, on trouve l’inévitable Cameroun, pénalisé par des clubs qui ont abandonné depuis deux décennies le fanion du football national aux Lions et Lionceaux indomptables. Derrière ce trio se trouve un autre trio, celui du Maghreb qui pêche d’abord par sa jeunesse. Il est rare de voir les Maghrébins jouer un rôle chez les juniors et chez les cadets. La formation est probablement le principal handicap de ces trois pays. Leurs clubs continuent de rayonner, en grande partie, parce qu’ils sont mieux administrés que ceux du Sud et disposent de davantage de moyens financiers.


De grands absents

Six pays sont donc présents dans plus de la moitié des épreuves (au moins 4 sur 7). Tous les autres sont sous la moyenne. C’est le cas de l’Afrique du Sud dont les juniors n’ont pas été convaincants et dont les clubs ont connu une demi-saison bien sombre, incapables de se placer en quarts de finale. L’ascension sud-africaine s’est effectuée à grandes enjambées au milieu de la décennie précédente ; elle n’a pas tenu toutes ses promesses. Au mieux les Sud-Africains stagnent. Régression pour le Ghana comme en témoignent ses médiocres performances au niveau des jeunes et plus encore son élimination de la CAN. Le talent est parti ailleurs. Un mal étrange ronge les héritiers des Pelé, Yeboah et consorts. La formation ne porte plus ses fruits. Les jeunes ne rêvent plus que d’une chose : jouer le plus rapidement possible les fugitifs. Petite réserve pour la Côte d’Ivoire, longtemps handicapée par une situation politique confuse, et de toute façon engagée dans un quitte ou double pour la CAN avec les Bafana Bafana. Le nul concédé d’emblée à la maison a miné quasiment tout espoir de prendre le meilleur sur un rival qui était à sa portée. L’ASEC et l’Africa Sports, eux, sont toujours là. La Zambie s’est cassée les reins sur le Bénin, l’une des plus étonnantes surprises depuis les premiers pas de la CAN. Cette fois le football festif des successeurs de Kalusha Bwalya ne viendra pas apporter sa générosité à la phase finale de la CAN. A force de jouer les équilibristes, il arrive qu’on se retrouve au tapis.
Pour les Sénégalais, pas de jeunes, pas de clubs. L’élite masque les lacunes de ce football qui est contraint de faire de la monoculture .
Pour les autres pays, stabilité des Burkinabè et des Maliens, même si on attendait mieux de ces deux ex-organisateurs de la CAN, surtout au niveau des cadets.


Les nouveaux entrants

Le Zimbabwe était depuis longtemps dans l’antichambre de la CAN. Son équipe nationale avait tutoyé la qualification. Ses clubs avaient apporté la preuve qu’ils étaient dans le coup. La route a été difficile, mais le bonheur a tenu non pas à la première place du groupe, mais à la deuxième. Seul le résultat compte en pareilles circonstances. Le Rwanda qui a écarté un Ghana moribond accède lui aussi à l’élite sans rien devoir à quiconque. Il a également placé l’équipe de l’armée (APR) en quart de finale de la C2. Enfin, le Bénin a réalisé le plus grand exploit de sa jeune histoire. Il est intéressant de noter que la fédération est allée chercher l’ancien international Cecil Jones Attuquayefio, ancien champion d’Afrique à la tête des Hearts of Oak (en 2000), dont le Ghana ne voulait plus pour prendre la relève du Belge René Taelman, en cours d’éliminatoires. Chacun en conclura ce qu’il veut, mais le Bénin a incontestablement fait un bien meilleur choix que le Ghana…
La Guinée est parvenue à relever un peu la tête en obtenant son passeport pour la CAN ; la République Démocratique du Congo n’a su conserver que cette unique qualification. Le Kenya retrouve une place abandonnée depuis une décennie sur la scène continentale. Et l’Angola n’en finit pas de désespérer ses supporteurs.
Rien qu’une photographie, un instantané qui autorise plusieurs analyses et comparaisons. Rien de vraiment nouveau. Il y a ceux qui arrivent et ceux qui partent. Il y a ceux qui montent et ceux qui descendent. Il y a les inamovibles, les établis, les ténors ; il y a les spécialistes de l’ascenseur ; il y a ceux qui rêvent parce qu’ils ont réalisé un bon coup. De toute façon la lecture la plus profitable pour demain, c’est celle des deux épreuves réservées à la classe montante, aux cadets et aux juniors. C’est là que se trouvent les champions de demain… Curieusement un seul pays, l’Egypte, était présent chez les uns et chez les autres cette année. En profondeur, c’est une évidence établie depuis longtemps : le football égyptien est numéro un en Afrique, présent sur tous les fronts.


Gérard Dreyfus

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